[13a,13] Ἐκαλεῖτο δ´ ἡ χώρα αὕτη Ἀδράστεια καὶ Ἀδραστείας
πεδίον, κατὰ ἔθος τι οὕτω λεγόντων τὸ αὐτὸ
χωρίον διττῶς, ὡς καὶ Θήβην καὶ Θήβης πεδίον, καὶ
Μυγδονίαν καὶ Μυγδονίας πεδίον. φησὶ δὲ Καλλισθένης
ἀπὸ Ἀδράστου βασιλέως, ὃς πρῶτος Νεμέσεως ἱερὸν ἱδρύσατο, καλεῖσθαι
Ἀδράστειαν. ἡ μὲν οὖν πόλις μεταξὺ Πριάπου καὶ Παρίου, ἔχουσα ὑποκείμενον
πεδίον ὁμώνυμον, ἐν ᾧ καὶ μαντεῖον ἦν Ἀπόλλωνος
Ἀκταίου καὶ Ἀρτέμιδος κατὰ τὴν * Πυκάτην· εἰς δὲ
Πάριον μετηνέχθη πᾶσα ἡ κατασκευὴ καὶ λιθεία
κατασπασθέντος τοῦ ἱεροῦ, καὶ
ᾠκοδομήθη ἐν τῷ Παρίῳ βωμὸς, Ἑρμοκρέοντος ἔργον, πολλῆς μνήμης
ἄξιον κατά τε μέγεθος καὶ κάλλος· τὸ δὲ μαντεῖον ἐξελείφθη,
καθάπερ καὶ τὸ ἐν Ζελείᾳ. ἐνταῦθα μὲν οὖν οὐδὲν ἱερὸν Ἀδραστείας
δείκνυται, οὐδὲ δὴ Νεμέσεως, περὶ
δὲ Κύζικον ἔστιν Ἀδραστείας ἱερόν. Ἀντίμαχος δ´ οὕτω
φησίν „ἔστι δέ τις Νέμεσις μεγάλη θεὸς, ἣ τάδε πάντα
„πρὸς μακάρων ἔλαχεν· βωμὸν δέ οἱ εἵσατο πρῶτος
„Ἄδρηστος, ποταμοῖο παρὰ ῥόον Αἰσήποιο, ἔνθα τετίμηταί
τε καὶ Ἀδρήστεια καλεῖται.“
| [13a,13] 13. Les anciens auteurs appellent tout ce canton, indifféremment, Adrastée
et plaine d'Adrastée, se conformant en cela à l'usage, qui n'est pas rare,
de donner deux noms au même lieu et de dire, par exemple, aussi bien
«Thébé» que «plaine de Thébé», aussi bien «Mygdonie» que «plaine de
Mygdonie». Callisthène ajoute que ce nom d'Adrastée lui fut donné en
l'honneur du roi Adraste, qui le premier érigea un temple à Némésis. La
ville même d'Adrastée est située entre Priapus et Parium, au-dessus de la
plaine précisément dont elle porte le nom et qui contenait, indépendamment
du temple de Némésis, juste en face de Pactyé, un mantéum ou oracle commun
à Apollon Actaeus et à Artémis. Le temple de Némésis fut détruit de fond
en comble, et tous les matériaux, toutes les pierres, en furent
transportés à Parium où ils servirent à bâtir un autel (oeuvre
d'Hermocréon), qui, par ses dimensions colossales et sa magnificence,
mérite de demeurer à jamais célèbre. Quant à l'oracle, il s'est vu, comme
celui de Zélia, délaisser complètement avec le temps. On chercherait donc
vainement, dans tout ce canton, un temple, soit d'Adrastée, soit de
Némésis ; mais, aux environs de Cyzique, il existe encore un temple ou
sanctuaire d'Adrastée, le même apparemment dont il est fait mention dans
les vers suivants d'Antimaque :
«Il est une puissante déesse, Némésis, qui a reçu tous ces dons de la main
des immortels. Adraste le premier lui bâtit un autel sur les bords du
fleuve Aesépus. C'est là surtout qu'on l'honore : seulement on ne l'y
invoque que sous le nom d'ADRASTEE».
|