HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Strabon, Geographica, livre XVI-1

Chapitre 10

  Chapitre 10

[16a,10] Τὸ μὲν οὖν παντάπασι κωλύειν τὴν τοιαύτην πλήμμυραν οὐχ οἷόν τε ἴσως, τὸ δὲ τὴν δυνατὴν προσφέρειν βοήθειαν ἡγεμόνων ἀγαθῶν ἐστιν. δὲ βοήθεια αὕτη, τὴν μὲν πολλὴν παρέκχυσιν ἐμφράξει κωλύειν, τὴν δὲ πλήρωσιν ἣν χοῦς ἐργάζεται, τοὐναντίον ἀνακαθάρσει τῶν διωρύγων καὶ ἐξανοίξει τῶν στομάτων. μὲν οὖν ἀνακάθαρσις ῥᾳδία δὲ ἔμφραξις πολυχειρίας δεῖται· εὐένδοτος γὰρ οὖσα γῆ καὶ μαλακὴ τὴν ἐπιφορηθεῖσαν οὐχ ὑπομένει χοῦν, ἀλλ´ εἴκουσα συνεφέλκεται κἀκείνην καὶ ποιεῖ δυσέγχωστον τὸ στόμα. καὶ γὰρ καὶ τάχους δεῖ πρὸς τὸ ταχέως κλεισθῆναι τὰς διώρυγας καὶ μὴ πᾶν ἐκπεσεῖν ἐξ αὐτῶν τὸ ὕδωρ. ξηρανθεῖσαι γὰρ τοῦ θέρους ξηραίνουσι καὶ τὸν ποταμόν· ταπεινωθεὶς δὲ τὰς ἐποχετείας οὐ δύναται παρέχεσθαι κατὰ καιρὸν ὧν δεῖται πλεῖστον τοῦ θέρους ἔμπυρος οὖσα χώρα καὶ καυματηρά· διαφέρει δ´ οὐδὲν τῷ πλήθει τῶν ὑδάτων κατακλύζεσθαι τοὺς καρπούς, τῇ λειψυδρίᾳ τῷ δίψει διαφθείρεσθαι· ἅμα δὲ καὶ τοὺς ἀνάπλους, πολὺ τὸ χρήσιμον ἔχοντας ἀεὶ {δὲ} λυμαινομένους ὑπ´ ἀμφοτέρων τῶν λεχθέντων παθῶν, οὐχ οἷόν τε ἐπανορθοῦν, εἰ μὴ ταχὺ μὲν ἐξανοίγοιτο τὰ στόμια τῶν διωρύγων, ταχὺ δὲ κλείοιτο, καὶ αἱ διώρυγες ἀεὶ μετριάζοιεν ὥστε μήτε πλεονάζειν ἐν αὐταῖς τὸ ὕδωρ μήτ´ ἐλλείπειν. [16a,10] Empêcher absolument ces débordements {des canaux} n'est sans doute point possible, mais il est du devoir d'une bonne et sage administration d'apporter au mal tous les remèdes qui sont en son pouvoir. Or voici quels sont ces remèdes : empêcher au moyen de digues que ces débordements s'étendent trop loin sur les terres environnantes, et, par l'opération inverse, c'est-à-dire en curant les canaux et en dégageant bien leurs embouchures, prévenir l'envasement et la crue qui en est la conséquence naturelle. Malheureusement, si le curage des canaux est une opération facile, il n'en est pas de même de l'endiguement, qui réclame un grand concours de bras. Comme en effet le sol offre très peu de résistance et qu'il est très mou de sa nature, il supporte mal le poids des terres rapportées, il cède et les entraîne avec lui, gênant ainsi singulièrement l'opération qui consiste à bien fermer l'entrée du canal, {opération très importante,} car c'est de célérité qu'on a besoin avant tout pour que les canaux soient fermés dans le moins de temps possible et ne perdent pas toute leur eau. Qu'ils soient à sec en effet dans le courant de l'été, ils épuisent le fleuve du même coup, et le fleuve ne peut plus avec des eaux trop basses fournir en temps utile aux irrigations, qui, dans un pays comme celui-là, où le soleil est si ardent et la température si chaude, sont absolument indispensables durant la plus grande partie de l'été. Mais les deux cas, on le voit (que les récoltes périssent noyées par le fait d'eaux surabondantes et de débordements ou brûlées et desséchées par suite du manque d'eau), le danger est le même. La navigation aussi, cette branche si utile du service public, se trouve également gênée et par l'extrême sécheresse et par des eaux trop hautes, et l'unique remède dans les deux cas est de pouvoir ouvrir ou fermer les canaux avec la plus grande célérité, de manière à y maintenir toujours l'eau à un niveau moyen, en empêchant qu'il y en ait tantôt trop, tantôt trop peu.


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Dernière mise à jour : 25/03/2009