HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Thucydide, Histoire de la Guerre du Péloponnèse, livre III

Chapitre 13-14

  Chapitre 13-14

[3,13] ᾿Τοιαύτας ἔχοντες προφάσεις καὶ αἰτίας, Λακεδαιμόνιοι καὶ ξύμμαχοι, ἀπέστημεν, σαφεῖς μὲν τοῖς ἀκούουσι γνῶναι ὡς εἰκότως ἐδράσαμεν, ἱκανὰς δὲ ἡμᾶς ἐκφοβῆσαι καὶ πρὸς ἀσφάλειάν τινα τρέψαι, βουλομένους μὲν καὶ πάλαι, ὅτε ἔτι ἐν τῇ εἰρήνῃ ἐπέμψαμεν ὡς ὑμᾶς περὶ ἀποστάσεως, ὑμῶν δὲ οὐ προσδεξαμένων κωλυθέντας· νῦν δὲ ἐπειδὴ Βοιωτοὶ προυκαλέσαντο εὐθὺς ὑπηκούσαμεν, καὶ ἐνομίζομεν ἀποστήσεσθαι διπλῆν ἀπόστασιν, ἀπό τε τῶν Ἑλλήνων μὴ ξὺν κακῶς ποιεῖν αὐτοὺς μετ᾿ Ἀθηναίων ἀλλὰ ξυνελευθεροῦν, ἀπό τε Ἀθηναίων μὴ αὐτοὶ διαφθαρῆναι ὑπ᾿ ἐκείνων ἐν ὑστέρῳ ἀλλὰ προποιῆσαι. μέντοι ἀπόστασις ἡμῶν θᾶσσον γεγένηται καὶ ἀπαράσκευος· καὶ μᾶλλον χρὴ ξυμμάχους δεξαμένους ἡμᾶς διὰ ταχέων βοήθειαν ἀποστέλλειν, ἵνα φαίνησθε ἀμύνοντές τε οἷς δεῖ καὶ ἐν τῷ αὐτῷ τοὺς πολεμίους βλάπτοντες. καιρὸς δὲ ὡς οὔπω πρότερον. νόσῳ τε γὰρ ἐφθάραται Ἀθηναῖοι καὶ χρημάτων δαπάνῃ, νῆές τε αὐτοῖς αἱ μὲν περὶ τὴν ὑμετέραν εἰσίν, αἱ δ᾿ ἐφ᾿ ἡμῖν τετάχαται. ὥστε οὐκ εἰκὸς αὐτοὺς περιουσίαν νεῶν ἔχειν, ἢν ὑμεῖς ἐν τῷ θέρει τῷδε ναυσί τε καὶ πεζῷ ἅμα ἐπεσβάλητε τὸ δεύτερον, ἀλλ᾿ ὑμᾶς οὐκ ἀμυνοῦνται ἐπιπλέοντας ἀπ᾿ ἀμφοτέρων ἀποχωρήσονται. νομίσῃ τε μηδεὶς ἀλλοτρίας γῆς πέρι οἰκεῖον κίνδυνον ἕξειν. γὰρ δοκεῖ μακρὰν ἀπεῖναι Λέσβος, τὴν ὠφελίαν αὐτῷ ἐγγύθεν παρέξει. οὐ γὰρ ἐν τῇ Ἀττικῇ ἔσται πόλεμος, ὥς τις οἴεται, ἀλλὰ δι᾿ ἣν Ἀττικὴ ὠφελεῖται. ἔστι δὲ τῶν χρημάτων ἀπὸ τῶν ξυμμάχων πρόσοδος, καὶ ἔτι μείζων ἔσται, εἰ ἡμᾶς καταστρέψονται· οὔτε γὰρ ἀποστήσεται ἄλλος τά τε ἡμέτερα προσγενήσεται, πάθοιμέν τ᾿ ἂν δεινότερα οἱ πρὶν δουλεύοντες. βοηθησάντων δὲ ὑμῶν προθύμως πόλιν τε προσλήψεσθε ναυτικὸν ἔχουσαν μέγα, οὗπερ ὑμῖν μάλιστα προσδεῖ, καὶ Ἀθηναίους ῥᾷον καθαιρήσετε ὑφαιροῦντες αὐτῶν τοὺς ξυμμάχους (θρασύτερον γὰρ πᾶς τις προσχωρήσεται), τήν τε αἰτίαν ἀποφεύξεσθε ἣν εἴχετε μὴ βοηθεῖν τοῖς ἀφισταμένοις. ἢν δ᾿ ἐλευθεροῦντες φαίνησθε, τὸ κράτος τοῦ πολέμου βεβαιότερον ἕξετε. [3,13] XIII. - "Voilà, Lacédémoniens et alliés, les raisons et les causes de notre défection ; elles vous font voir nettement que nous avons eu raison d'agir comme nous l'avons fait, qu'il y avait de quoi nous effrayer et nous inciter à garantir notre sûreté. Notre dessein état arrêté depuis longtemps en pleine paix, nous vous avions envoyé des députés pour traiter de notre défection, c'est votre refus qui nous a retenus. Aujourd'hui sollicités par les Béotiens, nous nous sommes montrés aussitôt prêts à les entendre. Nous avons cru devoir faire une double défection, d'abord nous séparant des Grecs, non pour aider les Athéniens à les asservir, mais pour leur conquérir la liberté, puis des Athéniens, afin de les prévenir pour ne pas périr un jour sous leurs coups. Néanmoins notre défection s'est produite plus tôt que nous ne voulions et avant que nous fussions prêts. Aussi est-ce une raison de plus pour que vous nous accueilliez et nous envoyiez promptement du secours. Ainsi l'on verra que vous protégez ceux qui le méritent et qu'en même temps vous êtes capables de nuire à vos ennemis. L'occasion est plus favorable que jamais. Les Athéniens sont à toute extrémité par suite de la peste et des dépenses de la guerre ; une partie de leurs vaisseaux est employée contre votre pays, l'autre nous menace. Il est probable qu'il leur en restera peu de disponibles, si au cours de l'été vous déclenchez contre eux une nouvelle attaque par mer et par terre. Dans ce cas, ou ils ne pourront repousser votre invasion, ou ils devront quitter notre pays et le vôtre. Et que nul d'entre vous ne s'imagine qu'il exposera sa personne pour la défense d'un pays étranger. Tel qui croit Lesbos éloignée en recevra un proche secours. Car la décision de la guerre ne s'obtiendra pas en Attique, comme on le pense, mais dans les pays qui fournissent aux Athéniens leurs ressources. Les revenus d'Athènes, ce sont ses alliés qui les lui procurent ; ils s'accroîtront encore, si les Athéniens nous assujettissent. Dès lors, aucun allié n'osera plus essayer une sécession notre fortune ira accroître la fortune d'Athènes et nous serons exposés à un traitement plus redoutable que ses plus anciens sujets. Au contraire si vous accourez promptement à notre aide, vous vous trouverez renforcés de ce qui vous manque le plus, d'une marine puissante, et vous viendrez plus facilement à bout des Athéniens, en détachant d'eux leurs alliés, car tous alors se rangeront plus hardiment à vos côtés. Vous éviterez aussi le reproche qui vous a été fait celui de ne pas secourir ceux qui passent dans votre parti. En vous faisant les champions de leur liberté, vous vous assurerez une victoire définitive.
[3,14] Ἀἰσχυνθέντες οὖν τάς τε τῶν Ἑλλήνων ἐς ὑμᾶς ἐλπίδας καὶ Δία τὸν Ὀλύμπιον, ἐν οὗ τῷ ἱερῷ ἴσα καὶ ἱκέται ἐσμέν, ἐπαμύνατε Μυτιληναίοις ξύμμαχοι γενόμενοι, καὶ μὴ προῆσθε ἡμᾶς ἴδιον μὲν τὸν κίνδυνον τῶν σωμάτων παραβαλλομένους, κοινὴν δὲ τὴν ἐκ τοῦ κατορθῶσαι ὠφελίαν ἅπασι δώσοντας, ἔτι δὲ κοινοτέραν τὴν βλάβην, εἰ μὴ πεισθέντων ὑμῶν σφαλησόμεθα. γίγνεσθε δὲ ἄνδρες οἵουσπερ ὑμᾶς οἵ τε Ἕλληνες ἀξιοῦσι καὶ τὸ ἡμέτερον δέος βούλεται.᾿ [3,14] XIV. - "Respectez donc les espérances que les Grecs ont placées sur vous. Respectez le Zeus Olympien, dans le temple de qui nous sommes assis en suppliants. Devenez les alliés des Mytiléniens ; loin de nous abandonner, portez-vous à notre secours, à nous qui mettons notre vie en danger, mais dont les succès et plus encore les revers, au cas où nous serions voués à l'échec par votre refus, rejailliront sur tous les Grecs. Montrez-vous tels que les Grecs vous supposent et tels que nos craintes le réclament."


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Dernière mise à jour : 19/05/2006