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[3,51] Ἐν δὲ τῷ αὐτῷ θέρει μετὰ τὴν Λέσβου ἅλωσιν Ἀθηναῖοι Νικίου
τοῦ Νικηράτου στρατηγοῦντος ἐστράτευσαν ἐπὶ Μινῴαν τὴν νῆσον, ἣ κεῖται
πρὸ Μεγάρων· ἐχρῶντο δὲ αὐτῇ πύργον ἐνοικοδομήσαντες οἱ Μεγαρῆς
φρουρίῳ. ἐβούλετο δὲ Νικίας τὴν φυλακὴν αὐτόθεν δι᾿ ἐλάσσονος τοῖς
Ἀθηναίοις καὶ μὴ ἀπὸ τοῦ Βουδόρου καὶ τῆς Σαλαμῖνος εἶναι, τούς τε
Πελοποννησίους, ὅπως μὴ ποιῶνται ἔκπλους αὐτόθεν λανθάνοντες τριήρων
τε, οἷον καὶ τὸ πρὶν γενόμενον, καὶ λῃστῶν ἐκπομπαῖς, τοῖς τε Μεγαρεῦσιν
ἅμα μηδὲν ἐσπλεῖν. ἑλὼν οὖν ἀπὸ τῆς Νισαίας πρῶτον δύο πύργω
προύχοντε μηχαναῖς ἐκ θαλάσσης καὶ τὸν ἔσπλουν ἐς τὸ μεταξὺ τῆς νήσου
ἐλευθερώσας ἀπετείχιζε καὶ τὸ ἐκ τῆς ἠπείρου, ᾗ κατὰ γέφυραν διὰ τενάγους
ἐπιβοήθεια ἦν τῇ νήσῳ οὐ πολὺ διεχούσῃ τῆς ἠπείρου. ὡς δὲ τοῦτο
ἐξειργάσαντο ἐν ἡμέραις ὀλίγαις, ὕστερον δὴ καὶ ἐν τῇ νήσῳ τεῖχος
ἐγκαταλιπὼν καὶ φρουρὰν ἀνεχώρησε τῷ στρατῷ.
| [3,51] LI. - Le même été, après la prise de Lesbos, les
Athéniens, sous la conduite de Nicias fils de
Nikératos, firent une expédition contre Minoa, île
située en face de Mégare. Les Mégariens, qui y
avaient bâti une tour, l'utilisaient comme fortin ;
Nicias voulait en faire une redoute, qui, en raison
de la proximité d'Athènes, eût remplacé
avantageusement Boudoron et Salamine. Son
objectif était d'empêcher les Péloponnésiens d'en
faire une base pour leurs trières, qui échappaient
ainsi à la surveillance comme cela s'était déjà
produit, et pour les incursions des pirates ; en
même temps il entendait interdire aux Mégariens
toute importation. Il commença par s'emparer avec
ses machines sur la côte de Nisaea de deux tours
avancées du côté de la mer, il rendit libre le
passage entre l'île et le continent et fortifia à terre
l'endroit où, par un pont jeté sur le pertuis, on
pouvait faire passer des secours dans l'île toute
proche. Tous ces travaux furent exécutés en peu de
jours. Ensuite, il laissa dans l'île une garnison et se
retira avec son armée.
| [3,52] Ὑπὸ δὲ τοὺς αὐτοὺς χρόνους τοῦ θέρους τούτου καὶ οἱ Πλαταιῆς
οὐκέτι ἔχοντες σῖτον οὐδὲ δυνάμενοι πολιορκεῖσθαι ξυνέβησαν τοῖς
Πελοποννησίοις τοιῷδε τρόπῳ. προσέβαλλον αὐτῶν τῷ τείχει, οἱ δὲ οὐκ
ἐδύναντο ἀμύνεσθαι. γνοὺς δὲ ὁ Λακεδαιμόνιος ἄρχων τὴν ἀσθένειαν αὐτῶν
βίᾳ μὲν οὐκ ἐβούλετο ἑλεῖν (εἰρημένον γὰρ ἦν αὐτῷ ἐκ Λακεδαίμονος, ὅπως,
εἰ σπονδαὶ γίγνοιντό ποτε πρὸς Ἀθηναίους καὶ ξυγχωροῖεν ὅσα πολέμῳ
χωρία ἔχουσιν ἑκάτεροι ἀποδίδοσθαι, μὴ ἀνάδοτος εἴη ἡ Πλάταια ὡς αὐτῶν
ἑκόντων προσχωρησάντων), προσπέμπει δὲ αὐτοῖς κήρυκα λέγοντα, εἰ
βούλονται παραδοῦναι τὴν πόλιν ἑκόντες τοῖς Λακεδαιμονίοις καὶ δικασταῖς
ἐκείνοις χρήσασθαι, τούς τε ἀδίκους κολάζειν, παρὰ δίκην δὲ οὐδένα.
τοσαῦτα μὲν ὁ κῆρυξ εἶπεν· οἱ δέ (ἦσαν γὰρ ἤδη ἐν τῷ ἀσθενεστάτῳ)
παρέδοσαν τὴν πόλιν. καὶ τοὺς Πλαταιᾶς ἔτρεφον οἱ Πελοποννήσιοι ἡμέρας
τινάς, ἐν ὅσῳ οἱ ἐκ τῆς Λακεδαίμονος δικασταὶ πέντε ἄνδρες ἀφίκοντο.
ἐλθόντων δὲ αὐτῶν κατηγορία μὲν οὐδεμία προυτέθη, ἠρώτων δὲ αὐτοὺς
ἐπικαλεσάμενοι τοσοῦτον μόνον, εἴ τι Λακεδαιμονίους καὶ τοὺς ξυμμάχους
ἐν τῷ πολέμῳ τῷ καθεστῶτι ἀγαθόν {τι} εἰργασμένοι εἰσίν. οἱ δ᾿ ἔλεγον
αἰτησάμενοι μακρότερα εἰπεῖν καὶ προτάξαντες σφῶν αὐτῶν Ἀστύμαχόν τε
τὸν Ἀσωπολάου καὶ Λάκωνα τὸν Αἰειμνήστου πρόξενον ὄντα
Λακεδαιμονίων· καὶ ἐπελθόντες ἔλεγον τοιάδε.
| [3,52] LII. - Environ la même période de cet été, les
Platéens acculés par la disette et hors d'état de
soutenir le siège se rendirent aux Péloponnésiens
dans les conditions suivantes. Les Péloponnésiens
prononcèrent une attaque que les assiégés ne
purent repousser. Le stratège lacédémonien, tout
en constatant leur épuisement, décida de ne pas
prendre la ville d'assaut. C'est qu'il avait reçu de
Lacédémone des instructions spécifiant qu'au cas
où une trêve serait signée avec les Athéniens et
qu'on s'engageât à rendre les places prises pendant
la guerre, Platée ne devait pas être comprise dans
ce nombre, sous prétexte que les habitants se
seraient rendus volontairement. Il leur envoya donc
un héraut pour leur signifier que s'ils consentaient
à rendre leur ville et s'en remettaient au jugement
des Lacédémoniens, les coupables seraient punis,
mais nul ne serait condamné sans jugement. Le
héraut n'en dit pas davantage. Les Platéens, qui
étaient aux abois, livrèrent la ville. Pendant
quelques jours les Péloponnésiens nourrirent la
ville, jusqu'à l'arrivée des juges appelés de
Lacédémone, au nombre de cinq. A leur arrivée, on
ne formula contre les Platéens aucune accusation ;
on se contenta de les convoquer pour leur
demander si, dans la guerre présente, ils avaient
rendu quelques services aux Lacédémoniens et à
leurs alliés. Ils demandèrent à s'expliquer
plus longuement et désignèrent pour parler en leur
nom Astymakhos fils d'Asôpolaos et Lakôn fils
d'Eimnèstos, proxène des Lacédémoniens. Ils s'avancèrent
et prononcèrent à peu près le discours suivant.
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