| [1,31] λαʹ. Τίνι διαφέρει τῆς Κυρηναϊκῆς ἡ σκέψις.
 Φασὶ δέ τινες ὅτι ἡ Κυρηναϊκὴ ἀγωγὴ ἡ αὐτή ἐστι τῇ σκέψει, ἐπειδὴ κἀκείνη 
τὰ πάθη μόνα φησὶ καταλαμβάνεσθαι. Διαφέρει δὲ αὐτῆς, ἐπειδὴ ἐκείνη μὲν 
τὴν ἡδονὴν καὶ τὴν λείαν τῆς σαρκὸς κίνησιν τέλος εἶναι λέγει, ἡμεῖς δὲ 
τὴν ἀταραξίαν, ᾗ ἐναντιοῦται τὸ κατ´ ἐκείνους τέλος· καὶ γὰρ παρούσης τῆς 
ἡδονῆς καὶ μὴ παρούσης ταραχὰς ὑπομένει ὁ διαβεβαιούμενος τέλος εἶναι τὴν 
ἡδονήν, ὡς ἐν τῷ περὶ τοῦ τέλους ἐπελογισάμην. Εἶτα ἡμεῖς μὲν ἐπέχομεν 
ὅσον ἐπὶ τῷ λόγῳ περὶ τῶν ἐκτὸς ὑποκειμένων, οἱ δὲ Κυρηναϊκοὶ ἀποφαίνονται 
φύσιν αὐτὰ ἔχειν ἀκατάληπτον.
 | [1,31] Chap. XXXI. En quoi le scepticisme diffère de la doctrine des Cyrénaïques. 
Quelques-uns prétendent que la philosophie des Cyrénaïques est la même que 
celle des sceptiques parce que celle-là, comme celle-ci, avoue qu'elle ne 
comprend que les impressions passives des objets. Mais elle en est 
néanmoins différente, parce qu'elle établit pour la fin du philosophe la 
volupté et une sensation douce à l'égard du corps, et  nous, nous 
prétendons que c'est l'Ataraxie, ou l'exemption de trouble à laquelle fin, 
celle des Cyrénaïques est contraire. Car celui qui établit pour sa fin la 
volupté, souffre toujours des troubles ou des agitations, soit quand il 
jouit des voluptés, soit quand il n'en jouit pas ; comme je l'ai fait voir 
en parlant de la fin. De plus nous nous abstenons de juger quand il s'agit 
de rendre raison des objets extérieurs ; au lieu que les Cyrénaïques 
prononcent définitivement, que leur nature est incompréhensible. 
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