HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Sophocle, Électre

Vers 200-249

  Vers 200-249

[200] ἦν ταῦτα πράσσων.
(Ἠλέκτρα)
πασᾶν κείνα πλέον ἁμέρα
ἐλθοῦσἐχθίστα δή μοι·
νύξ, δείπνων ἀρρήτων
ἔκπαγλἄχθη,
205 τοὺς ἐμὸς ἴδε πατὴρ
θανάτους αἰκεῖς διδύμαιν χειροῖν,
αἳ τὸν ἐμὸν εἷλον βίον πρόδοτον, αἵ μἀπώλεσαν·
οἷς θεὸς μέγας Ὀλύμπιος
210 ποίνιμα πάθεα παθεῖν πόροι,
μηδέ ποτἀγλαΐας ἀποναίατο
τοιάδἀνύσαντες ἔργα.
(Χορός)
φράζου μὴ πόρσω φωνεῖν.
οὐ γνώμαν ἴσχεις ἐξ οἵων
215 τὰ παρόντοἰκείας εἰς ἄτας
ἐμπίπτεις οὕτως αἰκῶς;
πολὺ γάρ τι κακῶν ὑπερεκτήσω,
σᾷ δυσθύμῳ τίκτουσἀεὶ
ψυχᾷ πολέμους· τὰ δὲ τοῖς δυνατοῖς
220 οὐκ ἐριστὰ πλάθειν.
(Ἠλέκτρα)
δεινοῖς ἠναγκάσθην, δεινοῖς·
ἔξοιδ᾽, οὐ λάθει μὀργά.
ἀλλἐν γὰρ δεινοῖς οὐ σχήσω
ταύτας ἄτας,
225 ὄφρα με βίος ἔχῃ.
τίνι γάρ ποτἄν, φιλία γενέθλα,
πρόσφορον ἀκούσαιμἔπος, τίνι φρονοῦντι καίρια;
ἄνετέ μἄνετε, παράγοροι·
τάδε γὰρ ἄλυτα κεκλήσεται,
230 οὐδέ ποτἐκ καμάτων ἀποπαύσομαι
ἀνάριθμος ὧδε θρήνων.
(Χορός)
ἀλλοὖν εὐνοίᾳ γαὐδῶ,
μάτηρ ὡσεί τις πιστά,
235 μὴ τίκτειν σἄταν ἄταις.
(Ἠλέκτρα)
καὶ τί μέτρον κακότατος ἔφυ; φέρε,
πῶς ἐπὶ τοῖς φθιμένοις ἀμελεῖν καλόν;
ἐν τίνι τοῦτἔβλαστἀνθρώπων;
μήτεἴην ἔντιμος τούτοις
240 μήτ᾽, εἴ τῳ πρόσκειμαι χρηστῷ,
ξυνναίοιμεὔκηλος, γονέων
ἐκτίμους ἴσχουσα πτέρυγας
ὀξυτόνων γόων.
245 εἰ γὰρ μὲν θανὼν γᾶ τε καὶ οὐδὲν ὢν
κείσεται τάλας,
οἱ δὲ μὴ πάλιν
δώσουσἀντιφόνους δίκας,
ἔρροι τἂν αἰδὼς
[200] Ait été le ciel ou un mortel !
ÉLECTRE
Ah ! ce jour-là fut le plus pernicieux
Qu'il me fut donné de voir resplendir.
Cette nuit... horreur indicible
De ce banquet affreux,
Lorsque mon père fut supplicié,
ô infamie ! par les mains
De ces deux mécréants, eux qui, dans le même temps,
M'ont anéantie !
Puisse le dieu omnipotent de l'Olympe
Leur prodiguer de semblables tourments !
Que jamais ils ne puissent goûter la moindre joie
Après avoir perpétré une telle abomination.
CHŒUR
Reprends-toi, cesse tes alarmes !
Ne vois-tu pas sur quelle voie
Tu dérives en te livrant au vertige
De ce deuil effroyable ?
Tu ne fais qu'aggraver tes maux
En faisant naître par ton humeur sombre
Des heurts sans fin. Et contre les puissants,
Tout affront est voué à l'échec.
ÉLECTRE
Cette horreur, oui, cette horreur m'y contraint.
Je le sais, la violence est en moi,
Mais face à tant d'atrocités,
Tant que je vivrai,
Je n'apaiserai point mes plaintes irraisonnées.
Ô filles aimées, qui va croire
- À moins qu'il ne soit fou - que je sois disposée
À me laisser enfin consoler ?
Non, fi de vos bienveillants conseils !
Mon malheur est incurable,
La chose est entendue,
Et mon chagrin est intarissable.
CHŒUR
C'est une amie qui te parle,
Comme le ferait une mère,
Et qui t'enjoint de ne pas ajouter
Désastres sur désastres.
ÉLECTRE
Mais ma misère est-elle encore mesurable ?
Voyons ! Négliger les morts est-il juste ?
Ce principe aurait-il cours chez certains mortels ?
Non, je le réfute. Et si je suis encore digne,
Que le Ciel me garde de subsister
La paix au cœur auprès de ces gens.
Ce serait une offense à mon père
Que de refouler ainsi l'élan de mes sanglots.
Si ce malheureux mort devait rester couché,
Simple cendre et réduit au néant,
Sans que les assassins n'expient dans le sang,
Juste châtiment, alors l'honneur et la piété


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Dernière mise à jour : 13/04/2006