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[3,103] Οἱ δ᾿ ἐν τῇ Σικελίᾳ Ἀθηναῖοι τοῦ ἐπιγιγνομένου χειμῶνος
ἐπελθόντες μετὰ τῶν Ἑλλήνων ξυμμάχων καὶ ὅσοι Σικελῶν κατὰ κράτος
ἀρχόμενοι ὑπὸ Συρακοσίων καὶ ξύμμαχοι ὄντες ἀποστάντες αὐτοῖς {ἀπὸ
Συρακοσίων} ξυνεπολέμουν, ἐπ᾿ Ἴνησσαν τὸ Σικελικὸν πόλισμα, οὗ τὴν
ἀκρόπολιν Συρακόσιοι εἶχον, προσέβαλον, καὶ ὡς οὐκ ἐδύναντο ἑλεῖν,
ἀπῇσαν. ἐν δὲ τῇ ἀναχωρήσει ὑστέροις Ἀθηναίων τοῖς ξυμμάχοις
ἀναχωροῦσιν ἐπιτίθενται οἱ ἐκ τοῦ τειχίσματος Συρακόσιοι, καὶ
προσπεσόντες τρέπουσί τε μέρος τι τοῦ στρατοῦ καὶ ἀπέκτειναν οὐκ ὀλίγους.
καὶ μετὰ τοῦτο ἀπὸ τῶν νεῶν ὁ Λάχης καὶ οἱ Ἀθηναῖοι ἐς τὴν Λοκρίδα
ἀποβάσεις τινὰς ποιησάμενοι κατὰ τὸν Καϊκῖνον ποταμὸν τοὺς
προσβοηθοῦντας Λοκρῶν μετὰ Προξένου τοῦ Καπάτωνος ὡς τριακοσίους
μάχῃ ἐκράτησαν καὶ ὅπλα λαβόντες ἀπεχώρησαν.
| [3,103] CIII. - L'hiver suivant, les Athéniens de Sicile aidés
de leurs alliés grecs et des Sicules, qui s'étaient
révoltés et joints à eux pour secouer la domination
brutale des Syracusains, attaquèrent ensemble la
place d'Inessa. Les Syracusains en occupaient la
citadelle ; mais n'ayant pu s'en emparer les
assaillants se retirèrent. Au moment où s'effectuait
leur retraite, les Syracusains de la citadelle firent
une sortie et attaquèrent les alliés formant
l'arrière-garde de l'armée athénienne. Assaillis à
l'improviste, ceux-ci lâchèrent pied et perdirent
beaucoup de monde. Après ces événements,
Lakhès et les Athéniens de l'escadre opérèrent
plusieurs descentes en Lokride, le long du fleuve
Kaikinos ; ils défirent les Lokriens, qui au nombre
d'environ trois cents, étaient venus les attaquer,
sous le commandement de Proxénos fils de
Kapatôn. Ils s'emparèrent des armes de l'ennemi,
puis se retirèrent.
| [3,104] Τοῦ δ᾿ αὐτοῦ χειμῶνος καὶ Δῆλον ἐκάθηραν Ἀθηναῖοι κατὰ
χρησμὸν δή τινα. ἐκάθηρε μὲν γὰρ καὶ Πεισίστρατος ὁ τύραννος πρότερον
αὐτήν, οὐχ ἅπασαν, ἀλλ᾿ ὅσον ἀπὸ τοῦ ἱεροῦ ἐφεωρᾶτο τῆς νήσου· τότε δὲ
πᾶσα ἐκαθάρθη τοιῷδε τρόπῳ. θῆκαι ὅσαι ἦσαν τῶν τεθνεώτων ἐν Δήλῳ,
πάσας ἀνεῖλον, καὶ τὸ λοιπὸν προεῖπον μήτε ἐναποθνῄσκειν ἐν τῇ νήσῳ
μήτε ἐντίκτειν, ἀλλ᾿ ἐς τὴν Ῥήνειαν διακομίζεσθαι. ἀπέχει δὲ ἡ Ῥήνεια τῆς
Δήλου οὕτως ὀλίγον ὥστε Πολυκράτης ὁ Σαμίων τύραννος ἰσχύσας τινὰ
χρόνον ναυτικῷ καὶ τῶν τε ἄλλων νήσων ἄρξας καὶ τὴν Ῥήνειαν ἑλὼν
ἀνέθηκε τῷ Ἀπόλλωνι τῷ Δηλίῳ ἁλύσει δήσας πρὸς τὴν Δῆλον. καὶ τὴν
πεντετηρίδα τότε πρῶτον μετὰ τὴν κάθαρσιν ἐποίησαν οἱ Ἀθηναῖοι τὰ Δήλια.
ἦν δέ ποτε καὶ τὸ πάλαι μεγάλη ξύνοδος ἐς τὴν Δῆλον τῶν Ἰώνων τε καὶ
περικτιόνων νησιωτῶν· ξύν τε γὰρ γυναιξὶ καὶ παισὶν ἐθεώρουν, ὥσπερ νῦν
ἐς τὰ Ἐφέσια Ἴωνες, καὶ ἀγὼν ἐποιεῖτο αὐτόθι καὶ γυμνικὸς καὶ μουσικός,
χορούς τε ἀνῆγον αἱ πόλεις. δηλοῖ δὲ μάλιστα Ὅμηρος ὅτι τοιαῦτα ἦν ἐν τοῖς
ἔπεσι τοῖσδε, ἅ ἐστιν ἐκ προοιμίου Ἀπόλλωνος·
ἀλλ᾿ ὅτε Δήλῳ, Φοῖβε, μάλιστά γε θυμὸν ἐτέρφθης,
ἔνθα τοι ἑλκεχίτωνες Ἰάονες ἠγερέθονται
σὺν σφοῖσιν τεκέεσσι γυναιξί τε σὴν ἐς ἀγυιάν·
ἔνθα σε πυγμαχίῃ τε καὶ ὀρχηστυῖ καὶ ἀοιδῇ
μνησάμενοι τέρπουσιν, ὅταν καθέσωσιν ἀγῶνα.
ὅτι δὲ καὶ μουσικῆς ἀγὼν ἦν καὶ ἀγωνιούμενοι ἐφοίτων ἐν τοῖσδε αὖ δηλοῖ, ἅ
ἐστιν ἐκ τοῦ αὐτοῦ προοιμίου· τὸν γὰρ Δηλιακὸν χορὸν τῶν γυναικῶν
ὑμνήσας ἐτελεύτα τοῦ ἐπαίνου ἐς τάδε τὰ ἔπη, ἐν οἷς καὶ ἑαυτοῦ ἐπεμνήσθη·
ἀλλ᾿ ἄγεθ᾿, ἱλήκοι μὲν Ἀπόλλων Ἀρτέμιδι ξύν,
χαίρετε δ᾿ ὑμεῖς πᾶσαι. ἐμεῖο δὲ καὶ μετόπισθε
μνήσασθ᾿, ὁππότε κέν τις ἐπιχθονίων ἀνθρώπων
ἐνθάδ᾿ ἀνείρηται ταλαπείριος ἄλλος ἐπελθών·
᾿ὦ κοῦραι, τίς δ᾿ ὔμμιν ἀνὴρ ἥδιστος ἀοιδῶν
ἐνθάδε πωλεῖται, καὶ τέῳ τέρπεσθε μάλιστα;᾿
ὑμεῖς δ᾿ εὖ μάλα πᾶσαι ὑποκρίνασθαι ἀφήμως·
᾿τυφλὸς ἀνήρ, οἰκεῖ δὲ Χίῳ ἔνι παιπαλοέσσῃ.᾿
τοσαῦτα μὲν Ὅμηρος ἐτεκμηρίωσεν ὅτι ἦν καὶ τὸ πάλαι μεγάλη ξύνοδος καὶ
ἑορτὴ ἐν τῇ Δήλῳ· ὕστερον δὲ τοὺς μὲν χοροὺς οἱ νησιῶται καὶ οἱ Ἀθηναῖοι
μεθ᾿ ἱερῶν ἔπεμπον, τὰ δὲ περὶ τοὺς ἀγῶνας καὶ τὰ πλεῖστα κατελύθη ὑπὸ
ξυμφορῶν, ὡς εἰκός, πρὶν δὴ οἱ Ἀθηναῖοι τότε τὸν ἀγῶνα ἐποίησαν καὶ
ἱπποδρομίας, ὃ πρότερον οὐκ ἦν.
| [3,104] CIV. Le même hiver, pour obéir à un oracle, les
Athéniens procédèrent également à la purification
de Délos. Jadis Pisistrate, tyran d'Athènes,
l'avait purifiée, mais seulement en partie, sur
l'étendue de l’île que l'on découvre du temple. Alors
on la purifia entièrement. Voici comment l'on
procéda. On enleva de Délos toutes les tombes et
l'on interdit à l'avenir dans l’île tout décès et toute
naissance ; les moribonds et les femmes en mal
d'enfant devaient être transportés à Rhéneia. Cette
île est si peu distante de Délos que Polycrate, tyran
de Samos et, pendant quelque temps, à la tête
d'une puissante marine, établit sa domination sur
plusieurs îles et s'empara de Rhéneia, la réunit par
une chaîne à Délos et la consacra à Apollon Délien.
C’est alors que pour la première fois, après les
purifications, les Athéniens célébrèrent les Délies
quinquennales. Dans l'antiquité il se faisait à Délos
un concours énorme d'Ioniens et des habitants des
îles voisines. Ils y venaient en pèlerins avec leurs
femmes et leurs enfants, comme le font encore
actuellement à Ephèse les Ioniens . On donnait des
luttes gymniques et des concours de musique ; les
villes envoyaient des choeurs. C'est ce qu'on peut
déduire de ces vers épiques d'Homère extraits de
son Hymne à Apollon : C’est parfois à Délos, ô
Phoebos, que ton coeur se complaît,
C'est là sur la route qu'en ton honneur s'assemblent
les Ioniens aux traînantes tuniques,
Accompagnés de leurs femmes et de leurs enfants.
C'est là qu'en ton honneur ils instituent des jeux
Et qu’ils charment ton coeur par la lutte et les
danses et les chants.
Dans ces fêtes si suivies il y avait des concours de
musique et l'on y disputait le prix ; quelques vers
extraits du prélude du même hymne en
témoignent. Le poète, après avoir célébré les
choeurs des femmes, termine sa louange par ces
vers, où il fait mention de lui-même :
Eh bien ! qu'Apollon et Artémis nous soient propices !
Et vous toutes, bénédiction sur vous !
A l'avenir souvenez-vous de moi, lorsque quelque
mortel après de longues souffrances
Abordera dans notre île et vous demandera :
Jeunes filles, quel est parmi ceux qui fréquentent ici
L'aède le plus doux à entendre et dont vous êtes le
plus charmées ?
Vous, toutes en choeur, répondez avec bienveillance.
C'est l’aveugle qui demeure dans la rocheuse Khios.
Ces vers d'Homère confirment qu'autrefois il y avait
à Délos de grands concours de peuples et de
grandes fêtes. Par la suite, les Insulaires et les
Athéniens y envoyèrent des choeurs, y célébrèrent
des sacrifices ; quant aux jeux et au reste ils furent
interrompus, comme il est naturel, par suite du
malheur des temps. Ils ne furent rétablis qu'à
l'époque dont nous parlons par les Athéniens, qui
instituèrent aussi pour la première fois des courses de chevaux.
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