| [16a,18] Κοσσαῖοι μὲν οὖν εἰσι τοξόται τὸ πλέον, καθάπερ
καὶ οἱ συνεχεῖς ὀρεινοί, προνομεύοντες ἀεί· χώραν
γὰρ ἔχουσιν ὀλίγην τε καὶ λυπρὰν ὥστ´ ἐκ τῶν ἀλλοτρίων 
ἀνάγκη ζῆν· ἀνάγκη δὲ καὶ ἰσχύειν· ἅπαντες
γάρ εἰσι μάχιμοι· τοῖς γοῦν Ἐλυμαίοις συνεμάχουν
μύριοι καὶ τρισχίλιοι πολεμοῦσι πρός τε Βαβυλωνίους
καὶ Σουσίους. οἱ δὲ Παραιτακηνοὶ μᾶλλον μὲν τῶν
Κοσσαίων ἐπιμελοῦνται γῆς· ὅμως δὲ καὶ αὐτοὶ λῃστηρίων 
οὐκ ἀπέχονται. Ἐλυμαῖοι δὲ καὶ μείζω τούτων
κέκτηνται χώραν καὶ ποικιλωτέραν. ὅση μὲν οὖν ἀγαθὴ
γεωργοὺς ἔχει τοὺς ἐνοικοῦντας, ἡ δ´ ὀρεινὴ στρατιώτας τρέφει 
τοξότας τοὺς πλείστους· πολλὴ δὲ οὖσα
πολὺ καὶ τὸ στρατιωτικὸν παρέχεται, ὥστε καὶ ὁ βασιλεὺς 
αὐτῶν δύναμιν κεκτημένος μεγάλην οὐκ ἀξιοῖ 
τῷ τῶν Παρθυαίων βασιλεῖ παραπλησίως τοῖς ἄλλοις
ὑπήκοος εἶναι· ὁμοίως δὲ καὶ πρὸς τοὺς Μακεδόνας
πρότερον τοὺς τῆς Συρίας ἄρχοντας διέκειτο. Ἀντίοχον
μὲν οὖν τὸν μέγαν τὸ τοῦ Βήλου συλᾶν ἱερὸν ἐπιχειρήσαντα 
ἀνεῖλον ἐπιθέμενοι καθ´ αὑτοὺς οἱ πλησίον
βάρβαροι. ἐκ δὲ τῶν ἐκείνῳ συμβάντων παιδευθεὶς
ὁ Παρθυαῖος χρόνοις ὕστερον ἀκούων τὰ ἱερὰ πλούσια
παρ´ αὐτοῖς, ὁρῶν δ´ ἀπειθοῦντας, ἐμβάλλει μετὰ δυνάμεως 
μεγάλης, καὶ τό τε τῆς Ἀθηνᾶς ἱερὸν εἷλε
καὶ τὸ τῆς Ἀρτέμιδος, τὰ Ἄζαρα, καὶ ἦρε ταλάντων
μυρίων γάζαν· ᾑρέθη δὲ καὶ πρὸς τῷ Ἡδυφῶντι ποταμῷ Σελεύκεια, 
μεγάλη πόλις· Σολόκη δ´ ἐκαλεῖτο
πρότερον. τρεῖς δ´ εἰσὶν εἰς τὴν χώραν εὐφυεῖς εἰσβολαί·
ἐκ μὲν τῆς Μηδίας καὶ τῶν περὶ τὸν Ζάγρον τόπων διὰ
τῆς Μασσαβατικῆς, ἐκ δὲ τῆς Σουσίδος διὰ τῆς Γαβιανῆς 
(ἐπαρχίαι δ´ εἰσὶν αὗται τῆς Ἐλυμαίας ἥ τε Γαβιανὴ
καὶ ἡ Μασσαβατική), τρίτη δ´ ἐστὶν ἡ ἐκ τῆς Περσίδος.
ἔστι δὲ καὶ Κορβιανὴ ἐπαρχία τῆς Ἐλυμαΐδος. ὅμοροι
δ´ εἰσὶ τούτοις Σαγαπηνοί τε καὶ Σιλακηνοί, δυναστεῖαι
μικραί. τοσαῦτα μὲν καὶ τοιαῦτα ἔθνη πρὸς ἕω τὰ
ὑπερκείμενα τῆς Βαβυλωνίας. πρὸς ἄρκτον δὲ τὴν
Μηδίαν ἔφαμεν καὶ τὴν Ἀρμενίαν· ἀπὸ δὲ δύσεώς
ἐστιν ἡ Ἀδιαβηνὴ καὶ ἡ Μεσοποταμία. | [16a,18] Les Cosséens sont presque tous d'excellents archers, comme les autres 
montagnards leurs voisins ; comme eux aussi, ils vivent au jour le jour 
uniquement de leurs déprédations. Le peu d'étendue et la stérilité de leur 
territoire les réduisait nécessairement à vivre aux dépens des autres ; 
nécessairement aussi, avec leurs habitudes belliqueuses, ils étaient 
appelés à former tôt ou tard un Etat puissant. Or on a pu juger de leur 
puissance quand on les a vus fournir aux Elyméens jusqu'à treize mille 
auxiliaires pour les aider à lutter contre les forces réunies des 
Babyloniens et des Susiens. Les Paraetacènes ont, plus que les Cosséens, 
le goût de l'agriculture, sans pour cela s'abstenir plus qu'eux de vols ni 
de brigandages. Mieux partagés, les Elyméens possèdent un territoire à la 
fois plus étendu et plus varié de nature et d'aspect ; la partie fertile 
en est habitée par une population exclusivement agricole, mais la partie 
montagneuse n'a pour habitants à proprement parler que des soldats qui 
sont presque tous de très habiles archers. Spacieuse comme elle est, cette 
partie de l'Elymaïde recrute largement les armées du dynaste élyméen, et 
il en résulte que celui-ci, plein de confiance dans ses ressources 
militaires, refuse aujourd'hui avec hauteur au roi des Parthes l'hommage 
que lui rendent les autres princes ses voisins. L'Elymée pratiquait du 
reste cette même indépendance {et à l'endroit des rois de Perse}, et plus 
tard à l'endroit des rois macédoniens devenus les maîtres de la Syrie. 
Ainsi, quand Antiochus le Grand entreprit de piller le temple de Bélus, 
toutes les tribus barbares des environs se levèrent en armes, et, sans 
appeler personne à leur aide, elles attaquèrent le conquérant et 
l'écrasèrent. Cette fin déplorable d'Antiochus servit de leçon au Parthe, 
qui, longtemps après, attiré par la renommée des richesses que contenaient 
les temples de l'Elymaïde, mais prévenu que les Elyméens étaient gens à 
résister, envahit leur pays avec des forces très supérieures, s'empara 
successivement du temple d'Athéné et de celui d'Artémis dit l'Azara, et en 
enleva un butin évalué à dix mille talents. Dans la même expédition, la 
grande ville de Séleucie, que baigne le fleuve Hédyphon et qui n'est autre 
que l'antique Solocé, tomba au pouvoir du Parthe. Il y a trois passages 
commodes qui donnent accès dans l'Elymaïde : un premier passage venant de 
la Médie et du district du Zagros, qui débouche par la Massabatique ; un 
second passage, qui vient de la Suside et aboutit à la Gabiané (la Gabiané 
et la Massabatique sont deux provinces de l'Elymée) ; enfin, un troisième 
passage venant de la Perse {qui débouche sur} la Corbiané, autre province 
de l'Elymée contiguë aux petites principautés indépendantes des Sagapènes 
et des Silacènes.
Tels sont les différents peuples qui habitent à l'est et au-dessus de la 
Babylonie, laquelle, avons-nous dit, se trouve déjà bornée au nord par 
l'Arménie et la Médie, et au couchant par l'Adiabène et la Mésopotamie. |