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[4,109] Τοῦ δ' αὐτοῦ χειμῶνος Μεγαρῆς τε τὰ μακρὰ τείχη,
ἃ σφῶν οἱ Ἀθηναῖοι εἶχον, κατέσκαψαν ἑλόντες ἐς ἔδαφος,
καὶ Βρασίδας μετὰ τὴν Ἀμφιπόλεως ἅλωσιν ἔχων τοὺς
(4.109.2) ξυμμάχους στρατεύει ἐπὶ τὴν Ἀκτὴν καλουμένην. ἔστι δὲ
ἀπὸ τοῦ βασιλέως διορύγματος ἔσω προύχουσα, καὶ ὁ Ἄθως
(4.109.3) αὐτῆς ὄρος ὑψηλὸν τελευτᾷ ἐς τὸ Αἰγαῖον πέλαγος. πόλεις
δὲ ἔχει Σάνην μὲν Ἀνδρίων ἀποικίαν παρ' αὐτὴν τὴν διώρυχα,
ἐς τὸ πρὸς Εὔβοιαν πέλαγος τετραμμένην, τὰς δὲ ἄλλας
Θυσσὸν καὶ Κλεωνὰς καὶ Ἀκροθῴους καὶ Ὀλόφυξον καὶ
(4.109.4) Δῖον· αἳ οἰκοῦνται ξυμμείκτοις ἔθνεσι βαρβάρων διγλώσσων,
καί τι καὶ Χαλκιδικὸν ἔνι βραχύ, τὸ δὲ πλεῖστον Πελασγικόν,
τῶν καὶ Λῆμνόν ποτε καὶ Ἀθήνας Τυρσηνῶν οἰκησάντων,
καὶ Βισαλτικὸν καὶ Κρηστωνικὸν καὶ Ἠδῶνες· κατὰ δὲ
(4.109.5) μικρὰ πολίσματα οἰκοῦσιν. καὶ οἱ μὲν πλείους προσεχώρησαν
τῷ Βρασίδᾳ, Σάνη δὲ καὶ Δῖον ἀντέστη, καὶ αὐτῶν
τὴν χώραν ἐμμείνας τῷ στρατῷ ἐδῄου.
| [4,109] Le même hiver, les Mégariens reprirent aux
Athéniens les Longs-Murs et les rasèrent
entièrement. Brasidas, après la prise d'Amphipolis,
se mit en campagne avec ses alliés contre la région
qu'on appelle l'Actè. C'est une pointe de terre, qui
part du canal du Roi et s'avance dans la mer ;
son sommet le plus élevé, le mont Athôs, se
trouve à son extrémité et domine la mer Égée. Elle
renferme un certain nombre de villes : Sanè,
colonie d'Andros, située tout près du canal et
tournée vers la mer qui regarde l'Eubée ; Thyssos,
Cléônes, Acrothôon, Olophyxos et Dion. Elles sont
habitées par un mélange de populations barbares
bilingues. Il s'y trouve quelques Chalcidiens, mais
surtout des Pélasges, qui jadis sous le nom
de Tyrséniens habitèrent Lemnos et Athènes ; des
Bisaltes, des Crestôniens et des Edôniens. Ces
populations sont distribuées en petites bourgades.
La plupart se soumirent volontairement à Brasidas.
Sanè et Dion lui résistèrent, aussi installa-t-il son
armée dans le pays qu'il ravagea.
| [4,110] ὡς δ' οὐκ ἐσήκουον, εὐθὺς στρατεύει ἐπὶ Τορώνην τὴν Χαλκιδικήν,
κατεχομένην ὑπὸ Ἀθηναίων· καὶ αὐτὸν ἄνδρες ὀλίγοι ἐπήγοντο, ἑτοῖμοι
ὄντες τὴν πόλιν παραδοῦναι. καὶ ἀφικόμενος νυκτὸς ἔτι
καὶ περὶ ὄρθρον τῷ στρατῷ ἐκαθέζετο πρὸς τὸ Διοσκόρειον,
(4.110.2) ὃ ἀπέχει τῆς πόλεως τρεῖς μάλιστα σταδίους. τὴν μὲν
οὖν ἄλλην πόλιν τῶν Τορωναίων καὶ τοὺς Ἀθηναίους τοὺς
ἐμφρουροῦντας ἔλαθεν· οἱ δὲ πράσσοντες αὐτῷ εἰδότες ὅτι
ἥξοι, καὶ προελθόντες τινὲς αὐτῶν λάθρᾳ ὀλίγοι, ἐτήρουν τὴν
πρόσοδον, καὶ ὡς ᾔσθοντο παρόντα, ἐσκομίζουσι παρ' αὑτοὺς
ἐγχειρίδια ἔχοντας ἄνδρας ψιλοὺς ἑπτά (τοσοῦτοι γὰρ μόνοι
ἀνδρῶν εἴκοσι τὸ πρῶτον ταχθέντων οὐ κατέδεισαν ἐσελθεῖν·
ἦρχε δὲ αὐτῶν Λυσίστρατος Ὀλύνθιος), οἳ διαδύντες διὰ τοῦ
πρὸς τὸ πέλαγος τείχους καὶ λαθόντες τούς τε ἐπὶ τοῦ
ἀνωτάτω φυλακτηρίου φρουρούς, οὔσης τῆς πόλεως πρὸς
λόφον, ἀναβάντες διέφθειραν καὶ τὴν κατὰ Καναστραῖον
πυλίδα διῄρουν.
| [4,110] Sur leur refus il se porta immédiatement
contre Torônè, en Chalcidique, ville qu'occupaient
les Athéniens. Il y était appelé par quelques
habitants prêts à la lui livrer. Il y arriva de nuit,
peu de temps avant l'aurore ; il établit son armée à
proximité du Dioscoreion, à une distance de
trois stades de la ville. Son arrivée passa inaperçue
des Torôniens qui n'étaient pas de complicité avec
lui et de la garnison athénienne. Informés de son
approche, ceux qui étaient d'intelligence avec lui
sortirent de la ville pour guetter sa venue. Dès qu'il
fut devant la ville, ils y introduisirent sept hommes
de troupes légères munis de poignards. Sur les
vingt hommes qui avaient été primitivement
désignés, ce furent les seuls qui osèrent pénétrer
dans Torôné. A leur tête se trouvait Lysistratos
d'Olynthe. Ils se faufilèrent par les brèches du
rempart qui fait face à la mer, sans éveiller
l'attention de la garnison logée au sommet de la
citadelle, car la ville est adossée à une colline.
Arrivés au haut de la colline, ils massacrèrent les
gardes et enfoncèrent la petite porte qui regarde
vers le promontoire de Canastron.
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