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[7,15] καὶ νῦν ὡς ἐφ' ἃ μὲν ἤλθομεν
τὸ πρῶτον καὶ τῶν στρατιωτῶν καὶ τῶν ἡγεμόνων ὑμῖν μὴ
μεμπτῶν γεγενημένων, οὕτω τὴν γνώμην ἔχετε· ἐπειδὴ δὲ
Σικελία τε ἅπασα ξυνίσταται καὶ ἐκ Πελοποννήσου ἄλλη
στρατιὰ προσδόκιμος αὐτοῖς, βουλεύεσθε ἤδη ὡς τῶν γ'
ἐνθάδε μηδὲ τοῖς παροῦσιν ἀνταρκούντων, ἀλλ' ἢ τούτους
μεταπέμπειν δέον ἢ ἄλλην στρατιὰν μὴ ἐλάσσω ἐπιπέμπειν
καὶ πεζὴν καὶ ναυτικὴν καὶ χρήματα μὴ ὀλίγα, ἐμοὶ δὲ
διάδοχόν τινα, ὡς ἀδύνατός εἰμι διὰ νόσον νεφρῖτιν παραμένειν.
(7.15.2) ἀξιῶ δ' ὑμῶν ξυγγνώμης τυγχάνειν· καὶ γὰρ ὅτ'
ἐρρώμην πολλὰ ἐν ἡγεμονίαις ὑμᾶς εὖ ἐποίησα. ὅτι δὲ
μέλλετε, ἅμα τῷ ἦρι εὐθὺς καὶ μὴ ἐς ἀναβολὰς πράσσετε,
ὡς τῶν πολεμίων τὰ μὲν ἐν Σικελίᾳ δι' ὀλίγου ποριουμένων,
τὰ δ' ἐκ Πελοποννήσου σχολαίτερον μέν, ὅμως δ', ἢν μὴ
προσέχητε τὴν γνώμην, τὰ μὲν λήσουσιν ὑμᾶς, ὥσπερ καὶ
πρότερον, τὰ δὲ φθήσονται.‘
| [7,15] XV. – « Et maintenant, dites-vous bien que, dans l'expédition dont vous les avez
chargés, soldats et officiers n'ont pas démérité, mais que toute la Sicile est
soulevée contre nous, depuis qu'on attend une nouvelle armée du Péloponnèse ;
prenez comme point de départ pour vos délibérations que, même dans la situation
actuelle, nos forces d'ici sont insuffisantes. Il faut ou rappeler les troupes
ou envoyer une armée de renfort égale à la première, avec de l'infanterie, des
vaisseaux, de l'argent en quantité. Il faut me donner un successeur, car la
gravelle dont je suis atteint me met dans l'impossibilité de continuer mon
commandement. J'ai bien droit à cette concession. Tant que mes forces ont été
intactes, je vous ai rendu maints services à la tête des armées. Quant à vos
décisions, mettez-les à exécution dès le printemps, sans le moindre retard. Car
l'ennemi va tirer sous peu ses renforts de Sicile ; ceux du Péloponnèse se
feront un peu attendre. Néanmoins si vous n'y faites pas attention, les uns vous
échapperont, comme cela s'est déjà fait, les autres vous devanceront. »
| [7,16] Ἡ μὲν τοῦ Νικίου ἐπιστολὴ τοσαῦτα ἐδήλου, οἱ δὲ
Ἀθηναῖοι ἀκούσαντες αὐτῆς τὸν μὲν Νικίαν οὐ παρέλυσαν
τῆς ἀρχῆς, ἀλλ' αὐτῷ, ἕως ἂν ἕτεροι ξυνάρχοντες αἱρεθέντες
ἀφίκωνται, τῶν αὐτοῦ ἐκεῖ δύο προσείλοντο Μένανδρον
καὶ Εὐθύδημον, ὅπως μὴ μόνος ἐν ἀσθενείᾳ ταλαιπωροίη,
στρατιὰν δὲ ἄλλην ἐψηφίσαντο πέμπειν καὶ ναυτικὴν καὶ
(7.16.2) πεζὴν Ἀθηναίων τε ἐκ καταλόγου καὶ τῶν ξυμμάχων. καὶ
ξυνάρχοντας αὐτῷ εἵλοντο Δημοσθένη τε τὸν Ἀλκισθένους
καὶ Εὐρυμέδοντα τὸν Θουκλέους. καὶ τὸν μὲν Εὐρυμέδοντα
εὐθὺς περὶ ἡλίου τροπὰς τὰς χειμερινὰς ἀποπέμπουσιν ἐς τὴν
Σικελίαν μετὰ δέκα νεῶν, ἄγοντα εἴκοσι <καὶ ἑκατὸν> τάλαντα
ἀργυρίου, καὶ ἅμα ἀγγελοῦντα τοῖς ἐκεῖ ὅτι ἥξει βοήθεια καὶ
ἐπιμέλεια αὐτῶν ἔσται·
| [7,16] XVI. - Tel était le contenu de la lettre de Nicias. Les Athéniens après en avoir
entendu lecture ne le relevèrent pas de son commandement ; mais ils lui
adjoignirent, jusqu'à l'arrivée du collègue qu'on lui choisissait, deux
commandants pris dans son armée, Ménandros et Euthydémos, pour éviter qu'il eût,
malade comme il était, à supporter tout le poids de la guerre. On décréta
l'envoi d'une autre armée de mer et de terre, formée d'Athéniens inscrits sur
les rôles et d'alliés. On lui choisit comme collègues Démosthénès fils
d'Alkisthénès et Eurymédôn fils de Thouklès. On envoya, sans tarder, celui-ci
aux environs du solstice d'hiver ; il partit avec vingt navires, cent vingt
talents d'argent ; il était chargé d'annoncer aux troupes de Sicile qu'on allait
leur envoyer des renforts et qu'on ne les oublierait pas.
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