[14a,18] Ἀθηναῖοι δὲ πρότερον μὲν πέμψαντες στρατηγὸν
Περικλέα καὶ σὺν αὐτῷ Σοφοκλέα τὸν ποιητὴν πολιορκίᾳ κακῶς διέθηκαν
ἀπειθοῦντας τοὺς Σαμίους, ὕστερον δὲ καὶ κληρούχους ἔπεμψαν
δισχιλίους ἐξ ἑαυτῶν, ὧν ἦν καὶ Νεοκλῆς ὁ Ἐπικούρου τοῦ φιλοσόφου
πατήρ, γραμματοδιδάσκαλος, ὥς φασι· καὶ δὴ καὶ τραφῆναί φασιν ἐνθάδε
καὶ ἐν Τέῳ καὶ ἐφηβεῦσαι Ἀθήνησι· γενέσθαι δ´ αὐτῷ συνέφηβον
Μένανδρον τὸν κωμικόν· Σάμιος δ´ ἦν καὶ Κρεώφυλος, ὅν φασι δεξάμενον
ξενίᾳ ποτὲ Ὅμηρον λαβεῖν δῶρον τὴν ἐπιγραφὴν
τοῦ ποιήματος ὃ καλοῦσιν Οἰχαλίας ἅλωσιν. Καλλίμαχος δὲ
τοὐναντίον ἐμφαίνει δι´ ἐπιγράμματός τινος, ὡς
ἐκείνου μὲν ποιήσαντος λεγομένου δ´ Ὁμήρου διὰ τὴν
λεγομένην ξενίαν „τοῦ Σαμίου πόνος εἰμί, δόμῳ ποτὲ
„θεῖον Ὅμηρον δεξαμένου· κλείω δ´ Εὔρυτον ὅσς´
„ἔπαθεν, καὶ ξανθὴν Ἰόλειαν· Ὁμήρειον δὲ καλεῦμαι
„γράμμα· Κρεωφύλῳ, Ζεῦ φίλε, τοῦτο μέγα.“ τινὲς
δὲ διδάσκαλον Ὁμήρου τοῦτόν φασιν, οἱ δ´ οὐ τοῦτον
ἀλλ´ Ἀριστέαν τὸν Προκοννήσιον.
| [14a,18] 18. Déjà dans une première expédition, dont Périclès partageait le
commandement avec le poète Sophocle, les Athéniens avaient cruellement
châtié la défection des Samiens en faisant subir à leur ville toutes les
rigueurs d'un siège ; cela n'empêcha pas que plus tard les Samiens ne
reçussent encore chez eux deux mille colons athéniens. Néoclès, père du
philosophe Epicure et simple maître d'école, dit-on, faisait partie de
cette colonie, ce qui explique la tradition qui nous montre Epicure
passant le temps de sa première enfance à Samos et à Téos, puis figurant
sur la liste des éphèbes à Athènes à côté de Ménandre, le futur poète
comique. Un autre Samien célèbre est ce Créophyle qui passe pour avoir
donné jadis l'hospitalité à Homère, faveur que le poète aurait reconnue en
mettant sous le nom de son hôte son propre poème de la Prise d'Oechalie.
Disons pourtant que Callimaque dément cette tradition et qu'à l'aide d'une
ingénieuse épigramme il insinue que la Prise d'Oechalie était bien
réellement l'oeuvre de Créophyle, et que, si elle fut attribuée à Homère,
c'est à cause uniquement de l'hospitalité que Créophyle avait jadis donnée
au poète.
«Je suis l'oeuvre du Samien qui naguère sous son toit abrita le divin
Homère, et je pleure les infortunes d'Euryte et de la blonde Iolée. Mais
on veut aujourd'hui que je sois un écrit d'Homère lui-même ; pour
Créophyle, ô Jupiter ! c'est beaucoup dire».
Il y a plus, à en croire certains auteurs, Homère aurait été le disciple
de Créophyle ; mais, suivant d'autres, ce n'est pas Créophyle, c'est
Aristée de Proconnèse qu'il aurait eu pour maître.
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