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[4,41] Κομισθέντων δὲ τῶν ἀνδρῶν οἱ Ἀθηναῖοι ἐβούλευσαν
δεσμοῖς μὲν αὐτοὺς φυλάσσειν μέχρι οὗ τι ξυμβῶσιν, ἢν
δ' οἱ Πελοποννήσιοι πρὸ τούτου ἐς τὴν γῆν ἐσβάλωσιν,
(4.41.2) ἐξαγαγόντες ἀποκτεῖναι. τῆς δὲ Πύλου φυλακὴν κατεστήσαντο,
καὶ οἱ ἐκ τῆς Ναυπάκτου Μεσσήνιοι ὡς ἐς πατρίδα
ταύτην (ἔστι γὰρ ἡ Πύλος τῆς Μεσσηνίδος ποτὲ οὔσης γῆς)
πέμψαντες σφῶν αὐτῶν τοὺς ἐπιτηδειοτάτους ἐλῄζοντό τε
(4.41.3) τὴν Λακωνικὴν καὶ πλεῖστα ἔβλαπτον ὁμόφωνοι ὄντες. οἱ
δὲ Λακεδαιμόνιοι ἀμαθεῖς ὄντες ἐν τῷ πρὶν χρόνῳ λῃστείας
καὶ τοῦ τοιούτου πολέμου, τῶν τε Εἱλώτων αὐτομολούντων
καὶ φοβούμενοι μὴ καὶ ἐπὶ μακρότερον σφίσι τι νεωτερισθῇ
τῶν κατὰ τὴν χώραν, οὐ ῥᾳδίως ἔφερον, ἀλλὰ καίπερ οὐ
βουλόμενοι ἔνδηλοι εἶναι τοῖς Ἀθηναίοις ἐπρεσβεύοντο παρ'
αὐτοὺς καὶ ἐπειρῶντο τήν τε Πύλον καὶ τοὺς ἄνδρας κομίζεσθαι.
(4.41.4) οἱ δὲ μειζόνων τε ὠρέγοντο καὶ πολλάκις φοιτώντων
αὐτοὺς ἀπράκτους ἀπέπεμπον. ταῦτα μὲν τὰ περὶ Πύλον γενόμενα.
| [4,41] Les prisonniers amenés à Athènes, l'on
décida de les garder aux fers, jusqu'à ce qu'un
accord fût conclu. Si auparavant les
Péloponnésiens envahissaient l'Attique, on les
tirerait de prison pour les mettre à mort. On établit
à Pylos une garnison. Les Messéniens de Naupacte
y envoyèrent les plus belliqueux de leurs hommes ;
ils considéraient Pylos comme leur patrie, car elle
avait jadis appartenu à la Messénie. De là ils
pillèrent la Laconie, et comme ils parlaient la
langue du pays, ils firent à la contrée un tort
considérable. Les Lacédémoniens, jusqu'alors,
n'avaient pas souffert du pillage et avaient été à
l'abri d'une guerre de cette sorte ; leurs Hilotes
désertaient et ils redoutaient que la révolte ne
s'étendît sur tout le pays. Leurs inquiétudes étaient
grandes et, tout en ne voulant pas les laisser
paraître aux yeux des Athéniens, ils leur
envoyèrent des députés pour obtenir la restitution
de Pylos et de leurs hommes. Mais les Athéniens
avaient des prétentions plus hautes. Il vint de
Lacédémone plusieurs députations, mais elles
durent s'en retourner sans avoir rien obtenu. Tels
furent les événements de Pylos.
| [4,42] Τοῦ δ' αὐτοῦ θέρους μετὰ ταῦτα εὐθὺς Ἀθηναῖοι ἐς τὴν
Κορινθίαν ἐστράτευσαν ναυσὶν ὀγδοήκοντα καὶ δισχιλίοις
ὁπλίταις ἑαυτῶν καὶ ἐν ἱππαγωγοῖς ναυσὶ διακοσίοις ἱππεῦσιν·
ἠκολούθουν δὲ καὶ τῶν ξυμμάχων Μιλήσιοι καὶ Ἄνδριοι καὶ
Καρύστιοι, ἐστρατήγει δὲ Νικίας ὁ Νικηράτου τρίτος αὐτός.
(4.42.2) πλέοντες δὲ ἅμα ἕῳ ἔσχον μεταξὺ Χερσονήσου τε καὶ Ῥείτου
ἐς τὸν αἰγιαλὸν τοῦ χωρίου ὑπὲρ οὗ ὁ Σολύγειος λόφος ἐστίν,
ἐφ' ὃν Δωριῆς τὸ πάλαι ἱδρυθέντες τοῖς ἐν τῇ πόλει Κορινθίοις
ἐπολέμουν οὖσιν Αἰολεῦσιν· καὶ κώμη νῦν ἐπ' αὐτοῦ
Σολύγεια καλουμένη ἐστίν. ἀπὸ δὲ τοῦ αἰγιαλοῦ τούτου
ἔνθα αἱ νῆες κατέσχον ἡ μὲν κώμη αὕτη δώδεκα σταδίους
ἀπέχει, ἡ δὲ Κορινθίων πόλις ἑξήκοντα, ὁ δὲ Ἰσθμὸς εἴκοσι.
(4.42.3) Κορίνθιοι δὲ προπυθόμενοι ἐξ Ἄργους ὅτι ἡ στρατιὰ ἥξει
τῶν Ἀθηναίων, ἐκ πλείονος ἐβοήθησαν ἐς Ἰσθμὸν πάντες
πλὴν τῶν ἔξω Ἰσθμοῦ· καὶ ἐν Ἀμπρακίᾳ καὶ ἐν Λευκάδι
ἀπῆσαν αὐτῶν πεντακόσιοι φρουροί· οἱ δ' ἄλλοι πανδημεὶ
(4.42.4) ἐπετήρουν τοὺς Ἀθηναίους οἷ κατασχήσουσιν. ὡς δὲ αὐτοὺς
ἔλαθον νυκτὸς καταπλεύσαντες καὶ τὰ σημεῖα αὐτοῖς ἤρθη,
καταλιπόντες τοὺς ἡμίσεις αὐτῶν ἐν Κεγχρειᾷ, ἢν ἄρα οἱ
Ἀθηναῖοι ἐπὶ τὸν Κρομμυῶνα ἴωσιν, ἐβοήθουν κατὰ τάχος.
| [4,42] Le même été aussitôt après, les Athéniens
envoyèrent contre Corinthe une expédition
composée de quatre-vingts vaisseaux, de deux mille
hoplites, pris parmi leurs troupes, et de deux cents
cavaliers, embarqués sur des transports aménagés
à cet effet. Leurs alliés de Milet, d'Andros et de
Carystos participaient à cette expédition. Les
troupes étaient commandées par Nicias fils de
Nicératos et deux autres stratèges. Ils prirent la
mer à l'aurore et abordèrent entre la Chersonèse et
Le Courant, sur la grève qui s'étend au pied de la
colline de Solygeia. C'est sur cette hauteur que se
fortifièrent jadis les Doriens pour faire la guerre
aux Corinthiens d'origine éolienne ; il s'y trouve
aujourd'hui encore un bourg qui porte le nom de
Solygeia. De la grève où l'escadre avait abordé à ce
bourg, il y a une distance de douze stades ; la
distance est de soixante stades jusqu'à Corinthe,
de vingt jusqu'à l’Isthme. Les Corinthiens,
avertis par les Argiens de l'arrivée prochaine de
l'armée athénienne, s'étaient depuis longtemps
portés en masse à l'Isthme, sauf ceux qui habitent
en deçà. A Ambracie et à Leucas cinq cents
hommes se trouvaient détachés ; toutes les
troupes, en masse, épiaient le débarquement des
Athéniens ; ceux-ci néanmoins trompèrent leur
surveillance en débarquant de nuit. A la vue des
signaux annonçant l'arrivée de l'ennemi, les
Corinthiens accoururent en toute hâte laissant la
moitié de leur monde au part de Cenchrées, pour le
cas où les Athéniens se porteraient sur Crommyôn.
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