|
[7,11] ’Τὰ μὲν πρότερον πραχθέντα, ὦ Ἀθηναῖοι, ἐν ἄλλαις
πολλαῖς ἐπιστολαῖς ἴστε· νῦν δὲ καιρὸς οὐχ ἧσσον μαθόντας
(7.11.2) ὑμᾶς ἐν ᾧ ἐσμὲν βουλεύσασθαι. κρατησάντων γὰρ ἡμῶν
μάχαις ταῖς πλέοσι Συρακοσίους ἐφ' οὓς ἐπέμφθημεν καὶ τὰ
τείχη οἰκοδομησαμένων ἐν οἷσπερ νῦν ἐσμέν, ἦλθε Γύλιππος
Λακεδαιμόνιος στρατιὰν ἔχων ἔκ τε Πελοποννήσου καὶ ἀπὸ
τῶν ἐν Σικελίᾳ πόλεων ἔστιν ὧν. καὶ μάχῃ τῇ μὲν πρώτῃ
νικᾶται ὑφ' ἡμῶν, τῇ δ' ὑστεραίᾳ ἱππεῦσί τε πολλοῖς καὶ
(7.11.3) ἀκοντισταῖς βιασθέντες ἀνεχωρήσαμεν ἐς τὰ τείχη. νῦν οὖν
ἡμεῖς μὲν παυσάμενοι τοῦ περιτειχισμοῦ διὰ τὸ πλῆθος τῶν
ἐναντίων ἡσυχάζομεν (οὐδὲ γὰρ ξυμπάσῃ τῇ στρατιᾷ δυναίμεθ'
ἂν χρήσασθαι ἀπανηλωκυίας τῆς φυλακῆς τῶν τειχῶν μέρος
τι τοῦ ὁπλιτικοῦ)· οἱ δὲ παρῳκοδομήκασιν ἡμῖν τεῖχος ἁπλοῦν,
ὥστε μὴ εἶναι ἔτι περιτειχίσαι αὐτούς, ἢν μή τις τὸ παρατείχισμα
(7.11.4) τοῦτο πολλῇ στρατιᾷ ἐπελθὼν ἕλῃ. ξυμβέβηκέ
τε πολιορκεῖν δοκοῦντας ἡμᾶς ἄλλους αὐτοὺς μᾶλλον, ὅσα γε
κατὰ γῆν, τοῦτο πάσχειν· οὐδὲ γὰρ τῆς χώρας ἐπὶ πολὺ διὰ
τοὺς ἱππέας ἐξερχόμεθα.
| [7,11] XI. – « Ce que nous avons fait antérieurement, Athéniens, vous le savez par
mes nombreux messages. Mais il importe que vous soyez renseignés tout autant sur
notre situation actuelle pour pouvoir en délibérer. Nous avons vaincu, dans la
plupart des combats, les Syracusains contre qui vous nous aviez envoyés ; nous
avons construit les retranchements qui nous abritent encore aujourd'hui. C'est
alors que Gylippos le Lacédémonien est arrivé à la tête d'une armée
péloponnésienne et des contingents fournis par quelques villes de Sicile. Au
cours du premier combat, nous l'avons vaincu ; mais, dans le second, sa
nombreuse cavalerie et ses gens de trait nous ont repoussés dans nos
retranchements. A l'heure actuelle, le nombre des ennemis nous a contraints à
interrompre nos travaux d'investissement et nous sommes réduits à l'inaction ;
il nous est impossible d'employer toutes nos forces, car nous devons affecter
une partie de nos hoplites à la garde des murs. D'ailleurs, les Syracusains ont
construit sur nos flancs un mur simple, qui nous empêche de les investir, à
moins qu'une armée nombreuse ne vienne nous aider à prendre cette
contrevallation. Nous avons l'air d'être les assiégeants et il arrive que c'est
plutôt nous qui sommes assiégés, tout au moins du côté de la terre ; car la
cavalerie ennemie nous empêche de sortir à quelque distance de nos lignes.
| [7,12] ‘Πεπόμφασι δὲ καὶ ἐς Πελοπόννησον πρέσβεις ἐπ' ἄλλην
στρατιάν, καὶ ἐς τὰς ἐν Σικελίᾳ πόλεις Γύλιππος οἴχεται,
τὰς μὲν καὶ πείσων ξυμπολεμεῖν ὅσαι νῦν ἡσυχάζουσιν, ἀπὸ
δὲ τῶν καὶ στρατιὰν ἔτι πεζὴν καὶ ναυτικοῦ παρασκευήν, ἢν
(7.12.2) δύνηται, ἄξων. διανοοῦνται γάρ, ὡς ἐγὼ πυνθάνομαι, τῷ
τε πεζῷ ἅμα τῶν τειχῶν ἡμῶν πειρᾶν καὶ ταῖς ναυσὶ κατὰ
(7.12.3) θάλασσαν. καὶ δεινὸν μηδενὶ ὑμῶν δόξῃ εἶναι ὅτι καὶ
κατὰ θάλασσαν. τὸ γὰρ ναυτικὸν ἡμῶν, ὅπερ κἀκεῖνοι
πυνθάνονται, τὸ μὲν πρῶτον ἤκμαζε καὶ τῶν νεῶν τῇ ξηρότητι
καὶ τῶν πληρωμάτων τῇ σωτηρίᾳ· νῦν δὲ αἵ τε νῆες διάβροχοι τοσοῦτον χρόνον
ἤδη θαλασσεύουσαι, καὶ τὰ πληρώματα
(7.12.4) ἔφθαρται. τὰς μὲν γὰρ ναῦς οὐκ ἔστιν ἀνελκύσαντας
διαψύξαι διὰ τὸ ἀντιπάλους τῷ πλήθει καὶ ἔτι πλείους τὰς
τῶν πολεμίων οὔσας αἰεὶ προσδοκίαν παρέχειν ὡς ἐπιπλεύσονται.
(7.12.5) φανεραὶ δ' εἰσὶν ἀναπειρώμεναι, καὶ αἱ ἐπιχειρήσεις
ἐπ' ἐκείνοις καὶ ἀποξηρᾶναι τὰς σφετέρας μᾶλλον ἐξουσία·
οὐ γὰρ ἐφορμοῦσιν ἄλλοις.
| [7,12] XII. – « Les Syracusains ont fait demander dans le Péloponnèse l'envoi d'une
autre armée. Gylippos vient de partir pour les villes de Sicile ; son plan est
d'entraîner dans la guerre à ses côtés les villes qui sont encore inactives, de
tirer de quelques autres de l'infanterie et des moyens pour sa flotte, si la
chose est possible. Car l'ennemi se propose, à ce que j'ai appris, de faire avec
ses troupes de terre une tentative contre nos murailles, combinée avec une
attaque par mer. Je dis bien par mer et nul d'entre vous ne doit s'en étonner.
Car notre flotte – les Syracusains ne l'ignorent pas - qui au début était au
plus haut point de sa puissance, grâce à ses navires en parfait état et à ses
équipages intacts, n'a plus maintenant que des navires pourris, pour avoir tenu
la mer si longtemps et des équipages en complète désorganisation. Il nous est
impossible de mettre à sec les vaisseaux pour les radouber, car les forces
navales de l'ennemi égalent et même dépassent les nôtres et nous tiennent
perpétuellement en haleine par la menace d'une attaque. Visiblement elles s'y
préparent. L'initiative leur appartient et elles peuvent mieux que nous réparer
leurs avaries, car elles n'ont point d'autres flottes à observer.
| | |