[13a,12] Πρίαπος δ´ ἔστι πόλις ἐπὶ θαλάττῃ καὶ λιμήν·
κτίσμα δ´ οἱ μὲν Μιλησίων φασίν, οἵπερ καὶ Ἄβυδον
καὶ Προκόννησον συνῴκισαν κατὰ τὸν αὐτὸν καιρόν,
οἱ δὲ Κυζικηνῶν· ἐπώνυμος δ´ ἐστὶ τοῦ Πριάπου τιμωμένου παρ´ αὐτοῖς, εἴτ´ ἐξ
Ὀρνεῶν τῶν περὶ Κόρινθον μετενηνεγμένου τοῦ ἱεροῦ, εἴτε τῷ λέγεσθαι
Διονύσου καὶ νύμφης τὸν θεὸν ὁρμησάντων ἐπὶ τὸ τιμᾶν
αὐτὸν τῶν ἀνθρώπων, ἐπειδὴ σφόδρα εὐάμπελός ἐστιν
ἡ χώρα καὶ αὕτη καὶ {ἡ} ἐφεξῆς ὅμορος, ἥ τε τῶν Παριανῶν καὶ ἡ τῶν
Λαμψακηνῶν· ὁ γοῦν Ξέρξης τῷ Θεμιστοκλεῖ εἰς οἶνον ἔδωκε τὴν Λάμψακον.
ἀπεδείχθη δὲ θεὸς οὗτος ὑπὸ τῶν νεωτέρων· οὐδὲ γὰρ Ἡσίοδος οἶδε
Πρίαπον, ἀλλ´ ἔοικε τοῖς Ἀττικοῖς Ὀρθάνῃ καὶ Κονισάλῳ καὶ Τύχωνι καὶ τοῖς
τοιούτοις.
| [13a,12] 12. Priapus a le rang de ville, elle est bâtie sur le bord même de la mer,
et possède un port {de même nom}. Fondée, suivant les uns, par les
Milésiens, dans le même temps apparemment où ceux-ci bâtissaient et Abydos
et Proconnèse, elle l'aurait été, suivant d'autres, par les Cyzicéniens.
Quant à son nom, c'est celui même du dieu Priape, lequel est, pour ses
habitants, l'objet d'un culte spécial, soit que les Ornéates de la
Corinthie l'aient importé parmi eux, soit que la tradition qui nous
représente Priape comme né des amours de Bacchus et d'une nymphe ait tout
naturellement attiré à ce dieu les hommages des populations, dans un pays
où la vigne est d'une richesse incomparable : or tel est le cas, non
seulement du territoire de Priapus, mais encore des cantons limitrophes de
Parium et de Lampsaque ; et chacun sait que la ville attribuée par Xerxès
à Thémistocle pour le vin de sa table n'était autre que Lampsaque. Pour en
revenir à Priape, disons qu'il ne compte parmi les dieux que depuis une
époque relativement moderne : il n'est point connu d'Hésiode, mais
rappelle par certains traits les divinités de l'Attique, telles que
Orthanès, Cônisalos, Tychôn, et autres semblables.
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