HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Xénophon, Agésilas

Chapitre 7

  Chapitre 7

[7] Κεφάλαιον ζʹ (1) Ὥς γε μὴν φιλόπολις ἦν καθἓν μὲν ἕκαστον μακρὸν ἂν εἴη γράφειν· οἴομαι γὰρ οὐδὲν εἶναι τῶν πεπραγμένων αὐτῶι τι οὐκ εἰς τοῦτο συντείνει. ὡς δἐν βραχεῖ εἰπεῖν, ἅπαντες ἐπιστάμεθα ὅτι Ἀγησίλαος, ὅπου ὤιετο τὴν πατρίδα τι ὠφελήσειν, οὐ πόνων ὑφίετο, οὐ κινδύνων ἀφίστατο, οὐ χρημάτων ἐφείδετο, οὐ σῶμα, οὐ γῆρας προὐφασίζετο, ἀλλὰ καὶ βασιλέως ἀγαθοῦ τοῦτο ἔργον ἐνόμιζε, τὸ τοὺς ἀρχομένους ὡς πλεῖστα ἀγαθὰ ποιεῖν. (2) ἐν τοῖς μεγίστοις δὲ ὠφελήμασι τῆς πατρίδος καὶ τόδε ἐγὼ τίθημι αὐτοῦ, ὅτι δυνατώτατος ὢν ἐν τῆι πόλει φανερὸς ἦν μάλιστα τοῖς νόμοις λατρεύων. τίς γὰρ ἂν ἠθέλησεν ἀπειθεῖν ὁρῶν τὸν βασιλέα πειθόμενον; τίς δἂν ἡγούμενος μειονεκτεῖν νεώτερόν τι ἐπεχείρησε ποιεῖν εἰδὼς τὸν βασιλέα νομίμως καὶ τὸ κρατεῖσθαι φέροντα; (3) ὃς καὶ πρὸς τοὺς διαφόρους ἐν τῆι πόλει ὥσπερ πατὴρ πρὸς παῖδας προσεφέρετο. ἐλοιδορεῖτο μὲν γὰρ ἐπὶ τοῖς ἁμαρτήμασιν, ἐτίμα δεἴ τι καλὸν πράττοιεν, παρίστατο δεἴ τις συμφορὰ συμβαίνοι, ἐχθρὸν μὲν οὐδένα ἡγούμενος πολίτην, ἐπαινεῖν δὲ πάντας ἐθέλων, σώιζεσθαι δὲ πάντας κέρδος νομίζων, ζημίαν δὲ τιθεὶς εἰ καὶ μικροῦ ἄξιος ἀπόλοιτο· εἰ δἐν τοῖς νόμοις ἠρεμοῦντες διαμένοιεν, δῆλος ἦν εὐδαίμονα μὲν αἰεὶ ἔσεσθαι τὴν πατρίδα λογιζόμενος, ἰσχυρὰν δὲ τότε ὅταν οἱ Ἕλληνες σωφρονῶσιν. (4) εἴ γε μὴν αὖ καλὸν Ἕλληνα ὄντα φιλέλληνα εἶναι, τίνα τις οἶδεν ἄλλον στρατηγὸν πόλιν οὐκ ἐθέλοντα αἱρεῖν, ὅταν οἴηται πορθήσειν, συμφορὰν νομίζοντα τὸ νικᾶν ἐν τῶι πρὸς Ἕλληνας πολέμωι; (5) ἐκεῖνος τοίνυν, ἀγγελίας μὲν ἐλθούσης αὐτῶι ὡς ἐν τῆι <ἐν> Κορίνθωι μάχηι ὀκτὼ μὲν Λακεδαιμονίων, ἐγγὺς δὲ μύριοι τεθναῖεν <τῶν πολεμίων>, οὐκ ἐφησθεὶς φανερὸς ἐγένετο, ἀλλεἶπεν ἄπα· Φεῦ <σου>, Ἑλλάς, ὁπότε οἱ νῦν τεθνηκότες ἱκανοὶ ἦσαν ζῶντες νικᾶν μαχόμενοι πάντας τοὺς βαρβάρους. (6) Κορινθίων γε μὴν τῶν φευγόντων λεγόντων ὅτι ἐνδιδοῖτο αὐτοῖς πόλις, καὶ μηχανὰς ἐπιδεικνύντων αἷς πάντως ἤλπιζον <ἂν> ἑλεῖν τὰ τείχη, οὐκ ἤθελε προσβάλλειν, λέγων ὅτι οὐκ ἀνδραποδίζεσθαι δέοι Ἑλληνίδας πόλεις ἀλλὰ σωφρονίζειν. εἰ δὲ τοὺς ἁμαρτάνοντας, ἔφη, ἡμῶν αὐτῶν ἀφανιοῦμεν, ὁρᾶν χρὴ μζη οὐδἕξομεν μεθὅτου τῶν βαρβάρων κρατήσομεν. (7) εἰ δαὖ καλὸν καὶ μισοπέρσην εἶναι, ὅτι καὶ πάλαι ἐξεστράτευσεν ὡς δουλωσόμενος τὴν Ἑλλάδα καὶ νῦν συμμαχεῖ μὲν τούτοις μεθὁποτέρων ἂν οἴηται μείζω βλάψειν, δωρεῖται δἐκείνοις οὓς ἂν νομίζηι λαβόντας πλεῖστα κακὰ τοὺς Ἕλληνας ποιήσειν, εἰρήνην δὲ συμπράττει ἐξ ἧς ἂν ἡγῆται μάλιστα ἡμᾶς ἀλλήλοις πολεμήσειν, ὁπῶσι μὲν οὖν ἅπαντες ταῦτα· ἐπεμελήθη δὲ τίς ἄλλος πώποτε πλὴν Ἀγησίλαος ὅπως φῦλόν τι ἀποστήσεται τοῦ Πέρσου ὅπως τὸ ἀποστὰν μὴ ἀπόληται τὸ παράπαν ὡς καὶ βασιλεὺς κακὰ ἔχων μὴ δυνήσεται τοῖς Ἕλλησι πράγματα παρέχειν; ὃς καὶ πολεμούσης τῆς πατρίδος πρὸς Ἕλληνας ὅμως τοῦ κοινοῦ ἀγαθοῦ τῆι Ἑλλάδι οὐκ ἠμέλησεν, ἀλλἐξέπλευσεν τι δύναιτο κακὸν ποιήσων τὸν βάρβαρον. [7] CHAPITRE VII. Il serait long de décrire en détail combien il aimait sa patrie. J'estime qu'il n'y a aucune de ses actions qui n'ait eu pour but de la servir. Disons en peu de mots ce que personne n'ignore, que, toutes les fois qu'il croyait devoir être utile à sa patrie, il ne se dérobait à aucun travail, n'évitait aucun danger, ne ménageait point sa fortune, ne prétextait ni sa santé ni sa vieillesse, mais il pensait que le devoir d'un bon roi est de faire tout le bien possible à ses sujets. Parmi les plus grands services qu'il ait rendus à son pays, je place aussi celui-ci, c'est qu'étant le plus puissant de l'État, il était visiblement aussi le plus soumis aux lois. Qui aurait refusé de leur obéir en voyant le roi leur obéir lui-même? Quel homme mécontent de sa condition aurait tenté de faire une révolution, en sachant que le roi se soumettait lui-même à l'autorité légitime? Envers ses adversaires politiques, il se comportait comme un père envers ses enfants, les reprenant de leurs fautes, les récompensant de leurs belles actions, les assistant dans le malheur, ne tenant pour ennemi aucun citoyen, disposé à les louer tous, regardant comme un gain la conservation de chacun et tenant pour un dommage la perte d'un citoyen, même peu estimable. S'ils restaient tranquillement fidèles aux lois, il était facile de voir qu'Agésilas comptait alors que sa patrie serait toujours heureuse, et qu'elle serait forte, quand les Grecs seraient sages. S'il est beau qu'un Grec aime la Grèce, quel autre général a-t-on vu refuser de prendre une ville, quand il pensait qu'elle serait saccagée, ou regarder comme un désastre une victoire remportée dans une guerre contre les Grecs? Or apprenant la nouvelle qu'à la bataille de Corinthe les Lacédémoniens avaient perdu huit hommes et les ennemis près de dix mille, il n'en témoigna aucune joie et s'écria au contraire : « Malheureuse Grèce! ceux qui viennent de mourir auraient pu, s'ils fussent restés en vie, vaincre tous les barbares. » Comme les exilés de Corinthe disaient que la ville allait se donner à eux et lui faisaient voir les machines avec lesquelles ils étaient sûrs de prendre les remparts, il refusa de donner l'assaut, disant qu'il ne fallait pas asservir des villes grecques, mais les rendre sages. « Si nous exterminons, ajouta-t-il, ceux d'entre nous qui sont en faute, nous sommes sûrs de n'avoir plus personne pour nous aider à vaincre les barbares. » Si au contraire il est beau de haïr les Perses, parce que le Perse d'autrefois a marché contre la Grèce pour la subjuguer, et que celui d'aujourd'hui se ligue avec ceux d'entre nous avec lesquels il pense nous nuire davantage, fait des présents à ceux qui, en retour, feront, selon lui, le plus de mal aux Grecs et négocie la paix dans les conditions qu'il croit les plus propres à susciter la guerre entre eux, conduite qui n'échappe aux regards de personne, qui jamais, en dehors d'Agésilas, s'est occupé de détacher un peuple du Perse, de l'empêcher de périr, quand il s'est révolté, ou, en général, de faire assez de mal au roi pour qu'il ne puisse pas créer d'embarras aux Grecs? Quoique sa patrie fût en guerre avec les Grecs, il n'a point négligé pour cela le bien commun de la Grèce, mais il a pris la mer pour aller faire au barbare le plus de mal possible.


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Dernière mise à jour : 19/06/2008