HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Thucydide, Histoire de la Guerre du Péloponnèse, livre III

Chapitre 65-66

  Chapitre 65-66

[3,65] ᾿Τὰ μὲν οὖν ἐς τὸν ἡμέτερόν τε ἀκούσιον μηδισμὸν καὶ τὸν ὑμέτερον ἑκούσιον ἀττικισμὸν τοιαῦτα ἀποφαίνομεν· δὲ τελευταῖά φατε ἀδικηθῆναι, παρανόμως γὰρ ἐλθεῖν ἡμᾶς ἐν σπονδαῖς καὶ ἱερομηνίᾳ ἐπὶ τὴν ὑμετέραν πόλιν, οὐ νομίζομεν οὐδ᾿ ἐν τούτοις ὑμῶν μᾶλλον ἁμαρτεῖν. εἰ μὲν γὰρ ἡμεῖς αὐτοὶ πρός τε τὴν πόλιν ἐλθόντες ἐμαχόμεθα καὶ τὴν γῆν ἐδῃοῦμεν ὡς πολέμιοι, ἀδικοῦμεν· εἰ δὲ ἄνδρες ὑμῶν οἱ πρῶτοι καὶ χρήμασι καὶ γένει, βουλόμενοι τῆς μὲν ἔξω ξυμμαχίας ὑμᾶς παῦσαι, ἐς δὲ τὰ κοινὰ τῶν πάντων Βοιωτῶν πάτρια καταστῆσαι, ἐπεκαλέσαντο ἑκόντες, τί ἀδικοῦμεν; οἱ γὰρ ἄγοντες παρανομοῦσι μᾶλλον τῶν ἑπομένων. ἀλλ᾿ οὔτ᾿ ἐκεῖνοι, ὡς ἡμεῖς κρίνομεν, οὔτε ἡμεῖς· πολῖται δὲ ὄντες ὥσπερ ὑμεῖς καὶ πλείω παραβαλλόμενοι, τὸ ἑαυτῶν τεῖχος ἀνοίξαντες καὶ ἐς τὴν αὑτῶν πόλιν φιλίως, οὐ πολεμίως κομίσαντες ἐβούλοντο τούς τε ὑμῶν χείρους μηκέτι μᾶλλον γενέσθαι τούς τε ἀμείνους τὰ ἄξια ἔχειν, σωφρονισταὶ ὄντες τῆς γνώμης καὶ τῶν σωμάτων τὴν πόλιν οὐκ ἀλλοτριοῦντες ἀλλ᾿ ἐς τὴν ξυγγένειαν οἰκειοῦντες, ἐχθροὺς οὐδενὶ καθιστάντες, ἅπασι δ᾿ ὁμοίως ἐνσπόνδους. [3,65] LXV. - Reste la dernière question. Vous prétendez avoir été victimes de notre injuste attaque contre votre ville en pleine paix et en un jour de fête. Là encore nous estimons n'être pas plus coupables que vous. Si de nous-mêmes nous avions fait acte d'hostilité en marchant contre votre ville, en vous livrant bataille et en ravageant votre territoire, certes nous aurions commis un crime. Mais du moment que les premiers de votre cité par la situation et par la naissance nous ont appelés spontanément pour faire cesser une alliance étrangère et pour vous faire reprendre votre place dans la confédération nationale de tous les Béotiens, quel est notre crime ? Ceux qui donnent l'impulsion sont plus coupables que ceux qui suivent le mouvement. A vrai dire, ni eux, ni nous, ne sommes fautifs. Tel est notre avis. Ils étaient citoyens tout comme vous ; ils risquaient plus que vous : ils nous ont ouvert leurs portes ; ils nous ont accueillis non en ennemis, mais en amis dans leur ville. Ils voulaient que les pires d'entre vous ne se pervertissent pas davantage et que les meilleurs fussent mis à la place qu'ils méritaient. Leur but était de donner de sages conseils et, sans priver la ville de ses habitants, de vous rattacher comme autrefois à ceux de votre race. Ils ne vous faisaient aucun ennemi et vous comprenaient dans l'entente commune.
[3,66] τεκμήριον δὲ ὡς οὐ πολεμίως ἐπράσσομεν· οὔτε γὰρ ἠδικήσαμεν οὐδένα, προείπομέν τε τὸν βουλόμενον κατὰ τὰ τῶν πάντων Βοιωτῶν πάτρια πολιτεύειν ἰέναι πρὸς ἡμᾶς. καὶ ὑμεῖς ἄσμενοι χωρήσαντες καὶ ξύμβασιν ποιησάμενοι τὸ μὲν πρῶτον ἡσυχάζετε, ὕστερον δὲ κατανοήσαντες ἡμᾶς ὀλίγους ὄντας, εἰ ἄρα καὶ ἐδοκοῦμέν τι ἀνεπιεικέστερον πρᾶξαι οὐ μετὰ τοῦ πλήθους ὑμῶν ἐσελθόντες, τὰ μὲν ὁμοῖα οὐκ ἀνταπέδοτε ἡμῖν, μήτε νεωτερίσαι ἔργῳ λόγοις τε πείθειν ὥστε ἐξελθεῖν, ἐπιθέμενοι δὲ παρὰ τὴν ξύμβασιν, οὓς μὲν ἐν χερσὶν ἀπεκτείνατε, οὐχ ὁμοίως ἀλγοῦμεν (κατὰ νόμον γὰρ δή τινα ἔπασχον), οὓς δὲ χεῖρας προϊσχομένους καὶ ζωγρήσαντες ὑποσχόμενοί τε ἡμῖν ὕστερον μὴ κτενεῖν παρανόμως διεφθείρατε, πῶς οὐ δεινὰ εἴργασθε; καὶ ταῦτα τρεῖς ἀδικίας ἐν ὀλίγῳ πράξαντες, τήν τε λυθεῖσαν ὁμολογίαν καὶ τῶν ἀνδρῶν τὸν ὕστερον θάνατον καὶ τὴν περὶ αὐτῶν ἡμῖν μὴ κτενεῖν ψευσθεῖσαν ὑπόσχεσιν, ἢν τὰ ἐν τοῖς ἀγροῖς ὑμῖν μὴ ἀδικῶμεν, ὅμως φατὲ ἡμᾶς παρανομῆσαι καὶ αὐτοὶ ἀξιοῦτε μὴ ἀντιδοῦναι δίκην. οὔκ, ἤν γε οὗτοι τὰ ὀρθὰ γιγνώσκωσιν· πάντων δὲ αὐτῶν ἕνεκα κολασθήσεσθε. [3,66] LXVI. - Voulez-vous la preuve de nos sentiments pacifiques ? Nous n'avons fait tort à personne. Nous avons invité à se joindre à nous tous ceux qui voulaient se gouverner selon les lois traditionnelles de tous les Béotiens. Vous-mêmes vous avez répondu avec empressement à cet appel ; vous avez conclu une convention et vous avez commencé par vous tenir tranquilles ; mais bientôt vous vous êtes aperçus de notre petit nombre. Admettons que nous ayons eu tort d'entrer dans vos murs sans l'assentiment de la majorité, vous n'avez pas suivi la même ligne de conduite, qui eût consisté à ne rien tenter par la violence et à nous engager par des pourparlers à évacuer la ville. Au contraire, vous avez violé la convention en nous attaquant. Et ce que nous vous reprochons le plus vivement, ce n'est pas tant d'avoir mis à mort ceux qui se trouvaient entre vos mains - leur triste sort était en quelque mesure légitime ! - que d'avoir fait ensuite périr au mépris des lois ceux que vous aviez faits prisonniers, qui vous tendaient les mains et à qui vous aviez promis la vie sauve. N'est-ce donc pas un crime ? Oui, à trois reprises, coup sur coup, vous vous êtes conduits indignement vous avez rompu la trêve, vous avez massacré ensuite nos gens, vous avez été infidèles à votre promesse de leur laisser la vie, si nous n'endommagions pas vos campagnes. Et vous avez le front de dire que c'est nous qui avons enfreint les lois et vous prétendez ne pas être punis ! Cela ne sera pas, si du moins les Lacédémoniens ici présents jugent avec équité. Pour tous vos crimes, vous serez châtiés !


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Dernière mise à jour : 19/05/2006