|
[4,43] καὶ Βάττος μὲν ὁ ἕτερος τῶν στρατηγῶν (δύο γὰρ ἦσαν ἐν
τῇ μάχῃ οἱ παρόντες) λαβὼν λόχον ἦλθεν ἐπὶ τὴν Σολύγειαν
κώμην φυλάξων ἀτείχιστον οὖσαν, Λυκόφρων δὲ τοῖς ἄλλοις
(4.43.2) ξυνέβαλεν. καὶ πρῶτα μὲν τῷ δεξιῷ κέρᾳ τῶν Ἀθηναίων
εὐθὺς ἀποβεβηκότι πρὸ τῆς Χερσονήσου οἱ Κορίνθιοι ἐπέκειντο,
ἔπειτα δὲ καὶ τῷ ἄλλῳ στρατεύματι. καὶ ἦν ἡ
(4.43.3) μάχη καρτερὰ καὶ ἐν χερσὶ πᾶσα. καὶ τὸ μὲν δεξιὸν κέρας
τῶν Ἀθηναίων καὶ Καρυστίων (οὗτοι γὰρ παρατεταγμένοι
ἦσαν ἔσχατοι) ἐδέξαντό τε τοὺς Κορινθίους καὶ ἐώσαντο
μόλις· οἱ δὲ ὑποχωρήσαντες πρὸς αἱμασιάν (ἦν γὰρ τὸ
(4.43.3.5) χωρίον πρόσαντες πᾶν) βάλλοντες τοῖς λίθοις καθύπερθεν
ὄντες καὶ παιανίσαντες ἐπῇσαν αὖθις, δεξαμένων δὲ τῶν
(4.43.4) Ἀθηναίων ἐν χερσὶν ἦν πάλιν ἡ μάχη. λόχος δέ τις τῶν
Κορινθίων ἐπιβοηθήσας τῷ εὐωνύμῳ κέρᾳ ἑαυτῶν ἔτρεψε
τῶν Ἀθηναίων τὸ δεξιὸν κέρας καὶ ἐπεδίωξεν ἐς τὴν θάλασσαν·
πάλιν δὲ ἀπὸ τῶν νεῶν ἀνέστρεψαν οἵ τε Ἀθηναῖοι
(4.43.5) καὶ οἱ Καρύστιοι. τὸ δὲ ἄλλο στρατόπεδον ἀμφοτέρωθεν
ἐμάχετο ξυνεχῶς, μάλιστα δὲ τὸ δεξιὸν κέρας τῶν Κορινθίων,
ἐφ' ᾧ ὁ Λυκόφρων ὢν κατὰ τὸ εὐώνυμον τῶν Ἀθηναίων
ἠμύνετο· ἤλπιζον γὰρ αὐτοὺς ἐπὶ τὴν Σολύγειαν κώμην πειράσειν.
| [4,43] Deux stratèges les commandaient. L'un
d'eux, Battos, avec une compagnie se dirigea vers
le bourg de Solygeia, non fortifié, qu'il voulait
occuper. Lycophrôn, avec le reste des troupes,
engagea la bataille. Les Corinthiens foncèrent sur
l'aile droite athénienne, qui venait à peine de
débarquer en avant de la Chersonèse, puis la mêlée
devint générale. Le combat fut violent ; ce n'était
qu'une suite de corps à corps. L'aile droite des
Athéniens et des Carystiens qui en formaient
l'extrémité reçut le choc des Corinthiens et les
repoussa non sans peine. Les Corinthiens
reculèrent jusqu'à un mur en pierre et, comme le
terrain est escarpé, ils se trouvèrent occuper une
position dominante d'où ils criblaient de pierres
leurs poursuivants. Ensuite entonnant le péan ils
revinrent à la charge et, comme les Athéniens ne
pliaient pas, on en vint de nouveau aux mains. Un
corps de Corinthiens, en se portant au secours de
leur aile gauche, mit en déroute l'aile droite
athénienne et la poursuivit jusqu'à la mer. A leur
tour Athéniens et Carystiens les refoulèrent à une
certaine distance des vaisseaux. Les deux armées
se trouvèrent aux prises sans interruption ; la lutte
fut particulièrement rude à l'aile droite des
Corinthiens, où Lycophrôn repoussa les attaques
de l'agile gauche athénienne. Car les Corinthiens
s'attendaient à voir l'adversaire pousser dans la
direction du bourg de Solygeia.
| [4,44] χρόνον μὲν οὖν πολὺν ἀντεῖχον οὐκ ἐνδιδόντες
ἀλλήλοις· ἔπειτα (ἦσαν γὰρ τοῖς Ἀθηναίοις οἱ ἱππῆς
ὠφέλιμοι ξυμμαχόμενοι, τῶν ἑτέρων οὐκ ἐχόντων ἵππους)
ἐτράποντο οἱ Κορίνθιοι καὶ ὑπεχώρησαν πρὸς τὸν λόφον
καὶ ἔθεντο τὰ ὅπλα καὶ οὐκέτι κατέβαινον, ἀλλ' ἡσύχαζον.
(4.44.2) ἐν δὲ τῇ τροπῇ ταύτῃ κατὰ τὸ δεξιὸν κέρας οἱ πλεῖστοί τε
αὐτῶν ἀπέθανον καὶ Λυκόφρων ὁ στρατηγός. ἡ δὲ ἄλλη
στρατιὰ τούτῳ τῷ τρόπῳ οὐ κατὰ δίωξιν πολλὴν οὐδὲ
ταχείας φυγῆς γενομένης, ἐπεὶ ἐβιάσθη, ἐπαναχωρήσασα
(4.44.3) πρὸς τὰ μετέωρα ἱδρύθη. οἱ δὲ Ἀθηναῖοι, ὡς οὐκέτι αὐτοῖς
ἐπῇσαν ἐς μάχην, τούς τε νεκροὺς ἐσκύλευον καὶ τοὺς
(4.44.4) ἑαυτῶν ἀνῃροῦντο, τροπαῖόν τε εὐθέως ἔστησαν. τοῖς δ'
ἡμίσεσι τῶν Κορινθίων, οἳ ἐν τῇ Κεγχρειᾷ ἐκάθηντο φύλακες
μὴ ἐπὶ τὸν Κρομμυῶνα πλεύσωσι, τούτοις οὐ κατάδηλος ἡ
μάχη ἦν ὑπὸ τοῦ ὄρους τοῦ Ὀνείου· κονιορτὸν δὲ ὡς εἶδον
καὶ (ὡς) ἔγνωσαν, ἐβοήθουν εὐθύς. ἐβοήθησαν δὲ καὶ οἱ
ἐκ τῆς πόλεως πρεσβύτεροι τῶν Κορινθίων αἰσθόμενοι τὸ
(4.44.5) γεγενημένον. ἰδόντες δὲ οἱ Ἀθηναῖοι ξύμπαντας αὐτοὺς
ἐπιόντας καὶ νομίσαντες τῶν ἐγγὺς ἀστυγειτόνων Πελοποννησίων
βοήθειαν ἐπιέναι, ἀνεχώρουν κατὰ τάχος ἐπὶ τὰς
ναῦς, ἔχοντες τὰ σκυλεύματα καὶ τοὺς ἑαυτῶν νεκροὺς πλὴν
(4.44.6) δυοῖν, οὓς ἐγκατέλιπον οὐ δυνάμενοι εὑρεῖν. καὶ ἀναβάντες
ἐπὶ τὰς ναῦς ἐπεραιώθησαν ἐς τὰς ἐπικειμένας νήσους, ἐκ
δ' αὐτῶν ἐπικηρυκευσάμενοι τοὺς νεκροὺς οὓς ἐγκατέλιπον
ὑποσπόνδους ἀνείλοντο. ἀπέθανον δὲ Κορινθίων μὲν ἐν τῇ
μάχῃ δώδεκα καὶ διακόσιοι, Ἀθηναίων δὲ ὀλίγῳ ἐλάσσους
πεντήκοντα.
| [4,44] Des deux côtés, on tint longtemps sans
céder un pouce de terrain. Mais les Athéniens
avaient l'avantage d'avoir de la cavalerie, tandis
que les Corinthiens n'en avaient pas. Finalement
ceux-ci lâchèrent pied et se retirèrent dans la
direction de la hauteur. Alors ils formèrent les
faisceaux, se reposèrent sans descendre à la
rencontre des Athéniens. Ce mouvement de recul
avait été désastreux, surtout pour leur aile droite,
où Lycophrôn leur stratège périt avec quantité
d'hommes. Le reste de l'armée une fois forcé, ne fut
pas poursuivi énergiquement et n'eut pas à fuir
rapidement ; aussi put-il se retirer comme l'aile
droite sur les hauteurs, où il s'établit. Les
Athéniens, voyant que l'ennemi refusait le combat,
dépouillèrent les cadavres et relevèrent leurs morts ;
ils élevèrent immédiatement un trophée. La moitié
des troupes corinthiennes, qui étaient restées à
Cenchrées pour empêcher les Athéniens de se
porter avec leur flotte à Crommyôn, n'avait pu
apercevoir le combat, que leur dissimulait le mont
Onéion. Mais, à la vue d'une nuée de poussière, ils
comprirent ce dont il s'agissait et se portèrent
immédiatement à la rescousse et aussi les vieux
soldats de la garnison de Corinthe, à la nouvelle de
ce qui s'était passé, quittèrent la ville pour en faire
autant. Les Athéniens, en apercevant tous ces gens
qui avançaient dans leur direction, s'imaginèrent
qu'il s'agissait d'un renfort fourni par les
Péloponnésiens des villes voisines. Ils battirent en
retraite précipitamment vers leurs vaisseaux,
emportant les dépouilles et leurs propres morts,
sauf deux qu'ils n'avaient pu retrouver et qu'ils
laissèrent sur le terrain. Ils s'embarquèrent et
gagnèrent les îles voisines. C'est de là qu'ils
réclamèrent par le héraut et obtinrent la
permission d'enlever les morts abandonnés. Dans
cette affaire deux cent douze Corinthiens et un peu
moins de cinquante Athéniens trouvèrent la mort.
| | |