HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Thucydide, Histoire de la Guerre du Péloponnèse, livre IV

Chapitre 95-96

  Chapitre 95-96

[4,95] ’ Ἀθηναῖοι, δι' ὀλίγου μὲν παραίνεσις γίγνεται, τὸ ἴσον δὲ πρός γε τοὺς ἀγαθοὺς ἄνδρας δύναται καὶ ὑπόμνησιν (4.95.2) μᾶλλον ἔχει ἐπικέλευσιν. παραστῇ δὲ μηδενὶ ὑμῶν ὡς ἐν τῇ ἀλλοτρίᾳ οὐ προσῆκον τοσόνδε κίνδυνον ἀναρριπτοῦμεν. ἐν γὰρ τῇ τούτων ὑπὲρ τῆς ἡμετέρας ἀγὼν ἔσται· καὶ ἢν (4.95.2.4) νικήσωμεν, οὐ μή ποτε ὑμῖν Πελοποννήσιοι ἐς τὴν χώραν ἄνευ τῆς τῶνδε ἵππου ἐσβάλωσιν, ἐν δὲ μιᾷ μάχῃ τήνδε τε (4.95.3) προσκτᾶσθε καὶ ἐκείνην μᾶλλον ἐλευθεροῦτε. χωρήσατε οὖν ἀξίως ἐς αὐτοὺς τῆς τε πόλεως, ἣν ἕκαστος πατρίδα ἔχων πρώτην ἐν τοῖς Ἕλλησιν ἀγάλλεται, καὶ τῶν πατέρων, οἳ τούσδε μάχῃ κρατοῦντες μετὰ Μυρωνίδου ἐν Οἰνοφύτοις τὴν Βοιωτίαν ποτὲ ἔσχον.‘ [4,95] "Athéniens, ma harangue sera brève, ce qui n'a aucune importance, quand on s'adresse à des braves. J'ai moins à stimuler votre courage qu'à vous en faire souvenir. Que nul d'entre vous ne s'imagine, sous prétexte que nous nous trouvons sur un territoire étranger, que nous ne devons pas affronter ce danger. Si nous sommes en pays étranger, c'est pour notre pays que nous allons combattre. Vainqueurs vous n'aurez plus jamais à craindre que les Péloponnésiens, privés de la cavalerie béotienne, envahissent votre pays. Un seul combat vous suffira pour conquérir la Béotie et pour affermir l'indépendance de l'Attique. En avant ! Montrez-vous dignes d'une cité qui est votre patrie commune et que vous êtes fiers de voir au premier rang de la Grèce, dignes de vos pères, qui jadis ont défait, avec Myrônidès, ces mêmes ennemis aux Oenophytes et ont possédé la Béotie."
[4,96] Τοιαῦτα τοῦ Ἱπποκράτους παρακελευομένου καὶ μέχρι μὲν μέσου τοῦ στρατοπέδου ἐπελθόντος, τὸ δὲ πλέον οὐκέτι φθάσαντος, οἱ Βοιωτοί, παρακελευσαμένου καὶ σφίσιν ὡς διὰ ταχέων καὶ ἐνταῦθα Παγώνδου, παιανίσαντες ἐπῇσαν ἀπὸ τοῦ λόφου. ἀντεπῇσαν δὲ καὶ οἱ Ἀθηναῖοι καὶ προσέμειξαν (4.96.2) δρόμῳ. καὶ ἑκατέρων τῶν στρατοπέδων τὰ ἔσχατα οὐκ ἦλθεν ἐς χεῖρας, ἀλλὰ τὸ αὐτὸ ἔπαθεν· ῥύακες γὰρ ἐκώλυσαν. τὸ δὲ ἄλλο καρτερᾷ μάχῃ καὶ ὠθισμῷ ἀσπίδων (4.96.3) ξυνειστήκει. καὶ τὸ μὲν εὐώνυμον τῶν Βοιωτῶν καὶ μέχρι μέσου ἡσσᾶτο ὑπὸ τῶν Ἀθηναίων, καὶ ἐπίεσαν τούς τε ἄλλους ταύτῃ καὶ οὐχ ἥκιστα τοὺς Θεσπιᾶς. ὑποχωρησάντων γὰρ αὐτοῖς τῶν παρατεταγμένων, καὶ κυκλωθέντων ἐν ὀλίγῳ, οἵπερ διεφθάρησαν Θεσπιῶν, ἐν χερσὶν ἀμυνόμενοι κατεκόπησαν· καί τινες καὶ τῶν Ἀθηναίων διὰ τὴν κύκλωσιν ταραχθέντες ἠγνόησάν τε καὶ ἀπέκτειναν ἀλλήλους. (4.96.4) τὸ μὲν οὖν ταύτῃ ἡσσᾶτο τῶν Βοιωτῶν καὶ πρὸς τὸ μαχόμενον κατέφυγε, τὸ δὲ δεξιόν, οἱ Θηβαῖοι ἦσαν, ἐκράτει τῶν Ἀθηναίων, καὶ ὠσάμενοι κατὰ βραχὺ τὸ πρῶτον (4.96.5) ἐπηκολούθουν. καὶ ξυνέβη, Παγώνδου περιπέμψαντος δύο τέλη τῶν ἱππέων ἐκ τοῦ ἀφανοῦς περὶ τὸν λόφον, ὡς ἐπόνει τὸ εὐώνυμον αὐτῶν, καὶ ὑπερφανέντων αἰφνιδίως, τὸ νικῶν τῶν Ἀθηναίων κέρας, νομίσαν ἄλλο στράτευμα ἐπιέναι, (4.96.6) ἐς φόβον καταστῆναι· καὶ ἀμφοτέρωθεν ἤδη, ὑπό τε τοῦ τοιούτου καὶ ὑπὸ τῶν Θηβαίων ἐφεπομένων καὶ παραρρηγνύντων, φυγὴ καθειστήκει παντὸς τοῦ στρατοῦ τῶν Ἀθηναίων. (4.96.7) καὶ οἱ μὲν πρὸς τὸ Δήλιόν τε καὶ τὴν θάλασσαν ὥρμησαν, οἱ δὲ ἐπὶ τοῦ Ὠρωποῦ, ἄλλοι δὲ πρὸς Πάρνηθα τὸ ὄρος, οἱ δὲ ὡς ἕκαστοί τινα εἶχον ἐλπίδα σωτηρίας. (4.96.8) Βοιωτοὶ δὲ ἐφεπόμενοι ἔκτεινον, καὶ μάλιστα οἱ ἱππῆς οἵ τε αὐτῶν καὶ οἱ Λοκροὶ βεβοηθηκότες ἄρτι τῆς τροπῆς γιγνομένης· νυκτὸς δὲ ἐπιλαβούσης τὸ ἔργον ῥᾷον τὸ (4.96.9) πλῆθος τῶν φευγόντων διεσώθη. καὶ τῇ ὑστεραίᾳ οἵ τε ἐκ τοῦ Ὠρωποῦ καὶ οἱ ἐκ τοῦ Δηλίου φυλακὴν ἐγκαταλιπόντες (εἶχον γὰρ αὐτὸ ὅμως ἔτι) ἀπεκομίσθησαν κατὰ θάλασσαν ἐπ' οἴκου. [4,96] Tout en prononçant cette exhortation, Hippocratès était parvenu à la moitié de la ligne. Il n'eut pas le temps d'en parcourir le reste. Les Béotiens, que de son côté Pagôndas venait d'exhorter rapidement, se mirent à entonner le péan et descendirent la colline. Les Athéniens s'avancèrent à leur rencontre et les attaquèrent au pas de course. Les deux extrémités de la ligne dans les deux armées ne purent en venir aux mains, empêchées qu'elles furent, des deux côtés, par des torrents. Mais partout ailleurs la mêlée fut extrêmement vive ; on se repoussait à coups de boucliers. L'aile gauche des Béotiens fut enfoncée par les Athéniens jusqu'à la moitié de sa profondeur. De ce côté les Thespiens eurent particulièrement à souffrir. Découverts par le recul de leurs voisins, cernés sur un espace qui ne permettait pas de manoeuvre, ils se firent tailler en pièces sans lâcher pied. Quelques Athéniens, dans le trouble qui suivit ce mouvement de conversion, ne purent se reconnaître et s'entre-tuèrent. Les Béotiens, vaincus de ce côté se replièrent vers celles de leurs troupes qui résistaient ; mais leur agile droite, où se trouvaient les Thébains, emporta l'avantage sur les Athéniens, les fit lâcher pied peu à peu et commença à les poursuivre. Pagôndas alors voyant que son aile gauche était en péril, envoya deux escadrons de cavalerie qui contournèrent la colline, sans que l'ennemi les aperçût. Ils débouchèrent soudain, jetant le désarroi dans l'aile athénienne, qui était victorieuse et qui s'imagina avoir affaire à une autre armée. Pressés d'un côté par cette cavalerie et de l'autre par les Thébains qui les poursuivaient et qui enfonçaient leurs rangs, les Athéniens se mirent à fuir sur toute la ligne. Les uns s'élancèrent vers Délion et la mer, les autres vers Orôpos, d'autres dans la direction du mont Parnés ; chacun enfin du côté où il espérait trouver le salut. Au cours de leur fuite précipitée, ils furent massacrés par les Béotiens, principalement par leurs cavaliers et les Locriens accourus à la rescousse, dès qu'ils avaient vu l'ennemi en fuite. La nuit interrompit le massacre et permit à la foule des fuyards de s'échapper. Le lendemain, les troupes d'Orôpos et de Délion laissèrent une garnison dans cette ville qu'elles tenaient encore et se rembarquèrent pour rentrer chez elles.


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Dernière mise à jour : 12/10/2006