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[4,15] Ἐς δὲ τὴν Σπάρτην ὡς ἠγγέλθη τὰ γεγενημένα περὶ
Πύλον, ἔδοξεν αὐτοῖς ὡς ἐπὶ ξυμφορᾷ μεγάλῃ τὰ τέλη καταβάντας
ἐς τὸ στρατόπεδον βουλεύειν παραχρῆμα ὁρῶντας
(4.15.2) ὅτι ἂν δοκῇ. καὶ ὡς εἶδον ἀδύνατον ὂν τιμωρεῖν τοῖς
ἀνδράσι καὶ κινδυνεύειν οὐκ ἐβούλοντο ἢ ὑπὸ λιμοῦ τι
παθεῖν αὐτοὺς ἢ ὑπὸ πλήθους βιασθέντας κρατηθῆναι,
ἔδοξεν αὐτοῖς πρὸς τοὺς στρατηγοὺς τῶν Ἀθηναίων, ἢν
ἐθέλωσι, σπονδὰς ποιησαμένους τὰ περὶ Πύλον ἀποστεῖλαι
ἐς τὰς Ἀθήνας πρέσβεις περὶ ξυμβάσεως καὶ τοὺς ἄνδρας
ὡς τάχιστα πειρᾶσθαι κομίσασθαι.
| [4,15] A la nouvelle des événements de Pylos, on
décida à Sparte que, vu la gravité de la situation,
les magistrats se rendraient à l'armée pour juger de
leurs propres yeux et prendre immédiatement les
mesures nécessaires. Ils se rendirent compte qu'il
était impossible de secourir leurs gens ; d'autre
part, ils ne voulurent les exposer ni à souffrir de la
faim, ni à succomber sous le nombre. Ils décidèrent
donc de demander un armistice aux stratèges
athéniens ; on enverrait ensuite des députés à
Athènes pour conclure un arrangement ; enfin on
tâcherait d'obtenir le plus tôt possible la délivrance
des soldats de l'île.
| [4,16] δεξαμένων δὲ τῶν στρατηγῶν τὸν λόγον ἐγίγνοντο σπονδαὶ τοιαίδε,
Λακεδαιμονίους μὲν τὰς ναῦς ἐν αἷς ἐναυμάχησαν καὶ τὰς ἐν τῇ Λακωνικῇ
πάσας, ὅσαι ἦσαν μακραί, παραδοῦναι κομίσαντας ἐς Πύλον
Ἀθηναίοις, καὶ ὅπλα μὴ ἐπιφέρειν τῷ τειχίσματι μήτε κατὰ
γῆν μήτε κατὰ θάλασσαν, Ἀθηναίους δὲ τοῖς ἐν τῇ νήσῳ
ἀνδράσι σῖτον ἐᾶν τοὺς ἐν τῇ ἠπείρῳ Λακεδαιμονίους ἐκπέμπειν
τακτὸν καὶ μεμαγμένον, δύο χοίνικας ἑκάστῳ Ἀττικὰς
ἀλφίτων καὶ δύο κοτύλας οἴνου καὶ κρέας, θεράποντι δὲ τούτων
ἡμίσεα· ταῦτα δὲ ὁρώντων τῶν Ἀθηναίων ἐσπέμπειν
καὶ πλοῖον μηδὲν ἐσπλεῖν λάθρᾳ· φυλάσσειν δὲ καὶ τὴν
νῆσον Ἀθηναίους μηδὲν ἧσσον, ὅσα μὴ ἀποβαίνοντας, καὶ
ὅπλα μὴ ἐπιφέρειν τῷ Πελοποννησίων στρατῷ μήτε κατὰ
(4.16.2) γῆν μήτε κατὰ θάλασσαν. ὅτι δ' ἂν τούτων παραβαίνωσιν
ἑκάτεροι καὶ ὁτιοῦν, τότε λελύσθαι τὰς σπονδάς. ἐσπεῖσθαι
δὲ αὐτὰς μέχρι οὗ ἐπανέλθωσιν οἱ ἐκ τῶν Ἀθηνῶν Λακεδαιμονίων
πρέσβεις· ἀποστεῖλαι δὲ αὐτοὺς τριήρει Ἀθηναίους
καὶ πάλιν κομίσαι. ἐλθόντων δὲ τάς τε σπονδὰς λελύσθαι
ταύτας καὶ τὰς ναῦς ἀποδοῦναι Ἀθηναίους ὁμοίας οἵασπερ
(4.16.3) ἂν παραλάβωσιν. αἱ μὲν σπονδαὶ ἐπὶ τούτοις ἐγένοντο,
καὶ αἱ νῆες παρεδόθησαν οὖσαι περὶ ἑξήκοντα, καὶ οἱ πρέσβεις
ἀπεστάλησαν. ἀφικόμενοι δὲ ἐς τὰς Ἀθήνας ἔλεξαν τοιάδε.
| [4,16] Les stratèges athéniens consentirent à
traiter et on conclut une trêve aux conditions
suivantes : Les Lacédémoniens feraient venir à
Pylos et remettraient aux Athéniens les vaisseaux
qui avaient pris part à la bataille et tous les
vaisseaux longs qui se trouvaient en Laconie ; ils
n'attaqueraient les ouvrages fortifiés ni par terre ni
par mer ; les Athéniens laisseraient les
Lacédémoniens du continent porter à ceux de l'île
une quantité déterminée de blé moulu savoir, deux
chénix attiques de farine, deux cotyles de vin et de
la viande pour chaque soldat et la moitié de ces
rations pour les valets ; ces envois auraient lieu au
vu et au su des Athéniens ; aucune embarcation ne
devrait aborder l'île secrètement. Les Athéniens la
surveilleraient, en évitant autant que possible d'y
descendre ; ni par terre ni par mer, ils ne
porteraient les armes contre l'armée
péloponnésienne. La moindre infraction à ces
dispositions, d'un côté comme de l'autre, amènerait
la rupture de la trêve ; celle-ci durerait jusqu'au
retour des députés lacédémoniens envoyés à
Athènes ; les Athéniens mettraient à leur
disposition une trière pour leur voyage à l'aller et
au retour. A leur arrivée, la trêve serait rompue et
les Athéniens restitueraient les vaisseaux dans
l'état où ils les auraient reçus. Telles furent les
conditions de la trêve. Environ soixante vaisseaux
furent remis aux Athéniens. Les députés partirent.
Arrivés à Athènes, ils prononcèrent le discours suivant :
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