| [1,1,4] Τῶν  δ'  ἑσπερίων ἀνδρῶν καὶ τὴν εὐδαιμονίαν ἐμφανίζει καὶ τὴν 
εὐκρασίαν τοῦ περιέχοντος,  πεπυσμένος,  ὡς ἔοικε,  τὸν Ἰβηρικὸν  
πλοῦτον,  ἐφ'  ὃν καὶ Ἡρακλῆς  ἐστράτευσε καὶ οἱ Φοίνικες  ὕστερον,  
οἵπερ καὶ κατέσχον τὴν πλείστην ἀρχήν,  μετὰ δὲ ταῦτα Ῥωμαῖοι.  
Ἐνταῦθα γὰρ αἱ τοῦ ζεφύρου πνοαί.  Ἐνταῦθα δὲ καὶ τὸ Ἠλύσιον  
ποιεῖ πεδίον ὁ ποιητής,  εἰς ὃ πεμφθήσεσθαί φησι τὸν Μενέλαον  ὑπὸ 
τῶν θεῶν  
Ἀλλά σ'  ἐς Ἠλύσιον  πεδίον καὶ πείρατα γαίης  
ἀθάνατοι πέμψουσιν,  ὅθι ξανθὸς Ῥαδάμανθυς,   
τῇ περ ῥηίστη βιοτὴ πέλει {ἀνθρώποισιν}·   
οὐ νιφετός,  οὔτ'  ἂρ χειμὼν πολύς, {οὔτε ποτ'ὄμβρος,}   
ἀλλ'  αἰεὶ Ζεφύροιο λιγὺπνείοντας ἀήτας  
ὠκεανὸς ἀνίησι.  
 | [1,1,4] Au tableau qu'il fait maintenant de la félicité des peuples occidentaux, 
et de l'incomparable pureté de l'air qu'ils respirent, il est aisé de voir 
qu'il avait ouï parler des richesses de l'Ibérie, de ces richesses 
qui, après avoir tenté successivement Hercule et les Phéniciens, 
lesquels même, à cette occasion, occupèrent la plus grande 
partie du pays, provoquèrent en dernier lieu la conquête romaine. C'est 
bien, en effet, de l'Ibérie que souffle le zéphyr et du côté de l'Ibérie 
pareillement qu'Homère a placé le «Champ Élyséen, où les dieux, nous 
dit-il, doivent conduire Ménélas» :
«Quant à vous, Ménélas, les immortels vous conduiront vers le Champ 
Élyséen, aux bornes mêmes de la terre: c'est là que siège le blond 
Rhadamanthe, là aussi que les humains goûtent à la vie la plus facile, à 
l'abri de la neige, des frimas et de la pluie, et que du sein de l'Océan 
s'élève sans cesse le souffle harmonieux du zéphyr.»
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