| [1,2,21] Εἰσὶ δέ τινες, οἵ φασιν εἶναι δύο τοὺς κυριωτάτους ἀνέμους Βορέαν 
καὶ Νότον,  τοὺς δὲ ἄλλους κατὰ μικρὰν ἔγκλισιν διαφέρειν·  τὸν μὲν 
ἀπὸ θερινῶν ἀνατολῶν Εὖρον χειμερινῶν δὲ Ἀπηλιώτην·  δύσεων δὲ 
θερινῶν μὲν Ζέφυρον χειμερινῶν δὲ Ἀργέστην.  Τοῦ δὲ δύο εἶναι τοὺς 
ἀνέμους ποιοῦνται μάρτυρας Θρασυάλκην  τε καὶ τὸν ποιητὴν αὐτὸν  
{τῷ} τὸν μὲν Ἀργέστην τῷ Νότῳ προσνέμειν· 
ἀργεστᾶο Νότοιο, 
τὸν δὲ Ζέφυρον τῷ Βορέᾳ·  
Βορέης καὶ Ζέφυρος,  τώ τε Θρῄκηθεν  ἄητον. 
Φησὶ δὲ Ποσειδώνιος,  μηδένα οὕτως παραδεδωκέναι τοὺς ἀνέμους 
τῶν γνωρίμων περὶ ταῦτα,  οἷον Ἀριστοτέλη,  Τιμοσθένη,  Βίωνα  τὸν 
ἀστρολόγον·  ἀλλὰ τὸν μὲν ἀπὸ θερινῶν ἀνατολῶν Καικίαν,  τὸν δὲ 
τούτῳ κατὰ διάμετρον ἐναντίον Λίβα, ἀπὸ δύσεως ὄντα χειμερινῆς·  
πάλιν δὲ τὸν μὲν ἀπὸ χειμερινῆς ἀνατολῆς Εὖρον,  τὸν δ'  ἐναντίον 
Ἀργέστην·  τοὺς δὲ μέσους Ἀπηλιώτην καὶ Ζέφυρον.  Τὸν δὲ ποιητὴν 
δυσαῆ μὲν Ζέφυρον λέγειν τὸν ὑφ'  ἡμῶν καλούμενον Ἀργέστην,  λίγα 
δὲ πνέοντα Ζέφυρον τὸν ὑφ'  ἡμῶν Ζέφυρον,  Ἀργέστην δὲ Νότον τὸν 
Λευκόνοτον·  οὗτος γὰρ ὀλίγα τὰ νέφη ποιεῖ,  τοῦ λοιποῦ Νότου 
ὀλεροῦ πως ὄντος.   
Ὡς ὁπότε Ζέφυρος νέφεα στυφελίξῃ,   
ἀργεστᾶο Νότοιο βαθείῃ λαίλαπι τύπτων. 
 Τὸν γὰρ δυσαῆ Ζέφυρον νῦν λέγει,  ὃς εἴωθε διασκιδνάναι τὰ ὑπὸ τοῦ 
Λευκονότου συναγόμενα ἀσθενῆ ὄντα,  ἐπιθέτως τοῦ Νότου νῦν 
ἀργέστου λεγομένου.  Ταῦτα μὲν δὴ ἐν ἀρχῇ τοῦ πρώτου τῶν 
γεωγραφικῶν εἰρημένα τοιαύτην τινὰ τὴν ἐπανόρθωσιν ἔχει.
 | [1,2,21] 21. Suivant certains auteurs, il n'y aurait que deux vents principaux, 
Borée (le vent du Nord) et Notus (le vent du Sud); quant aux autres vents, 
à savoir Eurus, qui souffle du levant d'été (N.-E.), Apéliote , qui souffle du 
levant d'hiver (S.-E.), Zéphyr, qui souffle du couchant d'été (N-O.) et 
Argeste, qui souffle du couchant d'hiver (N-E..), ils ne différeraient de ces 
deux vents principaux que parce que, comme on le voit, ils s'écartent 
légèrement de leur direction. Pour réduire ainsi le nombre des vents à 
deux seulement, ces auteurs s'appuient du témoignage de Thrasyalcès et 
de celui d'Homère lui-même, qu'ils nous montrent rattachant dans ses 
vers l'Argeste au Notus,
«De l'Argeste-Notus,» 
et le Zéphyr à Borée :
«Borée et Zéphyr, tout deux soufflant de la Thrace.»
Mais Posidonius, de son côté, affirme qu'aucun des maîtres, qui font 
autorité dans la matière, ni Aristote, ni Timosthène, ni Bion, l'astrologue, 
n'ont jamais rien enseigné de pareil au sujet des vents, qu'ils nomment, 
eux, Caecias, le vent qui souffle du levant d'été, et Libs, le vent 
diamétralement opposé, celui par conséquent qui souffle du couchant 
d'hiver, Eurus, celui qui souffle du levant d'hiver et Argeste, celui qui 
souffle à l'opposite, enfin Apéliote et Zéphyr les vents intermédiaires (le 
vent d'est et le vent d'ouest), que dans le Zéphyr malin d'Homère, 
maintenant, il faut reconnaître notre Argeste, et dans son doux et 
harmonieux Zéphyr notre Zéphyr proprement dit, comme il faut 
reconnaître dans son Argeste-Notus notre Leuconotus, ainsi nommé de 
ce qu'il forme seulement quelques légers nuages et par opposition au 
Notus proprement dit, lequel est toujours accompagné au contraire de 
nuages sombres et épais. Dans les vers suivants, par exemple :
«De même, quand le Zéphyr, sous les coups de ses irrésistibles 
tourbillons, dissipe les Nuages d'Argeste-Notus,»
Homère, au dire de Posidonius, veut parler du malin Zéphyr, qui disperse 
en effet les faibles nuages amassés par le Leuconotus, et c'est à titre 
d'épithète seulement qu'il a joint le nom d'Argeste à celui du Notus. 
Telles sent les corrections ou rectifications, qui nous ont paru devoir être 
faites à ce que dit Ératosthène au commencement du Ier livre de sa Géographie.
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