[17a,21] Μεταξὺ δὲ τοῦ Τανιτικοῦ καὶ τοῦ Πηλουσιακοῦ
λίμναι καὶ ἕλη μεγάλα καὶ συνεχῆ κώμας πολλὰς ἔχοντα·
καὶ αὐτὸ δὲ τὸ Πηλούσιον κύκλῳ περικείμενα ἔχει
ἕλη, ἅ τινες βάραθρα καλοῦσι, καὶ τέλματα· ᾤκισται
δ´ ἀπὸ θαλάττης ἐν πλείοσιν ἢ εἴκοσι σταδίοις, τὸν δὲ
κύκλον ἔχει τοῦ τείχους σταδίων εἴκοσιν· ὠνόμασται
δ´ ἀπὸ τοῦ πηλοῦ καὶ τῶν τελμάτων. ταύτῃ δὲ καὶ
δυσείσβολός ἐστιν ἡ Αἴγυπτος ἐκ τῶν ἑωθινῶν τόπων
τῶν κατὰ Φοινίκην καὶ τὴν Ἰουδαίαν· καὶ ἐκ τῆς
Ἀραβίας δὲ τῆς Ναβαταίων ἥπερ ἐστὶ προσεχής, διὰ
τούτων ἐπὶ τὴν Αἴγυπτον ἡ ὁδός. ἡ δὲ μεταξὺ τοῦ
Νείλου καὶ τοῦ Ἀραβίου κόλπου Ἀραβία μέν ἐστι, καὶ
ἐπί γε τῶν ἄκρων αὐτῆς ἵδρυται τὸ Πηλούσιον· ἀλλ´
ἔρημος ἅπασά ἐστι καὶ ἄβατος στρατοπέδῳ. ὁ δὲ μεταξὺ
ἰσθμὸς Πηλουσίου καὶ τοῦ μυχοῦ τοῦ καθ´ Ἡρώων
πόλιν χιλίων μέν ἐστι σταδίων, ὡς δὲ Ποσειδώνιός
φησιν ἐλαττόνων ἢ χιλίων καὶ πεντακοσίων· πρὸς δὲ
τῷ ἄνυδρος εἶναι καὶ ἀμμώδης ἑρπετῶν πλῆθος ἔχει
τῶν ἀμμοδυτῶν.
| [17a,21] Dans l'intervalle des bouches Tanitique et Pélusiaque il n'y a, à
proprement parler, qu'une suite de lacs et de grands marécages entrecoupés
de nombreux villages. Péluse elle-même est tout environnée de marais et de
fondrières (certains auteurs donnent à ces marais le nom de barathres) ;
la ville est bâtie à plus de 20 stades de la mer et son mur d'enceinte
mesure également 20 stades de tour. Son nom lui vient précisément de la
boue {pêlos} des fondrières qui l'entourent. On s'explique aussi par cette
disposition des lieux comment l'entrée de l'Egypte est si difficile du
côté du levant, c'est-à-dire par la frontière de Phénicie et de Judée,
seule route pourtant que puisse prendre le voyageur qui vient du pays des
Nabatéens, bien que cette partie de l'Arabie, la Nabatée, soit elle-même
contiguë à l'Egypte. Tout l'espace compris entre le Nil et le golfe
Arabique, dont Péluse se trouve former le point extrême, appartient en
effet déjà à l'Arabie, et n'offre qu'un désert ininterrompu qu'une armée
ne saurait franchir. Quant à l'isthme qui sépare Péluse du fond du golfe
d'Héroopolis, isthme long de 1000 stades, si ce n'est même de 1500, au
dire de Posidonius, il a l'inconvénient, non seulement d'être sablonneux
et de manquer d'eau, mais d'être infesté de serpents qui se cachent sous
le sable.
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