HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Xénophon, Agésilas

Chapitre 5

  Chapitre 5

[5] Κεφάλαιον εʹ (1) Ἀλλὰ μὴν καὶ ὅσαι γε ἡδοναὶ πολλῶν κρατοῦσιν ἀνθρώπων, ποίας οἶδέ τις Ἀγησίλαον ἡττηθέντα; ὃς μέθης μὲν ἀποσχέσθαι ὁμοίως ὤιετο χρῆναι καὶ λαιμαργίας, σίτων δὑπὲρ καιρὸν ὁμοίως (ὡς) καὶ ἁμαρτίας. διμοιρίαν γε μὴν λαμβάνων ἐν ταῖς θοίναις οὐχ ὅπως ἀμφοτέραις ἐχρῆτο, ἀλλὰ διαπέμπων οὐδετέραν αὑτῶι κατέλειπε, νομίζων βασιλεῖ τοῦτο διπλασιασθῆναι οὐχὶ πλησμονῆς ἕνεκα, ἀλλὅπως ἔχοι καὶ τούτωι τιμᾶν εἴ τινα βούλοιτο. (2) οὐ μὴν ὕπνωι γε δεσπότηι ἀλλἀρχομένωι ὑπὸ τῶν πράξεων ἐχρῆτο, καὶ εὐνήν γε εἰ μὴ τῶν συνόντων φαυλοτάτην ἔχοι, αἰδούμενος οὐκ ἄδηλος ἦν· ἡγεῖτο γὰρ ἄρχοντι προσήκειν οὐ μαλακίαι ἀλλὰ καρτερίαι τῶν ἰδιωτῶν περιεῖναι. (3) τάδε μέντοι πλεονεκτῶν οὐκ ἠισχύνετο, ἐν μὲν τῶι θέρει τοῦ ἡλίου, ἐν δὲ τῶι χειμῶνι τοῦ ψύχους· καὶ μὴν εἴ ποτε μοχθῆσαι στρατιᾶι συμβαίη, ἑκὼν ἐπόνει παρὰ τοὺς ἄλλους, νομίζων πάντα τὰ τοιαῦτα παραμυθίαν εἶναι τοῖς στρατιώταις. ὡς δὲ συνελόντι εἰπεῖν, Ἀγησίλαος πονῶν μὲν ἠγάλλετο, ῥαιστώνην δὲ πάμπαν οὐ προσίετο. (4) περί γε μὴν ἀφροδισίων ἐγκρατείας αὐτοῦ ἆροὐχὶ εἰ μή του ἄλλου ἀλλὰ θαύματος ἕνεκα ἄξιον μνησθῆναι; τὸ μὲν γὰρ ὧν μὴ ἐπεθύμησεν ἀπέχεσθαι ἀνθρώπινον ἄν τις φαίη εἶναι· τὸ δὲ Μεγαβάτου τοῦ Σπιθριδάτου παιδὸς ἐρασθέντα ὥσπερ ἂν τοῦ καλλίστου σφοδροτάτη φύσις ἐρασθείη, ἔπειτα, ἡνίκα ἐπιχωρίου ὄντος τοῖς Πέρσαις φιλεῖν οὓς ἂν τιμῶσιν ἐπεχείρησε καὶ Μεγαβάτης φιλῆσαι τὸν Ἀγησίλαον, διαμάχεσθαι ἀνὰ κράτος τὸ μὴ φιληθῆναι, ἆποὐ τοῦτό γε ἤδη τὸ σωφρόνημα καὶ δαιμόνιον; (5) ἐπεὶ δὲ ὥσπερ ἀτιμασθῆναι νομίσας Μεγαβάτης τοῦ λοιποῦ οὐκέτι φιλεῖν ἐπειρᾶτο, προσφέρει τινὶ λόγον τῶν ἑταίρων Ἀγησίλαος πείθειν τὸν Μεγαβάτην πάλιν τιμᾶν αὐτόν. ἐρομένου δὲ τοῦ ἑταίρου, ἢν πεισθῆι Μεγαβάτης, εἰ φιλήσει, ἐνταῦθα διασιωπήσας Ἀγησίλαος εἶπεν· Οὐ τὼ σιώ, οὐδεἰ μέλλοιμί γε αὐτίκα μάλα κάλλιστός τε καὶ ἰσχυρότατος καὶ τάχιστος ἀνθρώπων ἔσεσθαι· μάχεσθαί γε μέντοι πάλιν τὴν αὐτὴν μάχην ὄμνυμι πάντας θεοὺς μὴν μᾶλλον βούλεσθαι πάντα μοι ὅσα ὁρῶ χρυσᾶ γενέσθαι. (6) καὶ τι μὲν δὴ ὑπολαμβάνουσί τινες ταῦτα οὐκ ἀγνοῶ· ἐγὼ μέντοι δοκῶ εἰδέναι ὅτι πολὺ πλέονες τῶν πολεμίων τῶν τοιούτων δύνανται κρατεῖν. ἀλλὰ ταῦτα μὲν ὀλίγων εἰδότων πολλοῖς ἔξεστιν ἀπιστεῖν· τὰ δὲ πάντες ἐπιστάμεθα ὅτι ἥκιστα μὲν οἱ ἐπιφανέστατοι τῶν ἀνθρώπων λανθάνουσιν τι ἂν ποιῶσιν· Ἀγησίλαον δέ τι πράξαντα (μὲν) τοιοῦτον οὔτε ἰδὼν πώποτε οὐδεὶς ἀνήγγειλεν οὔτε εἰκάζων πιστὰ ἂν ἔδοξε λέγειν. (7) καὶ γὰρ εἰς οἰκίαν μὲν οὐδεμίαν ἰδίαι ἐν ἀποδημίαι κατήγετο, ἀεὶ δὲ <ἦν> ἐν ἱερῶι, ἔνθα δὴ ἀδύνατον τὰ τοιαῦτα πράττειν, ἐν φανερῶι, μάρτυρας τοὺς πάντων ὀφθαλμοὺς τῆς σωφροσύνης ποιούμενος. εἰ δἐγὼ ταῦτα ψεύδομαι ἀντία τῆς Ἑλλάδος ἐπισταμένης ἐκεῖνον μὲν οὐδὲν ἐπαινῶ, ἐμαυτὸν δὲ ψέγω. [5] CHAPITRE V Quant aux plaisirs par lesquels beaucoup d'hommes se laissent maîtriser, en peut-on citer un par lequel Agésilas ait été dominé? Il avait pour principe d'éviter l'ivresse autant que la folie et les excès de table autant que la paresse. Comme il recevait double part dans les festins, au lieu d'user des deux, il les distribuait et ne s'en laissait aucune. Il croyait que, si le roi avait double portion, ce n'était point pour se gaver, mais pour avoir de quoi honorer ceux qu'il voulait. Maître du sommeil, et jamais son esclave, il le subordonnait à ses affaires. Quant à sa couche, si elle n'était pas la plus médiocre parmi celles de ses compagnons, on voyait qu'il en rougissait. Il pensait qu'un chef doit se distinguer des particuliers, non par la mollesse, mais par l'endurance. Il y avait cependant des choses dont il ne rougissait pas de prendre plus que sa part : c'était le soleil, en été, le froid, en hiver. S'il survenait à son armée des travaux pénibles, il s'astreignait à travailler plus que les autres, convaincu que des exemples comme ceux qu'il donnait étaient des encouragements pour les troupes. Bref, Agésilas se glorifiait d'être actif et il avait horreur de la paresse. Quant à sa continence à l'égard des plaisirs de l'amour, n'est-il pas juste de la mentionner, tout au moins comme un sujet d'étonnement? Qu'il n'ait pas touché à des gens qui ne lui inspiraient aucun désir, on peut dire qu'il n'y a là rien d'extraordinaire; mais il s'était épris de Mégabate, fils de Spithridate, autant qu'un tempérament très ardent peut aimer un objet très beau. Or c'est la coutume chez les Perses de baiser ceux qu'on honore. Mégabate ayant tenté de baiser Agésilas, celui-ci se refusa de toutes ses forces à ses avances. Une telle continence n'indique-t-elle pas déjà une nature supérieure? Mais comme Mégabate, se croyant dédaigné, n'essayait plus de l'embrasser, Agésilas s'adresse à un des camarades du jeune homme et le prie d'engager Mégabate à lui rendre son estime. « Et si je le persuade, demanda le camarade, le baiseras-tu? » Agésilas garda un moment le silence, puis répondit : « Non, par les deux dieux, dussé-je devenir sur-le-champ le plus beau, le plus fort et le plus agile des hommes. J'en jure par tous les dieux, je préfère opposer la même résistance à voir changer en or tous les objets que j'ai sous les yeux. » Et je n'ignore pas ce que certains peuvent penser de tout cela; mais pour ma part je suis persuadé qu'il y a beaucoup plus d'hommes capables de vaincre leurs ennemis que des passions de ce genre. Comme ces détails sont connus de peu de gens, beaucoup peuvent s'en méfier; mais nous savons tous que les hommes les plus en vue ne peuvent guère dissimuler ce qu'ils font, et nous savons aussi que personne n'a jamais rapporté avoir vu Agésilas commettre une action déshonnête, et que, si on lui en eût imputé une par conjecture, on n'aurait pas trouvé de créance. Et en effet il ne descendait jamais, en pays étranger, dans la maison d'un particulier; il logeait toujours dans un temple, où il est impossible de rien faire de semblable, ou dans un endroit visible, pour avoir des témoins de sa tempérance dans tous les yeux. Et si je mens en face de la Grèce instruite de tout ce qui le concerne, ce n'est pas le louer, c'est me blâmer moi-même.


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Dernière mise à jour : 19/06/2008