HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Sophocle, Électre

Vers 250-299

  Vers 250-299

[250] ἁπάντων τεὐσέβεια θνατῶν.
(Χορός)
ἐγὼ μέν, παῖ, καὶ τὸ σὸν σπεύδουσἅμα
καὶ τοὐμὸν αὐτῆς ἦλθον· εἰ δὲ μὴ καλῶς
λέγω, σὺ νίκα· σοὶ γὰρ ἑψόμεσθἅμα.
(Ἠλέκτρα)
αἰσχύνομαι μέν, γυναῖκες, εἰ δοκῶ
255 πολλοῖσι θρήνοις δυσφορεῖν ὑμῖν ἄγαν.
ἀλλ βία γὰρ ταῦτἀναγκάζει με δρᾶν,
σύγγνωτε· πῶς γὰρ ἥτις εὐγενὴς γυνή,
πατρῷὁρῶσα πήματ᾽, οὐ δρῴη τάδἄν;
ἁγὼ κατἦμαρ καὶ κατεὐφρόνην ἀεὶ
260 θάλλοντα μᾶλλον καταφθίνονθὁρῶ·
πρῶτα μὲν τὰ μητρός, μἐγείνατο,
ἔχθιστα συμβέβηκεν· εἶτα δώμασιν
ἐν τοῖς ἐμαυτῆς τοῖς φονεῦσι τοῦ πατρὸς
ξύνειμι, κἀκ τῶνδἄρχομαι κἀκ τῶνδέ μοι
265 λαβεῖν θὁμοίως καὶ τὸ τητᾶσθαι πέλει.
ἔπειτα ποίας ἡμέρας δοκεῖς μἄγειν,
ὅταν θρόνοις Αἴγισθον ἐνθακοῦντἴδω
τοῖσιν πατρῴοις, εἰσίδω δἐσθήματα
φοροῦντἐκείνῳ ταὐτὰ καὶ παρεστίους
270 σπένδοντα λοιβὰς ἔνθἐκεῖνον ὤλεσεν,
ἴδω δὲ τούτων τὴν τελευταίαν ὕβριν,
τὸν αὐτοέντην ἡμὶν ἐν κοίτῃ πατρὸς
ξὺν τῇ ταλαίνῃ μητρί, μητέρεἰ χρεὼν
ταύτην προσαυδᾶν τῷδε συγκοιμωμένην·
275 δὧδε τλήμων ὥστε τῷ μιάστορι
ξύνεστ᾽, ἐρινὺν οὔτινἐκφοβουμένη·
ἀλλὥσπερ ἐγγελῶσα τοῖς ποιουμένοις,
εὑροῦσἐκείνην ἡμέραν, ἐν τότε
πατέρα τὸν ἀμὸν ἐκ δόλου κατέκτανεν,
280 ταύτῃ χοροὺς ἵστησι καὶ μηλοσφαγεῖ
θεοῖσιν ἔμμηνἱερὰ τοῖς σωτηρίοις.
ἐγὼ δὁρῶσ δύσμορος κατὰ στέγας
κλαίω, τέτηκα, κἀπικωκύω πατρὸς
τὴν δυστάλαιναν δαῖτἐπωνομασμένην
285 αὐτὴ πρὸς αὑτήν. οὐδὲ γὰρ κλαῦσαι πάρα
τοσόνδὅσον μοι θυμὸς ἡδονὴν φέρει.
αὕτη γὰρ λόγοισι γενναία γυνὴ
φωνοῦσα τοιάδἐξονειδίζει κακά·
δύσθεον μίσημα, σοὶ μόνῃ πατὴρ
290 τέθνηκεν; ἄλλος δοὔτις ἐν πένθει βροτῶν;
κακῶς ὄλοιο, μηδέ σἐκ γόων ποτὲ
τῶν νῦν ἀπαλλάξειαν οἱ κάτω θεοί.
τάδἐξυβρίζει· πλὴν ὅταν κλύῃ τινὸς
ἥξοντὈρέστην· τηνικαῦτα δἐμμανὴς
295 βοᾷ παραστᾶσ᾽· οὐ σύ μοι τῶνδαἰτία;
οὐ σὸν τόδἐστὶ τοὔργον, ἥτις ἐκ χερῶν
κλέψασὈρέστην τῶν ἐμῶν ὑπεξέθου;
ἀλλἴσθι τοι τίσουσά γἀξίαν δίκην.
τοιαῦθὑλακτεῖ, σὺν δἐποτρύνει πέλας
[250] Déserteraient ce monde.
ÉPISODE 1 : LE CORYPHÉE
Mon enfant, si je suis là, c'est pour ton bien,
Autant que pour le mien. Mais si je parle mal,
C'est toi qui gagneras et nous, nous te suivrons.
ÉLECTRE
Femmes, j'ai un peu honte à penser que mes larmes
Font que vous me preniez pour un être intraitable.
Mais les circonstances dictent mon attitude.
Pardonnez-moi. Mais une femme de ma race,
Devant son père meurtri, ne pouvait-elle pas
Agir ainsi, quand nuit et jour, ces vils tracas
Ne cessent de s'accroître et ne diminuent point ?
Tout d'abord, ma mère, celle qui m'engendra,
Femme pour qui je voue une haine implacable.
Ensuite, cette vie dans mon propre palais,
Cette promiscuité avec les assassins
De mon père : je suis sous leur coupe, et c'est d'eux
Que l'on m'octroie - ou alors que l'on me refuse -
Chaque chose. Et puis, imagine un peu mes jours,
Obligée de voir Égisthe assis sur le trône
De mon père, arborant les habits qu'il portait,
Et jetant au lieu même où il commit le meurtre
Des libations. Enfin, suprême impudence,
Voir ce meurtrier dans le lit de sa victime,
Aux côtés de ma mère, enfin, s'il m'est permis
D'appeler ainsi la créature qui couche
Avec lui. Ah ! de sa part, quelle indignité
Que de vivre auprès d'un être si répugnant,
Sans craindre l'Érinye ! À vrai dire, elle exulte
À l'idée de son acte, au point qu'elle a choisi
Le jour où, par la ruse, elle égorgea mon père,
Pour que dansent les chœurs, et pour sacrifier
Des victimes aux dieux sauveurs. À ce spectacle,
Au fond de mon palais, je m'effondre en sanglots,
Et je hurle d'horreur à cette fête ignoble,
Ce festin dénommé « Festin d'Agamemnon ».
Or dans ma solitude, je ne puis même pas
Épancher ma douleur comme je le voudrais.
Car il est près de moi une femme qui croit
Être majestueuse et qui, en fait, rugit
Et m'injurie ainsi : « Maudite créature,
Tout le monde a perdu son père ; et tu serais
La seule à vivre un deuil ici-bas ? Ah ! meurs donc
De la pire manière et que les Infernaux
Ne consentent jamais à te laisser en paix ! »
Voilà comme elle m'insulte ! Mais qu'elle apprenne
Qu'Oreste est de retour, et sa rage est terrible,
Au point qu'elle me crie : « Tout cela vient de toi !
C'est ton œuvre ! Ne nie pas ! C'est toi, ô perfide,
Qui m'a ôté Oreste des mains. Mais sois sûre
Que tu paieras ton ignominie au prix fort. »
C'est ainsi qu'elle vocifère, et son bellâtre


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Dernière mise à jour : 13/04/2006