HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Sophocle, Électre

Vers 550-599

  Vers 550-599

[550] δύσθυμος· εἰ δὲ σοὶ δοκῶ φρονεῖν κακῶς,
γνώμην δικαίαν σχοῦσα τοὺς πέλας ψέγε.
(Ἠλέκτρα)
ἐρεῖς μὲν οὐχὶ νῦν γέ μὡς ἄρξασά τι
λυπηρὸν εἶτα σοῦ τάδἐξήκουσὕπο·
ἀλλἢν ἐφῇς μοι, τοῦ τεθνηκότος θὕπερ
555 λέξαιμἂν ὀρθῶς τῆς κασιγνήτης θὁμοῦ.
(Κλυταιμνήστρα)
καὶ μὴν ἐφίημ᾽· εἰ δέ μὧδἀεὶ λόγους
ἐξῆρχες, οὐκ ἂν ἦσθα λυπηρὰ κλύειν.
(Ἠλέκτρα)
καὶ δὴ λέγω σοι. πατέρα φὴς κτεῖναι. τίς ἂν
τούτου λόγος γένοιτἂν αἰσχίων ἔτι,
560 εἴτοὖν δικαίως εἴτε μή; λέξω δέ σοι
ὡς οὐ δίκῃ γἔκτεινας, ἀλλά σἔσπασεν
πειθὼ κακοῦ πρὸς ἀνδρός, τανῦν ξύνει.
ἐροῦ δὲ τὴν κυναγὸν Ἄρτεμιν, τίνος
ποινὰς τὰ πολλὰ πνεύματἔσχἐν Αὐλίδι·
565 γὼ φράσω· κείνης γὰρ οὐ θέμις μαθεῖν.
πατήρ ποθοὑμός, ὡς ἐγὼ κλύω, θεᾶς
παίζων κατἄλσος ἐξεκίνησεν ποδοῖν
στικτὸν κεράστην ἔλαφον, οὗ κατὰ σφαγὰς
ἐκκομπάσας ἔπος τι τυγχάνει βαλών.
570 κἀκ τοῦδε μηνίσασα Λητῴα κόρη
κατεῖχἈχαιούς, ὡς πατὴρ ἀντίσταθμον
τοῦ θηρὸς ἐκθύσειε τὴν αὑτοῦ κόρην.
ὧδἦν τὰ κείνης θύματ᾽· οὐ γὰρ ἦν λύσις
ἄλλη στρατῷ πρὸς οἶκον οὐδεἰς Ἴλιον.
575 ἀνθὧν, βιασθεὶς πολλὰ κἀντιβάς, μόλις
ἔθυσεν αὐτήν, οὐχὶ Μενέλεω χάριν.
εἰ δοὖν, ἐρῶ γὰρ καὶ τὸ σόν, κεῖνον θέλων
ἐπωφελῆσαι ταῦτἔδρα, τούτου θανεῖν
χρῆν αὐτὸν οὕνεκἐκ σέθεν; ποίῳ νόμῳ;
580 ὅρα τιθεῖσα τόνδε τὸν νόμον βροτοῖς
μὴ πῆμα σαυτῇ καὶ μετάγνοιαν τιθῇς.
εἰ γὰρ κτενοῦμεν ἄλλον ἀντἄλλου, σύ τοι
πρώτη θάνοις ἄν, εἰ δίκης γε τυγχάνοις.
ἀλλεἰσόρα μὴ σκῆψιν οὐκ οὖσαν τίθης.
585 εἰ γὰρ θέλεις, δίδαξον ἀνθὅτου τανῦν
αἴσχιστα πάντων ἔργα δρῶσα τυγχάνεις,
ἥτις ξυνεύδεις τῷ παλαμναίῳ, μεθοὗ
πατέρα τὸν ἀμὸν πρόσθεν ἐξαπώλεσας,
καὶ παιδοποιεῖς, τοὺς δὲ πρόσθεν εὐσεβεῖς
590 κἀξ εὐσεβῶν βλαστόντας ἐκβαλοῦσἔχεις.
πῶς ταῦτἐπαινέσαιμἄν; καὶ ταῦτἐρεῖς
ὡς τῆς θυγατρὸς ἀντίποινα λαμβάνεις;
αἰσχρῶς δ᾽, ἐάν περ καὶ λέγῃς· οὐ γὰρ καλὸν
ἐχθροῖς γαμεῖσθαι τῆς θυγατρὸς οὕνεκα.
595 ἀλλοὐ γὰρ οὐδὲ νουθετεῖν ἔξεστί σε,
πᾶσαν ἵης γλῶσσαν ὡς τὴν μητέρα
κακοστομοῦμεν. καί σἔγωγε δεσπότιν
μητέροὐκ ἔλασσον εἰς ἡμᾶς νέμω,
ζῶ βίον μοχθηρόν, ἔκ τε σοῦ κακοῖς
[550] Tu crois que je suis un être dénaturé ?
Aiguise ton bon sens avant de critiquer.
ÉLECTRE
Pour une fois, ne dis pas que je t'ai blessée,
Après ce long discours que j'ai dû essuyer.
Mais, si cela ne t'ennuie, j'aimerais défendre
Mon cher père, sans pour autant trahir ma sœur.
CLYTEMNESTRE
Tu peux parler, voyons ! Si tu prenais toujours
Ce ton, nos entretiens seraient plus agréables.
ÉLECTRE
Je parle donc. Tu reconnais avoir tué
Mon père. Un tel aveu suffit pour être infâme,
Que ton acte ait été juste ou non. Moi, j'ai la preuve
Qu'il a été injuste. Et si tu l'as commis,
C'est poussé par ce traître, aujourd'hui ton amant.
Demande à Artémis ce qu'elle châtiait
En retenant les vents qui règnent à Aulis ?
Je vais t'éclairer, car il serait indécent
Que ce soit elle qui t'informe. Un jour, dit-on,
Mon père, prenant du bon temps dans un bosquet
Sacré de la déesse aperçut un biche
Tachetée et cornue. Il l'abattit, mais eut
Des mots fort imprudents pour évoquer sa prise.
Artémis s'en offusqua, et elle retint
Les Achéens à Troie jusqu'à ce que mon père,
Pour réparer sa faute, immolât son enfant.
Telle est la raison de cette expiation,
Car, sans elle, l'armée fut restée immobile :
Bref ni prise de Troie, ni retour au pays.
Malgré sa résistance, il dut la mettre à mort.
Et Ménélas n'a rien à voir dans cette affaire.
Et même s'il avait agi pour Ménélas,
Etait-ce une raison valable pour l'abattre ?
Par quelle loi ! Prends garde ! En fondant ce talion
Pour punir les humains, ne crains-tu pas de faire
Ton malheur, au final ? N'est-ce pas dangereux ?
Si ton principe est de tuer qui a tué,
Alors, tu dois être la première à mourir,
Au nom de la justice. Et fi de tes raisons !
Comment se fait-il que ta conduite, en ce jour,
Est ignoble, toi qui couches avec ce ladre,
Dont la main répugnante aida à mettre à mort
Mon père, lui qui t'a aussi fait des enfants ?
Ah ! dire que tu n'as que mépris à l'égard
De ceux du premier lit, ces fruits d'un juste hymen !
Comment approuver ça ! Et tu ferais ces choses
Pour venger ton enfant ? Horrible parmi toutes,
Une telle justification ! Coucher
Avec un scélérat pour l'amour de sa fille,
Belle mentalité que voilà ! Mais pourquoi
M'évertuerai-je à parler de la sorte : je sais
Que tu crieras partout que j'insulte ma mère...
Toi, ma mère ? Auprès de toi, je me sens esclave,
Vu la vie effroyable que je mène ici,


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Dernière mise à jour : 13/04/2006