[3,56b] Εἰ δὲ δεῖ συντόμως εἰπεῖν τὴν αἰτίαν τῆς
τῶν ἰδεῶν ὑποθέσεως δι´ ἣν ἐκείνοις ἤρεσκε,
λεκτέον ὅτι ταῦτα πάντα, ὅσα ὁρατὰ οὐράνια
καὶ ὑπὸ σελήνην, ἢ ἀπὸ ταυτομάτου ἐστὶν ἢ κατ´
αἰτίαν. Ἀλλὰ ἀπὸ ταυτομάτου, ἀδύνατον· ἔσται
γὰρ ἐν τοῖς ὑστέροις τὰ κρείττονα, νοῦς καὶ λόγος καὶ
αἰτία καὶ τὰ ἀπ´ αἰτίας, καὶ οὕτω τὰ ἀποτελέσματα κρείττω
τῶν ἀρχῶν, πρὸς τῷ καὶ, ὅ φησιν ὁ Ἀριστοτέλης, δεῖν πρὸ τῶν
κατὰ συμβεβηκὸς αἰτιῶν εἶναι τὰ καθ´ αὑτά· τούτων γὰρ
ἔκβασις τὸ κατὰ συμβεβηκὸς, ὥστε τοῦ ἀπὸ ταυτομάτου
πρεσβύτερον ἂν ἦν τὸ κατ´ αἰτίαν, εἰ
καὶ ἀπὸ ταυτομάτου τὰ θειότατα ἦν τῶν φανερῶν.
Εἰ δὲ ἔστιν αἴτια πάντων, ἤτοι πολλὰ
(799) ἔσται καὶ ἀσύναπτα, ἢ ἕν· ἀλλ´ εἰ πολλὰ, τί
τὸ ποιοῦν ἓν τὸ πᾶν, οὐχ ἕξομεν λέγειν· καίτοι
τὸ ἓν κρεῖττον τῶν πολλῶν, καὶ τὸ ὅλον τῶν
μερῶν. Εἰ δὲ ἔστιν ἓν τοῦ ὅλου καὶ ἑνὸς αἴτιον
πρὸς ὃ συντέτακται πάντα, εἰ μὲν ἄλογον τοῦτο,
ἄτοπον· ἔσται γάρ τι πάλιν τῶν ὑστέρων
τῆς πάντων αἰτίας κρεῖττον τὸ κατὰ λόγον καὶ
γνῶσιν ποιοῦν, εἴσω τοῦ παντὸς ὂν καὶ τοῦ ὅλου
μέρος, ὅ ἐστιν ἀπ´ αἰτίας ἀλόγου τοιοῦτον· εἰ
δὲ λόγον ἔχον καὶ αὑτὸ γιγνῶσκον, οἶδεν ἑαυτὸ
δήπου τῶν πάντων αἴτιον ὂν, ἢ τοῦτο ἀγνοοῦν
ἀγνοήσει τὴν ἑαυτοῦ φύσιν. Εἰ δὲ οἶδεν ὅτι κατ´
οὐσίαν ἐστὶ τοῦ παντὸς αἴτιον, οἶδε καὶ οὗ αἴτιον·
τὸ γὰρ ὡρισμένως εἰδὸς θάτερον καὶ θάτερον οἶδεν ἐξ ἀνάγκης·
οἶδεν ἄρα καὶ οὗ ἐστιν
αἴτιον ὡρισμένως· οἶδεν οὖν καὶ τὸ πᾶν καὶ
πάντα ἐξ ὧν τὸ πᾶν, ὧν ἐστι καὶ αἴτιον· καὶ
εἰ τοῦτο, εἰς ἑαυτὸ ἄρα βλέπον καὶ ἑαυτὸ γιγνῶσκον
οἶδε τὰ μετ´ αὐτό· λόγοις ἄρα καὶ εἴδεσιν ἀΰλοις οἶδε τοὺς
κοσμικοὺς λόγους καὶ τὰ
εἴδη ἐξ ὧν τὸ πᾶν, καὶ ἔστιν ἐν αὐτῷ τὸ πᾶν
ὡς ἐν αἰτίᾳ χωρὶς τῆς ὕλης.
| [3,56b] S'il faut exprimer brièvement la cause de l'hypothèse des Idées et pour quelle raison ces philosophes l'ont adoptée, il faut dire que toutes les choses visibles et célestes et sublunaires naissent ou du hasard, spontanément, ou par une cause ; qu'elles naissent du hasard, cela est impossible ; car les meilleures, la raison, la pensée, la cause, et ce qui vient de la cause, seraient de l'ordre des choses inférieures, et ainsi, les effets seraient supérieurs aux principes, outre la raison que donne Aristote, à savoir, que nécessairement les causes par soi sont antérieures aux causes par accident; car ce qui arrive par accident est un effet, un rejeton des causes par soi, de sorte que ce qui est selon une cause, est plus élevé que ce qui arrive par hasard, même si les plus divines des choses visibles devenaient spontanément. Et si elles sont causes du tout, elles seront plusieurs et sans connexion entre elles, ou il n'y en aura qu'une. Si elles sont plusieurs, nous ne saurons pas dire ce qui fait le tout, un ; car l'un est meilleur que les plusieurs et le tout que les parties. S'il y a une seule et unique cause du tout et de l'un (de ce tout), par rapport à laquelle tous (et le tout et l'un du tout) sont coordonnés, dire qu'elle est sans pensées est absurde : car il y aura alors encore quelque chose de supérieur à la cause de toutes les choses postérieures, c'est ce qui crée selon une pensée et une connaissance, qui existe au-dedans du tout, est partie du tout et est tel par une cause sans pensée. Si c'est quelque chose ayant la pensée et se connaissant soi-même, il sait alors qu'il est la cause de tout, ou s'il ne le sait pas, c'est qu'il ignorera sa propre nature. Et s'il sait qu'il est cause de tout selon la substance, il sait ce dont il est cause ; car sachant d'une façon déterminée l'un des deux, il sait nécessairement aussi l'autre. Il sait donc d'une façon déterminée ce dont il est cause : il contenait donc le tout et toutes les choses dont est formé le tout, et dont il est la cause. Et s'il en est ainsi, en regardant en lui même et en se connaissant lui même, il connaît ce qui est après lui même. C'est donc par des raisons et des espèces immatérielles qu'il sait les raisons cosmiques et les espèces dont est formé le tout . Le tout est ainsi en lui comme dans sa cause, sauf la matière.
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