[13a,8] Τότε μὲν οὖν τοιαῦτα ὑπῆρχεν, ὕστερον δὲ ἠκολούθησαν μεταβολαὶ
παντοῖαι. τὰ μὲν γὰρ περὶ Κύζικον Φρύγες ἐπῴκησαν ἕως Πρακτίου,
τὰ δὲ περὶ Ἄβυδον Θρᾷκες· ἔτι δὲ πρότερον τούτων ἀμφοῖν Βέβρυκες
καὶ Δρύοπες· τὰ δ´ ἑξῆς Τρῆρες, καὶ οὗτοι Θρᾷκες·
τὸ δὲ Θήβης πεδίον Λυδοί, οἱ τότε Μῄονες, καὶ Μυσῶν οἱ
περιγενόμενοι τῶν ὑπὸ Τηλέφῳ πρότερον καὶ
Τεύθραντι. οὕτω δὴ τοῦ ποιητοῦ τὴν Αἰολίδα καὶ τὴν
Τροίαν εἰς ἓν συντιθέντος, καὶ τῶν Αἰολέων τὴν ἀπὸ
τοῦ Ἕρμου πᾶσαν μέχρι τῆς κατὰ Κύζικον παραλίας
κατασχόντων καὶ πόλεις κτισάντων, οὐδ´ ἂν ἡμεῖς ἀτόπως
περιοδεύσαιμεν, εἰς ταὐτὸ συντιθέντες τήν τε Αἰολίδα νῦν ἰδίως
λεγομένην τὴν ἀπὸ τοῦ Ἕρμου μέχρι
Λεκτοῦ καὶ τὴν ἐφεξῆς μέχρι τοῦ Αἰσήπου. ἐν γὰρ τοῖς
καθ´ ἕκαστα διακρινοῦμεν πάλιν, παρατιθέντες ἅμα
τοῖς νῦν οὖσι τὰ ὑπὸ τοῦ ποιητοῦ καὶ τῶν ἄλλων λεγόμενα.
| [13a,8] 8. Telle était la division de la Troade {au temps d'Homère} ; mais plus
tard différents événements survinrent, qui changèrent complétement l'état
politique du pays. Les Phrygiens envahirent le territoire de Cyzique
jusqu'au Practius, et les Thraces le territoire d'Abydos, succédant les
uns et les autres à des envahisseurs plus anciens, aux Bébryces, aux
Dryopes ; d'autres Thraces, connus sous le nom de Trères, occupèrent de
même le pays qui fait suite à Abydos ; enfin la plaine de Thébé reçut des
colons lydiens (ou, comme on disait alors, méoniens), joints aux derniers
survivants des compagnons mysiens de Télèphe et de Teuthras.
Du moment donc qu'Homère n'a fait qu'un seul et même pays de l'Aeolide et
de Troie, et que les Aeoliens ont notoirement occupé tout le territoire
compris entre l'Hermus et la côte de Cyzique et y ont fondé des villes, on
ne saurait trouver étrange qu'à notre tour, dans la présente description,
nous ayons réuni l'Aeolide actuelle, comprise entre l'Hermus et le Lectum,
au territoire qui lui fait suite jusqu'à l'Aesépus, d'autant qu'il nous
sera facile, quand nous en viendrons au détail et que nous comparerons
l'état actuel de chaque localité avec ce qu'ont pu dire Homère et les
autres écrivains, de rétablir la distinction entre les deux pays.
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