[14a,38] Μετὰ δὲ Σμύρναν αἱ Λεῦκαι πολίχνιον, ὃ ἀπέστησεν
Ἀριστόνικος μετὰ τὴν Ἀττάλου τοῦ φιλομήτορος
τελευτήν, δοκῶν τοῦ γένους εἶναι τοῦ τῶν βασιλέων
καὶ διανοούμενος εἰς ἑαυτὸν ποιεῖσθαι τὴν ἀρχήν· ἐντεῦθεν
μὲν οὖν ἐξέπεσεν ἡττηθεὶς ναυμαχίᾳ περὶ τὴν
Κυμαίαν ὑπὸ Ἐφεσίων, εἰς δὲ τὴν μεσόγαιαν ἀνιὼν
ἤθροισε διὰ ταχέων πλῆθος ἀπόρων τε ἀνθρώπων καὶ
δούλων ἐπ´ ἐλευθερίᾳ κατακεκλημένων, οὓς Ἡλιοπολίτας ἐκάλεσε.
πρῶτον μὲν οὖν παρεισέπεσεν εἰς Θυάτειρα, εἶτ´ Ἀπολλωνίδα ἔσχεν,
εἶτ´ ἄλλων ἐφίετο φρουρίων· οὐ πολὺν δὲ διεγένετο χρόνον, ἀλλ´ εὐθὺς αἵ τε
πόλεις ἔπεμψαν πλῆθος, καὶ Νικομήδης ὁ Βιθυνὸς
ἐπεκούρησε καὶ οἱ τῶν Καππαδόκων βασιλεῖς. ἔπειτα
πρέσβεις Ῥωμαίων πέντε ἧκον, καὶ μετὰ ταῦτα στρατιὰ
καὶ ὕπατος Πόπλιος Κράσσος, καὶ μετὰ ταῦτα Μάρκος
Περπέρνας, ὃς καὶ κατέλυσε τὸν πόλεμον ζωγρίᾳ λαβὼν
τὸν Ἀριστόνικον καὶ ἀναπέμψας εἰς Ῥώμην. ἐκεῖνος
μὲν οὖν ἐν τῷ δεσμωτηρίῳ κατέστρεψε τὸν βίον, Περπέρναν
δὲ νόσος διέφθειρε, Κράσσος δὲ περὶ Λεύκας
ἐπιθεμένων τινῶν ἔπεσεν ἐν μάχῃ. Μάνιος δ´ Ἀκύλλιος ἐπελθὼν
ὕπατος μετὰ δέκα πρεσβευτῶν διέταξε
τὴν ἐπαρχίαν εἰς τὸ νῦν ἔτι συμμένον τῆς πολιτείας σχῆμα.
Μετὰ δὲ Λεύκας Φώκαια ἐν κόλπῳ· περὶ δὲ ταύτης εἰρήκαμεν
ἐν τῷ περὶ Μασσαλίας λόγῳ. εἶθ´ οἱ
ὅροι τῶν Ἰώνων καὶ τῶν Αἰολέων· εἴρηται δὲ καὶ περὶ
τούτων. ἐν δὲ τῇ μεσογαίᾳ τῆς Ἰωνικῆς παραλίας λοιπά
ἐστι τὰ περὶ τὴν ὁδὸν τὴν ἐξ Ἐφέσου μέχρι Ἀντιοχείας
καὶ τοῦ Μαιάνδρου. ἔστι δὲ καὶ τὰ χωρία ταῦτα Λυδοῖς
καὶ Καρσὶν ἐπίμικτα καὶ τοῖς Ἕλλησι.
| [14a,38] 38. La petite ville de Leucae qui fait suite à Smyrne s'insurgea naguère à la voix d'Aristonic, quand, après la mort d'Attale Philométor, cet
ambitieux, qui se donnait pour appartenir à la famille des rois de
Pergame, imagina de prétendre à leur succession. Chassé de Leucae après la
perte de la bataille navale qu'il avait livrée aux Ephésiens dans les eaux
de Cume, il s'enfonça dans l'intérieur des terres, rassembla
précipitamment autour de lui une foule de prolétaires et d'esclaves
appelés par lui à la liberté, donna {à ces soldats improvisés} le nom
d'Héliopolites, et {se mettant à leur tête} surprit d'abord Thyatira,
s'empara d'Apollonis, et attaqua encore plusieurs autres forteresses ;
mais il ne put tenir longtemps la campagne, l'armée que les villes avaient
envoyée contre lui ayant reçu des renforts à la fois du roi de Bithynie
Nicomède et des rois de Cappadoce. Puis on vit arriver dans le pays cinq
commissaires romains, bientôt suivis d'une armée de la république, d'un
consul en personne, Publius Crassus, voire plus tard de Marcus Perperna.
C'est même ce dernier qui mit fin à la guerre en prenant Aristonic vivant
et en l'envoyant sous bonne escorte à Rome. Il y périt en prison ; mais,
dans le même temps, Perperna mourait de maladie, et Crassus tombait sous
les coups de partisans embusqués aux environs de Leucae. On envoya pour les
remplacer Manius Aquillius, un consul, qui, aidé de dix commissaires,
organisa l'administration de la nouvelle province et lui donna la forme
qui subsiste encore aujourd'hui. Immédiatement après Leucae, dans le golfe
{de Smyrne}, est Phocée. On se souvient qu'en faisant l'histoire de
Massalia nous avons parlé tout au long de cette cité. Les bornes de
l'Ionie et de l'Aeolide que l'on atteint ensuite ont été de même ci-dessus
l'objet d'une discussion en règle. Mais dans l'intérieur il nous reste à
décrire tout le canton correspondant à la côte d'Ionie, canton traversé
par la route qui mène d'Ephèse à Antioche du Méandre et habité aussi par
une population mêlée de Lydiens, de Cariens et de Grecs.
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