[1,6] Ϛʹ. Περὶ ἀρχῶν τῆς σκέψεως.
Ἀρχὴν δὲ τῆς σκεπτικῆς αἰτιώδη μέν φαμεν εἶναι τὴν ἐλπίδα τοῦ
ἀταρακτήσειν· οἱ γὰρ μεγαλοφυεῖς τῶν ἀνθρώπων ταρασσόμενοι διὰ τὴν ἐν τοῖς
πράγμασιν ἀνωμαλίαν, καὶ ἀποροῦντες τίσιν αὐτῶν χρὴ μᾶλλον
συγκατατίθεσθαι, ἦλθον ἐπὶ τὸ ζητεῖν, τί τε ἀληθές ἐστιν ἐν τοῖς πράγμασι
καὶ τί ψεῦδος, ὡς ἐκ τῆς ἐπικρίσεως τούτων ἀταρακτήσοντες. Συστάσεως δὲ
τῆς σκεπτικῆς ἐστιν ἀρχὴ μάλιστα τὸ παντὶ λόγῳ λόγον ἴσον ἀντικεῖσθαι· ἀπὸ
γὰρ τούτου καταλήγειν δοκοῦμεν εἰς τὸ μὴ δογματίζειν.
| [1,6] Chap. VI Des principes du scepticisme.
En prenant le terme de principe ou de cause, pour la fin ou pour la cause
finale, nous disons que le principe, ou la cause, ou la fin du scepticisme
est l'espérance que le philosophe sceptique a de parvenir par le moyen de
cette sorte de philosophie, à l'Ataraxie, c'est-à-dire, à l'exemption de
trouble, ou à la tranquillité de l'âme. Car les grands génies, qui ont été
les auteurs de cette discipline, voyant que cette égalité de raisons
qu'ils remarquaient dans les choses, les troublait, ils commencèrent à
examiner ce qu'il pouvait y avoir de vrai ou de faux dans les choses; afin
de se procurer une disposition exempte de trouble, par le discernement
qu'ils feraient de ces choses. Mais si on demande le principe sur lequel
le sceptique se fonde principalement pour douter de tout, c'est celui-ci :
Que toute raison peut être contredite par une raison opposée d'un poids et
d'un moment égal. Ce principe-là nous conduit à reconnaître qu'il n'y a
aucun dogme, rien que l'on ne puisse affirmer ou nier dogmatiquement et
avec assurance.
|