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[3,49] Τοιαῦτα δὲ ὁ Διόδοτος εἶπεν. ῥηθεισῶν δὲ τῶν γνωμῶν τούτων
μάλιστα ἀντιπάλων πρὸς ἀλλήλας οἱ Ἀθηναῖοι ἦλθον μὲν ἐς ἀγῶνα ὅμως
τῆς δόξης καὶ ἐγένοντο ἐν τῇ χειροτονίᾳ ἀγχώμαλοι, ἐκράτησε δὲ ἡ τοῦ
Διοδότου. καὶ τριήρη εὐθὺς ἄλλην ἀπέστελλον κατὰ σπουδήν, ὅπως μὴ
φθασάσης τῆς προτέρας εὕρωσι διεφθαρμένην τὴν πόλιν· προεῖχε δὲ ἡμέρᾳ
καὶ νυκτὶ μάλιστα. παρασκευασάντων δὲ τῶν Μυτιληναίων πρέσβεων τῇ νηὶ
οἶνον καὶ ἄλφιτα καὶ μεγάλα ὑποσχομένων, εἰ φθάσειαν, ἐγένετο σπουδὴ
τοῦ πλοῦ τοιαύτη ὥστε ἤσθιόν τε ἅμα ἐλαύνοντες οἴνῳ καὶ ἐλαίῳ ἄλφιτα
πεφυραμένα, καὶ οἱ μὲν ὕπνον ᾑροῦντο κατὰ μέρος, οἱ δὲ ἤλαυνον. κατὰ
τύχην δὲ πνεύματος οὐδενὸς ἐναντιωθέντος καὶ τῆς μὲν προτέρας νεὼς οὐ
σπουδῇ πλεούσης ἐπὶ πρᾶγμα ἀλλόκοτον, ταύτης δὲ τοιούτῳ τρόπῳ
ἐπειγομένης, ἡ μὲν ἔφθασε τοσοῦτον ὅσον Πάχητα ἀνεγνωκέναι τὸ ψήφισμα
καὶ μέλλειν δράσειν τὰ δεδογμένα, ἡ δ᾿ ὑστέρα αὐτῆς ἐπικατάγεται καὶ
διεκώλυσε μὴ διαφθεῖραι. παρὰ τοσοῦτον μὲν ἡ Μυτιλήνη ἦλθε κινδύνου.
| [3,49] XLIX. - Telles furent les paroles de Diodotos. Ces
deux discours contradictoires et d'égale habileté
laissèrent les Athéniens indécis. On passa au vote
et les deux avis recueillirent un nombre de voix à
peu près égal. Ce fut pourtant celui de Diodotos
qui l'emporta. On envoya donc en toute hâte une
nouvelle trière, de peur que l'autre, qui avait un
jour et une nuit d'avance, n'arrivât la première et
ne donnât l'ordre de détruire la ville. Les députés
de Mytilène approvisionnèrent le vaisseau de vin et
de farine et promirent à l'équipage une bonne
récompense s'il arrivait le premier. La chiourme fit
tellement diligence que les hommes continuaient à
ramer tout en mangeant leur portion de farine
délayée dans du vin et de l'huile ; ils dormaient et
ramaient par bordées. Par bonheur aucun vent ne
vint les retarder et le premier bâtiment, chargé
d'une funeste mission, ne se pressa pas, tandis que
le second faisait force de rames. Le premier
devança le second juste assez pour permettre à
Pakhès de lire le décret. On se préparait à exécuter
les ordres, quand le second vaisseau aborda,
épargnant ainsi la ruine à Mytilène. Voilà à quoi
tint que la ville ne fut pas détruite.
| [3,50] τοὺς δ᾿ ἄλλους ἄνδρας οὓς ὁ Πάχης ἀπέπεμψεν ὡς αἰτιωτάτους ὄντας
τῆς ἀποστάσεως Κλέωνος γνώμῃ διέφθειραν οἱ Ἀθηναῖοι (ἦσαν δὲ ὀλίγῳ
πλείους χιλίων), καὶ Μυτιληναίων τείχη καθεῖλον καὶ ναῦς παρέλαβον.
ὕστερον δὲ φόρον μὲν οὐκ ἔταξαν Λεσβίοις, κλήρους δὲ ποιήσαντες τῆς γῆς
πλὴν τῆς Μηθυμναίων τρισχιλίους τριακοσίους μὲν τοῖς θεοῖς ἱεροὺς ἐξεῖλον,
ἐπὶ δὲ τοὺς ἄλλους σφῶν αὐτῶν κληρούχους τοὺς λαχόντας ἀπέπεμψαν· οἷς
ἀργύριον Λέσβιοι ταξάμενοι τοῦ κλήρου ἑκάστου τοῦ ἐνιαυτοῦ δύο μνᾶς
φέρειν αὐτοὶ εἰργάζοντο τὴν γῆν. παρέλαβον δὲ καὶ τὰ ἐν τῇ ἠπείρῳ
πολίσματα οἱ Ἀθηναῖοι ὅσων Μυτιληναῖοι ἐκράτουν, καὶ ὑπήκουον ὕστερον
Ἀθηναίων. τὰ μὲν κατὰ Λέσβον οὕτως ἐγένετο.
| [3,50] L. - Quant aux citoyens que Pakhès avait envoyés à
Athènes comme fauteurs de la révolte, ils furent
mis à mort par les Athéniens, suivant l'avis de
Cléon. Ils étaient un peu plus de mille. On rasa les
remparts de Mytilène ; on s'empara des vaisseaux.
Par la suite on n'imposa aux Lesbiens aucun tribut
; mais on divisa leur territoire, à l'exception de
celui de Méthymne, en trois mille lots. Trois cents
de ces lots furent réservés aux dieux. Le reste fut
tiré au sort et occupé par des colons d'Athènes.
Les Lesbiens s'engagèrent à payer, chaque
année, une redevance de deux mines par lot et à
exploiter eux-mêmes le sol. Les Athéniens
s'emparèrent également de toutes les villes du
continent que possédaient les Mytiléniens et les
soumirent à leur domination. Tels furent les
événements de Lesbos.
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