HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Thucydide, Histoire de la Guerre du Péloponnèse, livre IV

Chapitre 129-130

  Chapitre 129-130

[4,129] Βρασίδας δὲ ἀναχωρήσας ἐκ Μακεδονίας ἐς Τορώνην καταλαμβάνει Ἀθηναίους Μένδην ἤδη ἔχοντας, καὶ αὐτοῦ ἡσυχάζων ἐς μὲν τὴν Παλλήνην ἀδύνατος ἤδη ἐνόμιζεν εἶναι διαβὰς τιμωρεῖν, τὴν δὲ Τορώνην ἐν φυλακῇ εἶχεν. (4.129.2) ὑπὸ γὰρ τὸν αὐτὸν χρόνον τοῖς ἐν τῇ Λύγκῳ ἐξέπλευσαν ἐπί τε τὴν Μένδην καὶ τὴν Σκιώνην οἱ Ἀθηναῖοι, ὥσπερ παρεσκευάζοντο, ναυσὶ μὲν πεντήκοντα, ὧν ἦσαν δέκα Χῖαι, ὁπλίταις δὲ χιλίοις ἑαυτῶν καὶ τοξόταις ἑξακοσίοις καὶ Θρᾳξὶ μισθωτοῖς χιλίοις καὶ ἄλλοις τῶν αὐτόθεν ξυμμάχων πελτασταῖς· ἐστρατήγει δὲ Νικίας Νικηράτου καὶ Νικόστρατος (4.129.3) Διειτρέφους. ἄραντες δὲ ἐκ Ποτειδαίας ταῖς ναυσὶ καὶ σχόντες κατὰ τὸ Ποσειδώνιον ἐχώρουν ἐς τοὺς Μενδαίους. οἱ δὲ αὐτοί τε καὶ Σκιωναίων τριακόσιοι βεβοηθηκότες Πελοποννησίων τε οἱ ἐπίκουροι, ξύμπαντες (δὲ) ἑπτακόσιοι ὁπλῖται, καὶ Πολυδαμίδας ἄρχων αὐτῶν, ἔτυχον ἐξεστρατοπεδευμένοι ἔξω τῆς πόλεως ἐπὶ λόφου (4.129.4) καρτεροῦ. καὶ αὐτοῖς Νικίας μὲν Μεθωναίους τε ἔχων εἴκοσι καὶ ἑκατὸν ψιλοὺς καὶ λογάδας τῶν Ἀθηναίων ὁπλιτῶν ἑξήκοντα καὶ τοὺς τοξότας ἅπαντας κατὰ ἀτραπόν τινα τοῦ λόφου πειρώμενος προσβῆναι καὶ τραυματιζόμενος ὑπ' αὐτῶν οὐκ ἐδυνήθη βιάσασθαι· Νικόστρατος δὲ ἄλλῃ ἐφόδῳ ἐκ πλέονος παντὶ τῷ ἄλλῳ στρατοπέδῳ ἐπιὼν τῷ λόφῳ ὄντι δυσπροσβάτῳ καὶ πάνυ ἐθορυβήθη, καὶ ἐς ὀλίγον (4.129.5) ἀφίκετο πᾶν τὸ στράτευμα τῶν Ἀθηναίων νικηθῆναι. καὶ ταύτῃ μὲν τῇ ἡμέρᾳ, ὡς οὐκ ἐνέδοσαν οἱ Μενδαῖοι καὶ οἱ ξύμμαχοι, οἱ Ἀθηναῖοι ἀναχωρήσαντες ἐστρατοπεδεύσαντο, καὶ οἱ Μενδαῖοι νυκτὸς ἐπελθούσης ἐς τὴν πόλιν ἀπῆλθον. [4,129] Revenu de Macédoine à Torônè, Brasidas trouva les Athéniens déjà maîtres de Mendè. Il n'en bougea pas, car il ne pensait pas être en état de passer dans la Pallénè pour tirer vengeance des Athéniens et il se contenta de mettre la ville en état de défense. Pendant que Brasidas était occupé par son expédition chez les Lyncestes, les Athéniens mirent à exécution leur projet contre Mendè et Sciônè. Ils expédièrent une flotte de cinquante vaisseaux, dont dix de Chios, mille hoplites athéniens, six cents archers, mille mercenaires thraces et d'autres peltastes qu'ils avaient levés chez leurs alliés de ces régions. A leur tête se trouvait Nicias fils de Nicératos et Nicostratos fils de Dieitréphès. Ces troupes s'embarquèrent à Potidée, abordèrent près du temple de Poseidon, puis marchèrent contre les gens de Mendè. Ceux-ci renforcés par trois cents Sciôniens, par les auxiliaires du Péloponnèse au nombre total de sept cents hoplites, sous le commandement de Polydamidas se trouvaient campés hors la ville sur une hauteur naturellement fortifiée. Nicias, avec cent vingt hommes d'infanterie légère de Méthônè, soixante hommes d'élite pris parmi les hoplites athéniens et tous les archers, tenta par un sentier d'aborder la colline ; mais il fut blessé et son coup de main échoua. Nicostratos emprunta avec tout le reste de l'armée un chemin plus long pour aborder cette colline d'accès difficile. Mais la confusion se mit dans ses rangs et peu s'en fallut que toute l'armée athénienne ne fût défaite. Voyant que les Mendéens et leurs alliés ne lâchaient pas pied, les Athéniens se retirèrent le même jour et établirent un camp. La nuit une fois tombée, les gens de Mendè rentrèrent dans leur ville.
[4,130] τῇ δ' ὑστεραίᾳ οἱ μὲν Ἀθηναῖοι περιπλεύσαντες ἐς τὸ πρὸς Σκιώνης τό τε προάστειον εἷλον καὶ τὴν ἡμέραν ἅπασαν ἐδῄουν τὴν γῆν οὐδενὸς ἐπεξιόντος (ἦν γάρ τι καὶ στασιασμοῦ ἐν τῇ πόλει), οἱ δὲ τριακόσιοι τῶν Σκιωναίων τῆς (4.130.2) ἐπιούσης νυκτὸς ἀπεχώρησαν ἐπ' οἴκου. καὶ τῇ ἐπιγιγνομένῃ ἡμέρᾳ Νικίας μὲν τῷ ἡμίσει τοῦ στρατοῦ προϊὼν ἅμα ἐς τὰ μεθόρια τῶν Σκιωναίων τὴν γῆν ἐδῄου, Νικόστρατος δὲ τοῖς λοιποῖς κατὰ τὰς ἄνω πύλας, ἐπὶ Ποτειδαίας ἔρχονται, (4.130.3) προσεκάθητο τῇ πόλει. δὲ Πολυδαμίδας (ἔτυχε γὰρ ταύτῃ τοῖς Μενδαίοις καὶ ἐπικούροις ἐντὸς τοῦ τείχους τὰ ὅπλα κείμενα) διατάσσει τε ὡς ἐς μάχην καὶ παρῄνει τοῖς Μενδαίοις (4.130.4) ἐπεξιέναι. καί τινος αὐτῷ τῶν ἀπὸ τοῦ δήμου ἀντειπόντος κατὰ τὸ στασιωτικὸν ὅτι οὐκ ἐπέξεισιν οὐδὲ δέοιτο πολεμεῖν, καὶ ὡς ἀντεῖπεν ἐπισπασθέντος τε τῇ χειρὶ ὑπ' αὐτοῦ καὶ θορυβηθέντος, δῆμος εὐθὺς ἀναλαβὼν τὰ ὅπλα περιοργὴς ἐχώρει ἐπί τε Πελοποννησίους καὶ τοὺς (4.130.5) τὰ ἐναντία σφίσι μετ' αὐτῶν πράξαντας. καὶ προσπεσόντες τρέπουσιν ἅμα μὲν μάχῃ αἰφνιδίῳ, ἅμα δὲ τοῖς Ἀθηναίοις τῶν πυλῶν ἀνοιγομένων φοβηθέντων· ᾠήθησαν γὰρ ἀπὸ (4.130.6) προειρημένου τινὸς αὐτοῖς τὴν ἐπιχείρησιν γενέσθαι. καὶ οἱ μὲν ἐς τὴν ἀκρόπολιν, ὅσοι μὴ αὐτίκα διεφθάρησαν, κατέφυγον, ἥνπερ καὶ τὸ πρότερον αὐτοὶ εἶχον· οἱ δὲ Ἀθηναῖοι (ἤδη γὰρ καὶ Νικίας ἐπαναστρέψας πρὸς τῇ πόλει ἦν) ἐσπεσόντες ἐς τὴν Μένδην πόλιν, ἅτε οὐκ ἀπὸ ξυμβάσεως ἀνοιχθεῖσαν, ἁπάσῃ τῇ στρατιᾷ ὡς κατὰ κράτος ἑλόντες διήρπασαν, καὶ μόλις οἱ στρατηγοὶ κατέσχον ὥστε (4.130.7) μὴ καὶ τοὺς ἀνθρώπους διαφθείρεσθαι. καὶ τοὺς μὲν Μενδαίους μετὰ ταῦτα πολιτεύειν ἐκέλευον ὥσπερ εἰώθεσαν, αὐτοὺς κρίναντας ἐν σφίσιν αὐτοῖς εἴ τινας ἡγοῦνται αἰτίους εἶναι τῆς ἀποστάσεως· τοὺς δ' ἐν τῇ ἀκροπόλει ἀπετείχισαν ἑκατέρωθεν τείχει ἐς θάλασσαν καὶ φυλακὴν ἐπικαθίσταντο. ἐπειδὴ δὲ τὰ περὶ τὴν Μένδην κατέσχον, ἐπὶ τὴν Σκιώνην ἐχώρουν. [4,130] Le lendemain, les Athéniens doublèrent la côte pour aborder en face de Sciônè. Ils s'emparèrent du faubourg et employèrent toute la journée à ravager la campagne, sans que personne sortit à leur rencontre ; c'est que la ville était en proie à une sédition. Pendant la nuit; les trois cents hommes de Sciônè s'en retournèrent chez eux. Le lendemain, Nicias avec la moitié de ses troupes s'avança jusqu'aux frontières de Sciônè et ravagea la campagne, pendant que Nicostratos avec le reste des forces athéniennes venait camper à proximité de la ville, face aux portes qui regardent vers l'intérieur des terres et qui conduisent à Potidée. Les troupes de Mendè et leurs auxiliaires avaient formé les faisceaux, non loin de là à l'intérieur des murs. Polydamidas leur fit prendre leurs positions de combat. Il les exhortait à faire une sortie, quand un homme de la faction du peuple s'insurge contre cet ordre et déclare qu'il ne sortira pas et qu'il se refuse à combattre. Polydamidas riposte, saisit l'homme par le bras et le bouscule. Là-dessus le peuple, rendu furieux, prend les armes et fonce sur les Péloponnésiens et sur leurs partisans. Cette attaque subite les met en fuite, d'autant plus que la vue des portes qu'on ouvre aux Athéniens les remplit d'effroi. Ils s'imaginèrent que ce coup de main avait été concerté. Ceux qui ne furent pas massacrés sur place se réfugièrent dans la citadelle, dont ils s'étaient emparés auparavant. Les Athéniens, renforcés par les troupes de Nicias qui ayant fait demi-tour se trouvaient à proximité, se jetèrent dans la ville. Comme la place n'avait pas capitulé, on la traita comme une ville prise d'assaut et on la pilla ; les stratèges eurent bien du mal à empêcher le massacre des habitants. Là-dessus, les Athéniens ordonnèrent aux gens de Mendè de rétablir leur ancien gouvernement et de citer eux-mêmes en justice ceux d'entre eux qu'ils considéraient comme les fauteurs de la sécession. Ils investirent des deux côtés, par une muraille qui se prolongeait jusqu'à la mer, les hommes réfugiés dans la citadelle et laissèrent des troupes pour mener le siège. Une fois maîtres de Mendè, ils se tournèrent vers Sciônè.


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Dernière mise à jour : 12/10/2006