[13a,14] Ἔστι δὲ καὶ τὸ Πάριον πόλις ἐπὶ θαλάττῃ, λιμένα
ἔχουσα μείζω τῆς Πριάπου καὶ ηὐξημένη γε ἐκ ταύτης·
θεραπεύοντες γὰρ οἱ Παριανοὶ τοὺς Ἀτταλικοὺς ὑφ´
οἷς ἐτέτακτο ἡ Πριαπηνή, πολλὴν αὐτῆς ἀπετέμοντο
ἐπιτρεπόντων ἐκείνων. ἐνταῦθα μυθεύουσι τοὺς Ὀφιογενεῖς
συγγένειάν τινα ἔχειν πρὸς τοὺς ὄφεις· φασὶ
δ´ αὐτῶν τοὺς ἄρρενας τοῖς ἐχεοδήκτοις ἄκος εἶναι συνεχῶς
ἐφαπτομένους ὥσπερ τοὺς ἐπῳδούς, πρῶτον μὲν
τὸ πελίωμα εἰς ἑαυτοὺς μεταφέροντας, εἶτα καὶ τὴν
φλεγμονὴν παύοντας καὶ τὸν πόνον. μυθεύουσι δὲ τὸν
ἀρχηγέτην τοῦ γένους ἥρωά τινα ἐξ ὄφεως μεταβαλεῖν·
τάχα δὲ τῶν Ψύλλων τις ἦν τῶν Λιβυκῶν, εἰς δὲ τὸ
γένος διέτεινεν ἡ δύναμις μέχρι ποσοῦ. κτίσμα δ´ ἐστὶ
τὸ Πάριον Μιλησίων καὶ Ἐρυθραίων καὶ Παρίων.
| [13a,14] 14. Comme Priapus, Parium est bâtie sur le bord de la mer ; mais son port
est plus grand. Ajoutons qu'elle s'est accrue aux dépens de Priapus. En
faisant la cour habilement aux Attales qui se trouvaient posséder la
Priapène, les Pariens réussirent (et du consentement même de ces princes)
à empiéter considérablement sur les limites de ladite province. C'est ici,
à Parium, que la Fable fait naître la famille des Ophiogènes, ainsi nommée
de sa parenté avec les Ophidiens, les Serpents. Dans cette famille, tous
les mâles, à ce qu'on assure, guérissent les morsures de vipère par
l'apposition prolongée des mains sur la plaie (moyen qu'emploient aussi du
reste les enchanteurs ordinaires) : ils commencent ainsi par attirer sur
eux-mêmes la tache livide de la piqûre, et arrivent ensuite peu à peu à en
calmer l'inflammation et la douleur. Les mythographes ajoutent que la
famille avait eu pour auteur ou archégète un héros, de serpent fait homme.
Peut-être était-ce simplement un de ces Psylles de Libye, auquel cas son
secret aurait pu se conserver aisément parmi ses descendants pendant un
certain nombre de générations. Quant à la fondation de Parium, elle fut
l'oeuvre commune, paraît-il, des Milésiens, des Erythréens et des Pariens
{de l'île de Paros}.
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