HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Xénophon, Agésilas

Chapitre 6

  Chapitre 6

[6] Κεφάλαιον ςʹ (1) Ἀνδρείας γε μὴν οὐκ ἀφανῆ τεκμήριά μοι δοκεῖ παρασχέσθαι ὑφιστάμενος μὲν ἀεὶ πολεμεῖν πρὸς τοὺς ἰσχυροτάτους τῶν ἐχθρῶν τῆι τε πόλει καὶ τῆι Ἑλλάδι, ἐν δὲ τοῖς πρὸς τούτους ἀγῶσι πρῶτον (μὲν) ἑαυτὸν τάττων. (2) ἔνθα γε μὴν ἠθέλησαν αὐτῶι οἱ πολέμιοι μάχην συνάψαι, οὐ φόβωι τρεψάμενος νίκης ἔτυχεν, ἀλλὰ μάχηι ἀντιτύπωι κρατήσας τρόπαιον ἐστήσατο, ἀθάνατα μὲν τῆς ἑαυτοῦ ἀρετῆς μνημεῖα καταλιπών, σαφῆ δὲ καὶ αὐτὸς σημεῖα ἀπενεγκάμενος τοῦ θυμῶι μάχεσθαι· ὥστοὐκ ἀκούοντας ἀλλὁρῶντας ἐξῆν αὐτοῦ τὴν ψυχὴν δοκιμάζειν. (3) τρόπαια μὴν Ἀγησιλάου οὐχ ὅσα ἐστήσατο ἀλλὅσα ἐστρατεύσατο δίκαιον νομίζειν. μεῖον μὲν γὰρ οὐδὲν ἐκράτει ὅτε οὐκ ἤθελον αὐτῶι οἱ πολέμιοι μάχεσθαι, ἀκινδυνότερον δὲ καὶ συμφορώτερον τῆι τε πόλει καὶ τοῖς συμμάχοις· καὶ ἐν τοῖς ἀγῶσι δὲ οὐδὲν ἧττον τοὺς ἀκονιτὶ τοὺς διὰ μάχης νικῶντας στεφανοῦσι. (4) Τήν γε μὴν σοφίαν αὐτοῦ ποῖαι τῶν ἐκείνου πράξεων οὐκ ἐπιδεικνύουσιν; ὃς τῆι μὲν πατρίδι οὕτως ἐχρῆτο ὥστε μάλιστα πειθόμενος ... <τοῖς δ᾽> ἑταίροις πρόθυμος ὢν ἀπροφασίστους τοὺς φίλους ἐκέκτητο· τοὺς δέ γε στρατιώτας ἅμα πειθομένους καὶ φιλοῦντας αὐτὸν παρεῖχε. καίτοι πῶς ἂν ἰσχυροτέρα γένοιτο φάλαγξ διὰ τὸ μὲν πείθεσθαι εὔτακτος οὖσα, διὰ δὲ τὸ φιλεῖν τὸν ἄρχοντα πιστῶς παροῦσα; (5) τούς γε μὴν πολεμίους εἶχε ψέγειν μὲν οὐ δυναμένους, μισεῖν δὲ ἀναγκαζομένους. τοὺς γὰρ συμμάχους ἀεὶ πλέον ἔχειν αὐτῶν ἐμηχανᾶτο, ἐξαπατῶν μὲν ὅπου καιρὸς εἴη, φθάνων δὲ ὅπου τάχους δέοι, λήθων δὲ ὅπου τοῦτο συμφέροι, πάντα δὲ τἀναντία πρὸς τοὺς πολεμίους πρὸς τοὺς φίλους ἐπιτηδεύων. (6) καὶ γὰρ νυκτὶ μὲν ὅσαπερ ἡμέραι ἐχρῆτο, ἡμέραι δὲ ὅσαπερ νυκτί, πολλάκις ἄδηλος γιγνόμενος ὅπου τε εἴη καὶ ὅποι ἴοι καὶ τι ποιήσοι. ὥστε καὶ τὰ ἐχυρὰ ἀνώχυρα τοῖς ἐχθροῖς καθίστη, τὰ μὲν παριών, τὰ δὲ ὑπερβαίνων, τὰ δὲ κλέπτων. (7) ὁπότε γε μὴν πορεύοιτο εἰδὼς ὅτι ἐξείη τοῖς πολεμίοις μάχεσθαι, εἰ βούλοιντο, συντεταγμένον μὲν οὕτως ἦγε τὸ στράτευμα ὡς ἂν ἐπικουρεῖν μάλιστα ἑαυτῶι δύναιτο, ἡσύχως δὥσπερ ἂν παρθένος σωφρονεστάτη προβαίνοι, νομίζων ἐν τῶι τοιούτωι τὸ (τε) ἀτρεμὲς καὶ ἀνεκπληκτότατον καὶ ἀθορυβητότατον καὶ ἀναμαρτητότατον καὶ δυσεπιβουλευτότατον εἶναι. (8) τοιγαροῦν τοιαῦτα ποιῶν τοῖς μὲν πολεμίοις δεινὸς ἦν, τοῖς δὲ φίλοις θάρρος καὶ ῥώμην ἐνεποίει. ὥστε ἀκαταφρόνητος μὲν ὑπὸ τῶν ἐχθρῶν διετέλεσεν, ἀζήμιος δὑπὸ τῶν πολιτῶν, ἄμεμπτος δὑπὸ τῶν φίλων, πολυεραστότατος δὲ καὶ πολυεπαινετώτατος ὑπὸ πάντων ἀνθρώπων. [6] CHAPITRE VI. Quant au courage, il me semble qu'il en a donné des preuves sensibles, en se chargeant toujours de faire la guerre aux ennemis les plus puissants de Sparte et de la Grèce et en se plaçant toujours au premier rang dans les combats qu'il leur livra. Quand ils consentirent à lui livrer bataille, ce ne fut pas en les dispersant par la terreur qu'il gagna la victoire, c'est après une lutte acharnée qu'il les battit et dressa des trophées, laissant derrière lui des monuments immortels de sa valeur et rapportant sur son propre corps des signes visibles de son ardeur au combat; en sorte que ce n'était pas par ouï-dire, mais par ses yeux qu'on pouvait juger de son âme. Parmi les trophées d'Agésilas, il ne faut pas compter uniquement ceux qu'il érigea; il est juste d'y joindre toutes ses campagnes; car il n'en était pas moins vainqueur, quand les ennemis refusaient la bataille, mais il l'était avec moins de risque et plus de profit pour l'État et pour ses alliés. C'est ainsi que dans les jeux on ne couronne pas moins le champion qui n'a pas trouvé d'adversaire que celui qui a gagné la palme en combattant. Pour sa sagesse, quelles sont celles de ses actions qui ne la fassent pas éclater? Dans ses rapports avec sa patrie, il fit preuve de la plus grande obéissance. Son zèle pour ses compagnons lui valut de ses amis un dévouement sans réserve. Il sut inspirer à ses soldats à la fois l'obéissance et l'amour de sa personne. Or jamais une armée n'est plus forte que quand l'obéissance la rend facile à ranger et que l'amour du chef la dispose à le suivre fidèlement. Quant aux ennemis, ils étaient contraints de le haïr, mais sans pouvoir le blâmer; car il s'ingéniait toujours pour que ses amis eussent l'avantage sur eux, les trompant, quand l'occasion se présentait, les devançant quand il fallait de la rapidité, leur dérobant ses démarches, quand il y trouvait intérêt, et faisant toujours à l'égard de ses ennemis le contraire de ce qu'il faisait pour ses amis. Il usait de la nuit comme du jour et du jour comme de la nuit. Souvent il cachait où il était, où il allait, ce qu'il voulait faire, en sorte qu'il rendait les forteresses inutiles à ses adversaires, tournant les unes, escaladant les autres, prenant les autres par surprise. Quand il était en marche et qu'il savait que les ennemis étaient à même de l'attaquer, s'ils le voulaient, il conduisait ses troupes dans le meilleur ordre pour qu'elles pussent se porter secours à elles-mêmes et les faisait avancer tranquillement comme la vierge la plus chaste. Il voyait là le moyen le plus propre à éviter l'inquiétude, la peur, la confusion, les erreurs et les embûches. Par cette conduite, il se rendait redoutable aux ennemis, et il inspirait la confiance et la force à ses amis. Par là, il se garda toujours du mépris de ses adversaires, des amendes de ses concitoyens, du blâme de ses amis et fut partout l'homme le plus aimé et le plus loué.


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Dernière mise à jour : 19/06/2008