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[3,15] Τοιαῦτα μὲν οἱ Μυτιληναῖοι εἶπον. οἱ δὲ Λακεδαιμόνιοι καὶ οἱ
ξύμμαχοι ἐπειδὴ ἤκουσαν, προσδεξάμενοι τοὺς λόγους ξυμμάχους τε τοὺς
Λεσβίους ἐποιήσαντο, καὶ τὴν ἐς τὴν Ἀττικὴν ἐσβολὴν τοῖς τε ξυμμάχοις
παροῦσι κατὰ τάχος ἔφραζον ἰέναι ἐς τὸν Ἰσθμὸν τοῖς δύο μέρεσιν ὡς
ποιησόμενοι, καὶ αὐτοὶ πρῶτοι ἀφίκοντο, καὶ ὁλκοὺς παρεσκεύαζον τῶν
νεῶν ἐν τῷ Ἰσθμῷ ὡς ὑπεροίσοντες ἐκ τῆς Κορίνθου ἐς τὴν πρὸς Ἀθήνας
θάλασσαν καὶ ναυσὶ καὶ πεζῷ ἅμα ἐπιόντες. καὶ οἱ μὲν προθύμως ταῦτα
ἔπρασσον, οἱ δὲ ἄλλοι ξύμμαχοι βραδέως τε ξυνελέγοντο καὶ ἐν καρποῦ
ξυγκομιδῇ ἦσαν καὶ ἀρρωστίᾳ τοῦ στρατεύειν.
| [3,15] XV. - Telles furent les paroles des Mytiléniens. Les
Lacédémoniens et leurs alliés, après les avoir
entendus, se rendirent à leurs raisons et
accordèrent leur alliance aux Lesbiens. Ils
préparèrent une invasion de l'Attique et engagèrent
les alliés présents à se concentrer en hâte, à
l'Isthme, avec les deux tiers de leurs forces pour y
participer. Eux-mêmes y arrivèrent les premiers et
y préparèrent cabestans et madriers pour
transborder les navires du golfe de Corinthe dans
celui d'Athènes, car leur intention était d'attaquer
Athènes à la fois par mer et par terre. Ils
exécutèrent ces travaux avec ardeur, mais les
autres alliés ne se concentraient qu'avec lenteur,
occupés qu'ils étaient à rentrer leurs moissons et
déjà las de la guerre.
| [3,16] αἰσθόμενοι δὲ αὐτοὺς οἱ Ἀθηναῖοι διὰ κατάγνωσιν ἀσθενείας σφῶν
παρασκευαζομένους, δηλῶσαι βουλόμενοι ὅτι οὐκ ὀρθῶς ἐγνώκασιν ἀλλ᾿ οἷοί τέ
εἰσι μὴ κινοῦντες τὸ ἐπὶ Λέσβῳ ναυτικὸν καὶ τὸ ἀπὸ Πελοποννήσου ἐπιὸν ῥᾳδίως
ἀμύνεσθαι, ἐπλήρωσαν ναῦς ἑκατὸν ἐσβάντες αὐτοί τε πλὴν ἱππέων καὶ
πεντακοσιομεδίμνων καὶ οἱ μέτοικοι, καὶ παρὰ τὸν Ἰσθμὸν ἀναγαγόντες
ἐπίδειξίν τε ἐποιοῦντο καὶ ἀποβάσεις τῆς Πελοποννήσου ᾗ δοκοίη αὐτοῖς. οἱ
δὲ Λακεδαιμόνιοι ὁρῶντες πολὺν τὸν παράλογον τά τε ὑπὸ τῶν Λεσβίων
ῥηθέντα ἡγοῦντο οὐκ ἀληθῆ καὶ ἄπορα νομίζοντες, ὡς αὐτοῖς καὶ οἱ
ξύμμαχοι ἅμα οὐ παρῆσαν καὶ ἠγγέλλοντο καὶ αἱ περὶ τὴν Πελοπόννησον
τριάκοντα νῆες τῶν Ἀθηναίων τὴν περιοικίδα αὐτῶν πορθοῦσαι,
ἀνεχώρησαν ἐπ᾿ οἴκου. ὕστερον δὲ ναυτικὸν παρεσκεύαζον ὅτι πέμψουσιν ἐς
τὴν Λέσβον, καὶ κατὰ πόλεις ἐπήγγελλον τεσσαράκοντα νεῶν πλῆθος καὶ
ναύαρχον προσέταξαν Ἀλκίδαν, ὃς ἔμελλεν ἐπιπλεύσεσθαι. ἀνεχώρησαν δὲ
καὶ οἱ Ἀθηναῖοι ταῖς ἑκατὸν ναυσίν, ἐπειδὴ καὶ ἐκείνους εἶδον.
| [3,16] XVI. - Les Athéniens savaient que ces préparatifs
n'étaient inspirés que par l'opinion qu'on avait de
leur faiblesse. Ils voulurent prouver que rien ne
justifiait cette opinion et qu'ils étaient en état, tout
en laissant leur flotte devant Lesbos, de repousser
facilement celle qui venait du Péloponnèse. Ils
armèrent cent vaisseaux, qu'ils montèrent eux-mêmes,
citoyens et métèques, à l'exception de deux
classes, les chevaliers et les riches. Ils
levèrent l'ancre, longèrent l'Isthme, faisant montre
de leurs forces ; ils opérèrent à leur gré des
descentes sur quelques points du Péloponnèse. Les
Lacédémoniens, déconcertés par cette offensive,
s'imaginèrent que les Lesbiens leur avaient caché
la vérité et jugèrent leur tentative impossible.
D'ailleurs leurs alliés n'arrivaient toujours pas et
ils étaient informés que les trente vaisseaux
athéniens, en croisière autour du Péloponnèse,
ravageaient les campagnes voisines de leur ville. Ils
s'en retournèrent. Plus tard ils équipèrent une
flotte pour l'envoyer à Lesbos et ordonnèrent aux
villes alliées de leur fournir quarante vaisseaux. Ils
mirent à la tête de cette expédition Alkidas, en
qualité de navarque. Les cent vaisseaux athéniens
firent eux aussi leur retraite, en voyant les
Lacédémoniens se retirer.
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