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[6,95] Τοῦ δ' αὐτοῦ ἦρος καὶ ἐπ' Ἄργος στρατεύσαντες Λακεδαιμόνιοι
μέχρι μὲν Κλεωνῶν ἦλθον, σεισμοῦ δὲ γενομένου
ἀπεχώρησαν. καὶ Ἀργεῖοι μετὰ ταῦτα ἐσβαλόντες ἐς τὴν
Θυρεᾶτιν ὅμορον οὖσαν λείαν τῶν Λακεδαιμονίων πολλὴν
ἔλαβον, ἣ ἐπράθη ταλάντων οὐκ ἔλασσον πέντε καὶ εἴκοσι.
(6.95.2) καὶ ὁ Θεσπιῶν δῆμος ἐν τῷ αὐτῷ θέρει οὐ πολὺ ὕστερον
ἐπιθέμενος τοῖς τὰς ἀρχὰς ἔχουσιν οὐ κατέσχεν, ἀλλὰ
βοηθησάντων Θηβαίων οἱ μὲν ξυνελήφθησαν, οἱ δ' ἐξέπεσον Ἀθήναζε.
| [6,95] XCV. - Ce même printemps, les Lacédémoniens, au cours d'une expédition contre
Argos, s'avancèrent jusqu'à Klédnes. Mais il survint un tremblement de terre qui
leur fît rebrousser chemin. Les Argiens firent ensuite une incursion sur le
territoire voisin de Thyréa et prirent aux Lacédémoniens un butin considérable,
dont la vente produisit jusqu'à vingt-cinq talents. Peu de temps après au
cours du même été, la faction populace de Thespies s'insurgea contre les
magistrats, mais sa tentative avorta par l'intervention des Thébains. Les
rebelles furent pris en partie, les autres durent se réfugier à Athènes.
| [6,96] Καὶ οἱ Συρακόσιοι τοῦ αὐτοῦ θέρους, ὡς ἐπύθοντο τούς
(τε) ἱππέας ἥκοντας τοῖς Ἀθηναίοις καὶ μέλλοντας ἤδη ἐπὶ
σφᾶς ἰέναι, νομίσαντες, ἐὰν μὴ τῶν Ἐπιπολῶν κρατήσωσιν
οἱ Ἀθηναῖοι, χωρίου ἀποκρήμνου τε καὶ ὑπὲρ τῆς πόλεως
εὐθὺς κειμένου, οὐκ ἂν ῥᾳδίως σφᾶς, οὐδ' εἰ κρατοῖντο
μάχῃ, ἀποτειχισθῆναι, διενοοῦντο τὰς προσβάσεις αὐτῶν
φυλάσσειν, ὅπως μὴ κατὰ ταύτας λάθωσι σφᾶς ἀναβάντες
(6.96.2) οἱ πολέμιοι· οὐ γὰρ ἂν ἄλλῃ γε αὐτοὺς δυνηθῆναι. ἐξήρτηται
γὰρ τὸ ἄλλο χωρίον, καὶ μέχρι τῆς πόλεως ἐπικλινές τ' ἐστὶ
καὶ ἐπιφανὲς πᾶν ἔσω· καὶ ὠνόμασται ὑπὸ τῶν Συρακοσίων
(6.96.3) διὰ τὸ ἐπιπολῆς τοῦ ἄλλου εἶναι Ἐπιπολαί. καὶ οἱ μὲν
ἐξελθόντες πανδημεὶ ἐς τὸν λειμῶνα παρὰ τὸν Ἄναπον
ποταμὸν ἅμα τῇ ἡμέρᾳ (ἐτύγχανον γὰρ αὐτοῖς καὶ οἱ περὶ
τὸν Ἑρμοκράτη στρατηγοὶ ἄρτι παρειληφότες τὴν ἀρχήν)
ἐξέτασίν τε ὅπλων ἐποιοῦντο καὶ ἑξακοσίους λογάδας τῶν
ὁπλιτῶν ἐξέκριναν πρότερον, ὧν ἦρχε Διόμιλος φυγὰς ἐξ
Ἄνδρου, ὅπως τῶν τε Ἐπιπολῶν εἶεν φύλακες, καὶ ἢν ἐς
ἄλλο τι δέῃ, ταχὺ ξυνεστῶτες παραγίγνωνται.
| [6,96] XCVI. - Le même été, les Syracusains furent informés que les Athéniens
venaient de recevoir un renfort de cavaliers et qu'ils se disposaient à les attaquer sous
peu. Ils estimèrent qu'en empêchant l'ennemi d'occuper les Epipoles, hauteur
escarpée et qui domine de tout près la ville, ils le mettraient en grande
difficulté d'investir Syracuse, même dans le cas où il remporterait une
victoire. Aussi résolurent-ils d'en garder les accès, pour interdire aux
Athéniens d'y monter à la dérobée, car c'est le seul point abordable. Partout
ailleurs, c'est une suite ininterrompue de collines qui descendent en pente
douce vers la ville, d'où l'on aperçoit toutes leurs pentes. Cette position est
appelée les Epipoles, parce qu'elle surplombe le reste du pays. Les Syracusains,
dont Hermokratès et ses collègues venaient de prendre le commandement, sortirent
au petit jour de la ville, avec toutes leurs forces, pour gagner la prairie
située au bord de l'Anapos, Là, les stratèges passèrent une revue des troupes et
désignèrent six cents hoplites d'élite qu'ils mirent sous le commandement de
Diomilos, exilé d'Andros, pour garder les Epipoles et accourir en toute hâte
partout où leur concours serait nécessaire.
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