| [1,8] ηʹ. Εἰ αἵρεσιν ἔχει ὁ σκεπτικός.
Ὁμοίως δὲ φερόμεθα καὶ ἐν τῷ ἐρωτᾶσθαι εἰ αἵρεσιν ἔχει ὁ σκεπτικός. Εἰ μὲν 
γάρ τις αἵρεσιν εἶναι λέγει πρόσκλισιν δόγμασι πολλοῖς ἀκολουθίαν ἔχουσι 
πρὸς ἄλληλά τε καὶ τὰ φαινόμενα, καὶ λέγει δόγμα πράγματι ἀδήλῳ 
συγκατάθεσιν, φήσομεν μὴ ἔχειν αἵρεσιν. Εἰ δέ τις αἵρεσιν εἶναι φάσκει τὴν 
λόγῳ τινὶ κατὰ τὸ φαινόμενον ἀκολουθοῦσαν ἀγωγήν, ἐκείνου τοῦ λόγου ὡς 
ἔστιν ὀρθῶς δοκεῖν ζῆν ὑποδεικνύοντος (τοῦ ὀρθῶς μὴ μόνον κατ´ ἀρετὴν 
λαμβανομένου ἀλλ´ ἀφελέστερον) καὶ ἐπὶ τὸ ἐπέχειν δύνασθαι διατείνοντος, 
αἵρεσίν φαμεν ἔχειν· ἀκολουθοῦμεν γάρ τινι λόγῳ κατὰ τὸ φαινόμενον 
ὑποδεικνύντι ἡμῖν τὸ ζῆν πρὸς τὰ πάτρια ἔθη καὶ τοὺς νόμους καὶ τὰς ἀγωγὰς 
καὶ τὰ οἰκεῖα πάθη.
 | [1,8] Chap. VIII Si le sceptique est de quelque secte. 
Nous suivrons ici la même méthode que dans le chapitre précédent, pour 
répondre à ceux qui nous demandent si le philosophe sceptique est de 
quelque secte. Nous dirons qu'il faut distinguer : si l'on dit qu'une 
secte est un certain attachement à soutenir plusieurs dogmes, qui ont 
quelque convenance entre eux et avec les apparences sensibles et que l'on 
entende par dogme, un assentiment à une chose incertaine ; nous dirons que 
nous ne sommes d'aucune secte. Mais si l'on dit qu'une secte est une 
institution, ou une espèce de profession, que l'on fait de s'attacher à 
quelque raison, en suivant les apparences des sens; en sorte que cette 
raison nous enseigne à bien vivre (soit par rapport à la vertu,  soit en 
prenant le mot de Bien dans une signification plus étendue); et qu'elle 
tende à la suspension : alors nous répondrons que nous sommes d'une secte. 
Car nous nous attachons à une certaine raison, qui, en nous conduisant par 
les apparences des sens, nous enseigne à vivre conformément aux coutumes 
de la patrie, aux lois et aux institutions établies parmi nous, et aux 
dispositions passives de notre âme.
 |