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[7,41] τέλος δὲ τούτῳ τῷ τρόπῳ κατὰ κράτος ναυμαχοῦντες οἱ Συρακόσιοι ἐνίκησαν,
καὶ οἱ Ἀθηναῖοι τραπόμενοι διὰ τῶν ὁλκάδων τὴν κατάφευξιν ἐποιοῦντο
(7.41.2) ἐς τὸν ἑαυτῶν ὅρμον. αἱ δὲ τῶν Συρακοσίων νῆες μέχρι
μὲν τῶν ὁλκάδων ἐπεδίωκον· ἔπειτα αὐτοὺς αἱ κεραῖαι ὑπὲρ
τῶν ἔσπλων αἱ ἀπὸ τῶν ὁλκάδων δελφινοφόροι ἠρμέναι
(7.41.3) ἐκώλυον. δύο δὲ νῆες τῶν Συρακοσίων ἐπαιρόμεναι τῇ
νίκῃ προσέμειξαν αὐτῶν ἐγγὺς καὶ διεφθάρησαν, καὶ ἡ
(7.41.4) ἑτέρα αὐτοῖς ἀνδράσιν ἑάλω. καταδύσαντες δ' οἱ Συρακόσιοι τῶν
Ἀθηναίων ἑπτὰ ναῦς καὶ κατατραυματίσαντες
πολλὰς ἄνδρας τε τοὺς μὲν πολλοὺς ζωγρήσαντες, τοὺς
δὲ ἀποκτείναντες ἀπεχώρησαν, καὶ τροπαῖά τε ἀμφοτέρων
τῶν ναυμαχιῶν ἔστησαν, καὶ τὴν ἐλπίδα ἤδη ἐχυρὰν εἶχον
ταῖς μὲν ναυσὶ καὶ πολὺ κρείσσους εἶναι, ἐδόκουν δὲ καὶ
τὸν πεζὸν χειρώσεσθαι.
| [7,41] XLI. - Finalement, grâce à cette tactique et à leur acharnement, les Syracusains
remportèrent la victoire. Les Athéniens virèrent de bord et se retirèrent, par
les intervalles laissés libres entre les transports, jusqu'à leur mouillage. Les
vaisseaux de Syracuse les poursuivirent jusqu'aux transports. Mais aux vergues
de ces derniers étaient suspendus des dauphins dont la chute arrêta au
passage les poursuivants. Deux vaisseaux syracusains, emportés par l'élan de la
victoire, s'approchèrent trop près et se perdirent ; un autre fut pris avec son
équipage. Les Syracusains avaient coulé sept vaisseaux athéniens et en avaient
endommagé un grand nombre ; ils capturèrent une partie des matelots,
massacrèrent les autres, puis se retirèrent. En commémoration des deux combats,
ils élevérent deux trophées. Dès lors ils eurent la ferme conviction d'être de
beaucoup les plus forts sur mer ; même ils s'imaginèrent qu'ils pourraient venir
à bout de l'armée de terre. Ils recommencèrent donc à préparer une double attaque.
| [7,42] Καὶ οἱ μὲν ὡς ἐπιθησόμενοι κατ' ἀμφότερα παρεσκευάζοντο αὖθις,
ἐν τούτῳ δὲ Δημοσθένης καὶ Εὐρυμέδων ἔχοντες
τὴν ἀπὸ τῶν Ἀθηνῶν βοήθειαν παραγίγνονται, ναῦς τε
τρεῖς καὶ ἑβδομήκοντα μάλιστα ξὺν ταῖς ξενικαῖς καὶ
ὁπλίτας περὶ πεντακισχιλίους ἑαυτῶν τε καὶ τῶν ξυμμάχων,
ἀκοντιστάς τε βαρβάρους καὶ Ἕλληνας οὐκ ὀλίγους, καὶ
σφενδονήτας καὶ τοξότας καὶ τὴν ἄλλην παρασκευὴν
(7.42.2) ἱκανήν. καὶ τοῖς μὲν Συρακοσίοις καὶ ξυμμάχοις κατάπληξις ἐν τῷ
αὐτίκα οὐκ ὀλίγη ἐγένετο, εἰ πέρας μηδὲν
ἔσται σφίσι τοῦ ἀπαλλαγῆναι τοῦ κινδύνου, ὁρῶντες οὔτε
διὰ τὴν Δεκέλειαν τειχιζομένην οὐδὲν ἧσσον στρατὸν ἴσον
καὶ παραπλήσιον τῷ προτέρῳ ἐπεληλυθότα τήν τε τῶν
Ἀθηναίων δύναμιν πανταχόσε πολλὴν φαινομένην· τῷ δὲ
προτέρῳ στρατεύματι τῶν Ἀθηναίων ὡς ἐκ κακῶν ῥώμη
(7.42.3) τις ἐγεγένητο. ὁ δὲ Δημοσθένης ἰδὼν ὡς εἶχε τὰ πράγματα
καὶ νομίσας οὐχ οἷόν τε εἶναι διατρίβειν οὐδὲ παθεῖν ὅπερ
ὁ Νικίας ἔπαθεν (ἀφικόμενος γὰρ τὸ πρῶτον ὁ Νικίας
φοβερός, ὡς οὐκ εὐθὺς προσέκειτο ταῖς Συρακούσαις, ἀλλ'
ἐν Κατάνῃ διεχείμαζεν, ὑπερώφθη τε καὶ ἔφθασεν αὐτὸν
ἐκ τῆς Πελοποννήσου στρατιᾷ ὁ Γύλιππος ἀφικόμενος, ἣν
οὐδ' ἂν μετέπεμψαν οἱ Συρακόσιοι, εἰ ἐκεῖνος εὐθὺς ἐπέκειτο·
ἱκανοὶ γὰρ αὐτοὶ οἰόμενοι εἶναι ἅμα τ' ἂν ἔμαθον ἥσσους
ὄντες καὶ ἀποτετειχισμένοι ἂν ἦσαν, ὥστε μηδ' εἰ μετέπεμψαν ἔτι ὁμοίως ἂν
αὐτοὺς ὠφελεῖν), ταῦτα οὖν ἀνασκοπῶν ὁ Δημοσθένης, καὶ γιγνώσκων ὅτι καὶ
αὐτὸς ἐν τῷ παρόντι τῇ πρώτῃ ἡμέρᾳ μάλιστα δεινότατός ἐστι τοῖς
ἐναντίοις, ἐβούλετο ὅτι τάχος ἀποχρήσασθαι τῇ παρούσῃ
(7.42.4) τοῦ στρατεύματος ἐκπλήξει. καὶ ὁρῶν τὸ παρατείχισμα
τῶν Συρακοσίων, ᾧ ἐκώλυσαν περιτειχίσαι σφᾶς τοὺς
Ἀθηναίους, ἁπλοῦν ὂν καί, εἰ κρατήσειέ τις τῶν τε Ἐπιπολῶν
τῆς ἀναβάσεως καὶ αὖθις τοῦ ἐν αὐταῖς στρατοπέδου,
ῥᾳδίως ἂν αὐτὸ ληφθέν (οὐδὲ γὰρ ὑπομεῖναι ἂν σφᾶς
(7.42.5) οὐδένα), ἠπείγετο ἐπιθέσθαι τῇ πείρᾳ, καί οἱ ξυντομωτάτην
ἡγεῖτο διαπολέμησιν· ἢ γὰρ κατορθώσας ἕξειν Συρακούσας,
ἢ ἀπάξειν τὴν στρατιὰν καὶ οὐ τρίψεσθαι ἄλλως Ἀθηναίους
τε τοὺς ξυστρατευομένους καὶ τὴν ξύμπασαν πόλιν.
(7.42.6) Πρῶτον μὲν οὖν τήν τε γῆν ἐξελθόντες τῶν Συρακοσίων
ἔτεμον οἱ Ἀθηναῖοι περὶ τὸν Ἄναπον, καὶ τῷ στρατεύματι
ἐπεκράτουν ὥσπερ τὸ πρῶτον, τῷ τε πεζῷ καὶ ταῖς ναυσίν
(οὐδὲ γὰρ καθ' ἕτερα οἱ Συρακόσιοι ἀντεπεξῇσαν ὅτι μὴ
τοῖς ἱππεῦσι καὶ ἀκοντισταῖς ἀπὸ τοῦ Ὀλυμπιείου)·
| [7,42] XLII. - Sur ces entrefaites arrivèrent Démosthénès et Eurymédôn, avec les
renforts d'Athènes : soixante-treize vaisseaux, y compris les bâtiments
étrangers, environ cinq mille hoplites, athéniens et alliés, un nombre
considérable de gens de trait, de frondeurs et d'archers, tant barbares que
grecs, enfin tout ce qui compose un armement complet. Sur-le-champ, les
Syracusains et leurs alliés furent saisis d'effroi ; ils se demandaient s'ils
auraient jamais fini d'écarter le péril qui les menaçait, puisque l'occupation
de Dékéleia n'empêchait pas l'arrivée d'une armée égale à la première et que
partout la puissance athénienne se montrait redoutable. La première armée reprit
quelque courage, après tant de malheurs. Démosthénès se mit au courant de la
situation et jugea qu'il ne pouvait ni perdre de temps ni s'exposer à subir le
sort de Nicias. L'arrivée de celui-ci avait d'abord terrifié les Syracusains ;
mais, comme il n'avait pas attaqué la ville sur-le-champ et qu'il avait passé
l'hiver à Katanè, on n'avait conçu pour lui que du mépris. Gylippos l'avait
prévenu en amenant du Péloponnèse une armée que jamais les Syracusains n'eussent
mandée, si Nicias eût immédiatement attaqué l'ennemi. S'ils se fussent crus en
état de résister par eux-mêmes, ils eussent été bientôt convaincus de leur
infériorité et investis ; et même s'ils eussent réclamé du secours, Gylippos
n'aurait pu leur être d'aucune utilité. Telles étaient les réflexions de
Démosthénès ; se disant que c'était précisément le premier jour qu'il
serait lui aussi le plus redoutable, il voulut exploiter à fond et sans tarder
l'effroi que causait son armée. Il vit que le mur élevé par les Syracusains,
pour empêcher l'investissement de la ville, était simple et qu'en se rendant
maître de la montée des Epipoles et du camp qui s'y trouvait, on s'en emparerait
sans difficulté, car toute résistance serait impossible. Aussi se hâta-t-il de
tenter l'expérience, qui était à ses yeux, le moyen le plus rapide de finir la
guerre. De deux choses l'une : s'il réussissait, il s'emparerait de Syracuse ;
sinon, il remmènerait l'armée sans épuiser par de vains efforts les Athéniens,
leurs alliés et la ville entière.
XLIII. - Les Athéniens commencèrent par sortir de leurs retranchements et
ravagèrent les bords de l'Anapos. Leur armée reprit le dessus, comme naguère,
sur terre comme sur mer. Ni d'un cité ni de l'autre les Syracusains ne leur
résistèrent ; ils ne leur opposèrent que les cavaliers et les gens de trait de
l'Olympieion.
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