HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Thucydide, Histoire de la Guerre du Péloponnèse, livre IV

Chapitre 113-114

  Chapitre 113-114

[4,113] Τῶν δὲ Τορωναίων γιγνομένης τῆς ἁλώσεως τὸ μὲν πολὺ οὐδὲν εἰδὸς ἐθορυβεῖτο, οἱ δὲ πράσσοντες καὶ οἷς ταῦτα (4.113.2) ἤρεσκε μετὰ τῶν ἐσελθόντων εὐθὺς ἦσαν. οἱ δὲ Ἀθηναῖοι (ἔτυχον γὰρ ἐν τῇ ἀγορᾷ ὁπλῖται καθεύδοντες ὡς πεντήκοντα) ἐπειδὴ ᾔσθοντο, οἱ μέν τινες ὀλίγοι διαφθείρονται ἐν χερσὶν αὐτῶν, τῶν δὲ λοιπῶν οἱ μὲν πεζῇ, οἱ δὲ ἐς τὰς ναῦς, αἳ ἐφρούρουν δύο, καταφυγόντες διασῴζονται ἐς τὴν Λήκυθον τὸ φρούριον, εἶχον αὐτοὶ καταλαβόντες, ἄκρον τῆς πόλεως (4.113.3) ἐς τὴν θάλασσαν ἀπειλημμένον ἐν στενῷ ἰσθμῷ. κατέφυγον δὲ καὶ τῶν Τορωναίων ἐς αὐτοὺς ὅσοι ἦσαν σφίσιν ἐπιτήδειοι. [4,113] Pendant qu'il s'emparait ainsi de la ville, la foule ignorante du complot manifestait le plus grand trouble. La faction d'accord avec Brasidas et les gens qui sympathisaient avec elle se trouvèrent immédiatement au côté des troupes lacédémoniennes. A cette vue, les hoplites athéniens, qui au nombre d'environ cinquante bivouaquaient sur l'agora, tentèrent de résister ; quelques-uns périrent en combattant ; les autres s'enfuirent, partie à pied, partie en gagnant les deux vaisseaux en station. Ils se réfugièrent au château fort de Lécythos, conquis et occupé par les Athéniens ; c'est une hauteur qui s'avance dans la mer et qu'un isthme étroit sépare de la ville. C'est là que les Torôniens du parti d'Athènes trouvèrent eux aussi un refuge.
[4,114] γεγενημένης δὲ ἡμέρας ἤδη καὶ βεβαίως τῆς πόλεως ἐχομένης Βρασίδας τοῖς μὲν μετὰ τῶν Ἀθηναίων Τορωναίοις καταπεφευγόσι κήρυγμα ἐποιήσατο τὸν βουλόμενον ἐπὶ τὰ ἑαυτοῦ ἐξελθόντα ἀδεῶς πολιτεύειν, τοῖς δὲ Ἀθηναίοις κήρυκα προσπέμψας ἐξιέναι ἐκέλευεν ἐκ τῆς Ληκύθου ὑποσπόνδους καὶ τὰ ἑαυτῶν ἔχοντας ὡς οὔσης (4.114.2) Χαλκιδέων. οἱ δὲ ἐκλείψειν μὲν οὐκ ἔφασαν, σπείσασθαι δὲ σφίσιν ἐκέλευον ἡμέραν τοὺς νεκροὺς ἀνελέσθαι. δὲ ἐσπείσατο δύο. ἐν ταύταις δὲ αὐτός τε τὰς ἐγγὺς οἰκίας (4.114.3) ἐκρατύνατο καὶ Ἀθηναῖοι τὰ σφέτερα. καὶ ξύλλογον τῶν Τορωναίων ποιήσας ἔλεξε τοῖς ἐν τῇ Ἀκάνθῳ παραπλήσια, ὅτι οὐ δίκαιον εἴη οὔτε τοὺς πράξαντας πρὸς αὐτὸν τὴν λῆψιν τῆς πόλεως χείρους οὐδὲ προδότας ἡγεῖσθαι (οὐ γὰρ ἐπὶ δουλείᾳ οὐδὲ χρήμασι πεισθέντας δρᾶσαι τοῦτο, ἀλλ' ἐπὶ ἀγαθῷ καὶ ἐλευθερίᾳ τῆς πόλεως) οὔτε τοὺς μὴ μετασχόντας οἴεσθαι μὴ τῶν αὐτῶν τεύξεσθαι· ἀφῖχθαι γὰρ οὐ (4.114.4) διαφθερῶν οὔτε πόλιν οὔτε ἰδιώτην οὐδένα. τὸ δὲ κήρυγμα ποιήσασθαι τούτου ἕνεκα τοῖς παρ' Ἀθηναίους καταπεφευγόσιν, ὡς ἡγούμενος οὐδὲν χείρους τῇ ἐκείνων φιλία· οὐδ' ἂν σφῶν πειρασαμένους αὐτοὺς (τῶν Λακεδαιμονίων) δοκεῖν ἧσσον, ἀλλὰ πολλῷ μᾶλλον, ὅσῳ δικαιότερα πράσσουσιν, (4.114.5) εὔνους ἂν σφίσι γενέσθαι, ἀπειρίᾳ δὲ νῦν πεφοβῆσθαι. τούς τε πάντας παρασκευάζεσθαι ἐκέλευεν ὡς βεβαίους τε ἐσομένους ξυμμάχους καὶ τὸ ἀπὸ τοῦδε ἤδη ὅτι ἂν ἁμαρτάνωσιν αἰτίαν ἕξοντας· τὰ δὲ πρότερα οὐ σφεῖς ἀδικεῖσθαι, ἀλλ' ἐκείνους μᾶλλον ὑπ' ἄλλων κρεισσόνων, καὶ ξυγγνώμην εἶναι εἴ τι ἠναντιοῦντο. [4,114] Déjà le jour était venu et la ville se trouvait solidement occupée. Brasidas adressa aux Torôniens réfugiés à Lécythos avec les Athéniens la proclamation suivante : ceux qui le voudraient pourraient entrer en possession de leurs biens et jouir sans être inquiétés de leurs droits de citoyens. Un héraut envoyé aux Athéniens les somma de sortir de Lécythos, sur la foi publique, en emportant armes et bagages ; car la place, disait-il, appartenait aux Chalcidiens. Les Athéniens refusèrent de l'évacuer et demandèrent un jour pour enlever leurs morts. Brasidas leur en accorda deux et profita de ce répit pour fortifier les maisons voisines ; les Athéniens en firent autant de leur côté. Il convoqua également une assemblée des Torôniens, où il tint à peu de chose près le langage qu'il avait tenu à Acanthos : il n'était pas juste de considérer comme de mauvais citoyens et des traîtres ceux qui avaient négocié avec lui la prise de la ville ; ce faisant, ils n'avaient pas voulu asservir leurs concitoyens, ni agir par intérêt ; leur seul mobile était le bien public et l'indépendance de la ville. Ceux qui n'avaient pas participé à l'entreprise ne devaient pas s'attendre à un traitement différent ; il n'était pas venu pour faire tort à la cité, ni aux particuliers. C'était dans cet esprit qu'il avait adressé une proclamation aux Torôniens réfugiés auprès des Athéniens ; leur amitié pour Athènes ne les compromettait pas à ses yeux. Quand ils auraient fait l'épreuve des Lacédémoniens, ils ressentiraient à leur égard autant de sympathie et peut-être plus, en raison de leur droiture ; c'était faute de les connaître qu'ils se montraient maintenant pleins de crainte. Il leur fallait se conduire désormais en alliés fidèles ; on ne leur imputerait que leurs fautes à venir. Les Lacédémoniens s'estimaient moins lésés par les fautes antérieures des Torôniens que les Torôniens eux-mêmes, victimes d'une puissance supérieure et ils leur pardonneraient leur opposition.


Recherches | Texte | Lecture | Liste du vocabulaire | Index inverse | Menu | Site de Philippe Remacle |

 
UCL | FLTR | Hodoi Elektronikai | Itinera Electronica | Bibliotheca Classica Selecta (BCS) |
Ingénierie Technologies de l'Information : B. Maroutaeff - C. Ruell - J. Schumacher

Dernière mise à jour : 12/10/2006