HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

PROCLUS, Commentaire sur le Parménide, livre III

Paragraphes 60i

 Paragraphes 60i

[3,60i] Μετὰ δὲ τὰς ἁπλῶς τῶν ὄντων ὑποστάσεις ἐπ´ αὐτὰ τὰ ἐκ τούτων συγκείμενα τὸν λόγον προαγάγωμεν, λέγω δὲ ζῶά τε καὶ φυτά· καὶ γὰρ τούτοις πᾶσιν ... τῶν νοερῶν παραδειγμάτων, διότι δὴ τούτων ἑκάστου οὐ γένος μόνον, ἀλλὰ καὶ εἶδος συμπληροῖ τὸ πᾶν καὶ ὁμοιότερον αὐτὸ πρὸς τὸ παράδειγμα ποιεῖ· καὶ γὰρ νοητὸς κόσμος πάντα περιέχει τὰ νοητὰ ζῶα, ὥσπερ φαινόμενος πάντα ὅσα θρέμματά φησιν Τίμαιος. Ἕκαστα ἄρα τούτων ὡμοίωται πρός τι νοερὸν εἶδος· ἀλλὰ τὸ μὲν αὐτοζῶον ἡνωμένως καὶ νοητῶς περιέχει τὰς τῶν ψυχῶν ὁμοῦ καὶ τὰς τῶν σωμάτων καὶ τὰς τῶν ζώων αἰτίας· ὡς γὰρ τῇ τετράδι τῶν ἰδεῶν πάντα τὸν ἀριθμὸν αὐτῶν συνῄρηκεν, οὕτω καθ´ ἕνωσιν τῶν τε ὡσανεὶ ἁπλῶν καὶ τῶν ὡσανεὶ συνθέτων τὰς διῃρημένας ἐν τοῖς νοεροῖς αἰτίας προείληφεν. Ὅλως γὰρ τὸ καθόλου καὶ τὸ οὐσιῶδες ἐκεῖθεν, πόθεν αὐτῷ τὸ ἀνέκλειπτον, μὴ τῆς αἰτίας οὔσης αἰωνίου; πόθεν δὲ τὸ κοινὸν καὶ ἐπὶ πολλὰ διατεῖνον; τὰ γὰρ ἐκ τῆς κυκλοφορίας πάντα (824) μερικά ἐστιν, ἐπειδὴ καὶ κίνησις αὕτη τοῦ οὐρανοῦ μερική πώς ἐστιν, ἐκ δὲ τοῦ μερικοῦ τὸ καθόλου γεννᾶσθαι τῶν ἀδυνάτων ἐστίν. Ἕκαστον ἄρα εἶδος τῶν τε ζώων καὶ τῶν φυτῶν ἐκεῖθεν κατά τι παράδειγμα νοερὸν ὑφέστηκε· πᾶν γὰρ τὸ γιγνόμενον καὶ πᾶν τὸ ὁπωσοῦν ὑφεστὼς, εἰ μὴ ἓν εἴη πλήθους ἀνέμφαντον, ἐξ αἰτίας ἔχει τὸ εἶναι. Πόθεν οὖν τὰ εἴδη ταῦτα καὶ ἐκ ποίας αἰτίας; ἆρα κινουμένης; ἀλλ´ ἀδύνατον· ἐξ ἀκινήτου ἄρα, ἐπειδὴ καὶ ἀΐδιά ἐστι, τοιαύτην δὲ εἶναι τὴν νοεράν φαμεν· ἐκείνη γὰρ ἐν αἰῶνι μένει τελέως. Ἆρ´ οὖν οὐ τῶν εἰδῶν μόνων, ἀλλὰ καὶ τῶν καθ´ ἕκαστα τὰ εἴδη θετέον, λέγω δὲ οἷον Σωκράτους καὶ ἑκάστου, μὴ καθ´ ὅσον ἄνθρωπος, ἀλλ´ ἰδίως ποιὸν ἕκαστος προβέβληται; Καὶ πῶς οὐκ ἀνάγκη τὸ θνητὸν ἀθάνατον εἶναι κατὰ τὸν λόγον τοῦτον; εἰ γὰρ πᾶν τὸ κατ´ ἰδέαν γιγνόμενον κατ´ αἰτίαν ἀκίνητον γίγνεται, πᾶν δὲ τὸ κατ´ αἰτίαν ἀκίνητον ὑποστὰν ἀμετάβλητόν ἐστι κατὰ τὴν οὐσίαν, ἔσται Σωκράτης καὶ ἕκαστον τούτων τῇ οὐσίᾳ ἀεὶ ταὐτὸν καὶ ἀϊδίως ἱδρυμένον· ἀλλὰ ἀδύνατον. Ἔτι δὲ ἄτοπον τὴν ἰδέαν ποτὲ μὲν εἶναι παράδειγμά τινος, ποτὲ δὲ μή· τὸ γὰρ αἰωνίως ὂν, πᾶν ἔχει, διαιωνίως ἔχει, καὶ τὸ παραδειγματικὸν οὖν οὐχ ἕξει τὸ εἶδος ἀεὶ ἕξει· τὸ γὰρ συμβεβηκέναι τινὰ λέγειν ἐν ἐκείνοις ἄτοπον. Εἰ οὖν παράδειγμα ἔσται, καὶ τὴν εἰκόνα δεῖ εἶναι· πᾶν γὰρ παράδειγμα εἰκόνος παράδειγμα. Εἰ δὲ ποτὲ μὲν ἔσται τὸ καθ´ αὑτὸ, ποτὲ δὲ οὐκ ἔσται, καὶ τὸ παράδειγμα ποτὲ μὲν ἔσται παράδειγμα, ποτὲ δὲ οὒ, καὶ ἐν βραχεῖ μὲν ἔσται μορίῳ, τὸν δὲ ἄπειρον χρόνον οὐκ ἔσται· ὅλως δὲ τὸ ἔστι καὶ οὐκ ἔστι παρὰ μέρος τῆς οὐσίας ἐκείνης ἀλλότριον. Πῶς δὲ οὐ δεῖ πείθεσθαι καὶ τῷ Σωκράτει λέγοντι διὰ τούτων (825) πρὸς τὴν τῶν ἰδεῶν ἡμᾶς ἀναχθῆναι θέσιν, ἵν´ ἔχωμεν τὸ ἓν πρὸ τῶν πολλῶν; εἰ γάρ ἐστι καὶ τῶν καθ´ ἕκαστα εἴδη, πρὸ ἑνὸς ἓν ἔσται, μᾶλλον δὲ πρὸ τῶν πεπερασμένων τὰ ἄπειρα· τῶν γὰρ ἐν τῷ αἰσθητῷ πεπερασμένων ὄντων ἐκεῖνα ἄπειρα ἔσται. Καίτοι τί τούτου γένοιτ´ ἂν ἀτοπώτερον; τὰ γὰρ ἐγγυτέρω τοῦ ἑνὸς μᾶλλον πεπέρασται κατ´ ἀριθμὸν τὰ ποῤῥώτερον, διότι τῷ ἑνὶ συγγενέστερον ἀριθμός. Ἀλλ´ ὅτι μὲν εἴδη τῶν καθ´ ἕκαστον ἀπολείπειν ἄτοπον, διὰ τούτων ὑπομεμνήσθω· ἐπειδὴ δὲ πᾶν τὸ γιγνόμενον ἐξ αἰτίου γίγνεταί τινος, καὶ τούτων αἰτίας θετέον, ὡς μὲν ἕν τι φάναι, τὴν τάξιν τοῦ παντὸς, ὡς δὲ καὶ πλείους αἰτίας εἰπεῖν, τὴν κίνησιν τοῦ οὐρανοῦ, τὰς μερικὰς φύσεις, τὰς ἰδιότητας τῶν ὡρῶν, τὰ κλίματα, τοὺς τούτων ἐφόρους· διὰ γὰρ τούτων ἁπάντων συμπήγνυται τὰ καθ´ ἕκαστα. Καὶ διὰ ταῦτα αἵ τε τῶν ὡρῶν μεταβολαὶ δρῶσιν εἰς αὐτά· τὸ γὰρ αἴτιον κινηθὲν συγκινεῖ πως ἑαυτῷ καὶ τὸ ἐξ αὐτοῦ γενόμενον· καὶ αἱ τῶν ἐφόρων ἰδιότητες· ἄλλα γὰρ ἄλλοις καὶ σχήματα οἰκεῖα καὶ χρώματα καὶ φωναὶ καὶ κινήσεις· καὶ αἱ τῶν κλιμάτων διαφοραί· ἀλλοῖαι γὰρ ἐν τοῖς διαφόροις τόποις αἱ γενέσεις καὶ αἱ μερικαὶ φύσεις, οὐ μόνον ἐκ τῆς ὅλης προϊοῦσαι φύσεως, ἀλλὰ καὶ ἐκ τῆς τῶν σπερμάτων ἰδιότητος προσλαμβάνουσαί τι, καὶ τυπούμεναι κατ´ αὐτὴν τῷ δύνειν κατὰ τῶν σωμάτων καὶ οἷον ἐκείνων εἶναι καὶ οὐχ ἑαυτῶν. Ἔχομεν ἄρα καὶ ὅπως οὐ κατὰ παραδειγματικὴν αἰτίαν ὑφέστηκεν· οὐ γάρ ἐστι ταὐτὸν κατ´ αἰτίαν εἶναι, καὶ κατὰ παράδειγμα γεγονέναι· τὸ γὰρ παράδειγμα αἰτία· πολλαχῶς οὖν τὴν αἰτίαν λέγειν εἰώθαμεν, μιᾶς τῶν πολλῶν παραδειγματικῆς αἰτίας οὔσης. [3,60i] Après les hypostases simples des êtres, poursuivons notre étude sur les choses qui en sont composées : je veux dire sur les animaux et les végétaux. Car ceux-ci tirent aussi tous leur génération des paradigmes intellectuels, parce que ce n'est pas seulement le genre de ces êtres, mais leur espèce qui complète et achève le tout et le rend lui-même plus semblable aux paradigmes. Le monde intelligible enveloppa tous les animaux intelligibles, comme le monde phénoménal enveloppe tous les êtres vivants, dit Timée. Donc chacun d'eux a été fait semblable à quelque espèce intellectuelle; mais l'animal en soi, l'g-autozohon, enveloppe sous le mode unifié et intelligible, à la fois les causes des âmes, celles des corps et celles des animaux - ; car de même que dans la tétrade des idées il a rassemblé tout leur nombre, de même il a anticipé, dans les intellectuels, selon l'union, les causes séparées et distinctes et des corps pour ainsi dire simples et des corps pour ainsi dire composés. Car certainement l'universel et le substantiel tirent de là leur origine, et d'où leur viendrait l'indéfectibilité de leur essence si leur cause n'était pas éternelle ? d'où vient le commun qui s'étend sur les plusieurs ? Car tout ce qui est l'effet de la révolution circulaire est particulier, puisque ce mouvement même du ciel est en quelque façon particulier; or il est parmi les choses impossibles que du particulier soit engendré l'universel. Donc chaque espèce et des animaux et des plantes tire de l'intellectuel son hypostase selon un certain paradigme ; car tout ce qui devient, tout ce qui subsiste n'importe de quelle manière, à moins d'être un n'impliquant aucune pluralité, tient son être d'une cause. D'où viennent donc ces espèces et de quelle cause ? Est-ce d'une cause mue ? Cela est impossible. C'est donc d'une cause immobile, puisqu'elles sont éternelles, et telle est, disons nous, la cause intellectuelle : car elle demeure dans l'éternité absolument. Faut-il donc, non pas des espèces seules, mais encore des choses individuelles poser des idées, je veux dire de Socrate par exemple, et de chaque individu, non pas en tant qu'homme, mais en tant que chaque individu a été créé avec une qualité particulière. Et comment n'est-il pas nécessaire que le mortel, d'après ce raisonnement, soit immortel ? Car si tout ce qui devient selon l'idée, devient immuable selon sa cause, Socrate et chacun des individus sera par la substance toujours le même et fondé éternellement. Or cela est impossible. De plus il est absurde que l'Idée soit tantôt le paradigme d'une certaine chose, tantôt ne le soit pas. Car ce qui est éternellement possède éternellement tout ce qu il possède, et par conséquent on n'aura pas l'espèce paradigmatique ou on l'aura toujours : dire en effet que dans les intelligibles, il se produit quelque chose par accident, est absurde. Si donc il y a paradigme, il faut qu'il y ait image, car tout paradigme est le paradigme d'une image. Or si la chose en soi tantôt est, tantôt n'est pas; le paradigme tantôt sera paradigme, tantôt ne le sera pas ; il sera dans une courte partie du temps, mais ne sera pas dans le temps infini. Or, le est et le n'est pas alternativement, est une chose étrangère à cette substance. Comment donc ne pas ajouter nécessairement foi à Socrate, quand il dit que nous sommes contraints de poser les idées, pour cette raison, à savoir, d'avoir l'un avant les plusieurs. Car s'il y a des espèces même des choses individuelles, il y aura un un avant l'un, ou plutôt les infinis seront avant les finis; car les choses qui sont dans le sensible étant finies, les espèces individuelles seront infinies. Or que peut-il y avoir de plus absurde que cela? Car tout ce qui est plus près de l'un est plus limité quant au nombre que ce qui en est plus éloigné, parce que le nombre est quelque chose qui a une plus grande affinité avec l'un. Mais qu'il soit absurde de poser des espèces des choses individuelles, on peut s'en convaincre par ceci : puisque tout ce qui devient, devient d'une certaine cause, il faut poser aussi les causes de ces choses qui deviennent : ce sera, si l'on n'en pose qu'une seule, l'ordre du Tout, et si l'on veut poser un plus grand nombre de causes, ce sera le mouvement du ciel, les natures particulières les caractères propres des saisons, les climats, et les Dieux qui veillent sur eux. Car c'est par tout cela réuni que les choses individuelles possèdent leur constitution stable. C'est aussi par cela que les changements des saisons ont une action sur elles ; car le causant mu, meut en quelque sorte avec lui-même ce qui est devenu de lui. C'est par cela aussi qu'agissent les propriétés particulières des Dieux surveillants : car ces surveillants différents ont des figures, des couleurs, des voix, des mouvements différents qui leur sont propres; — et aussi les différences des climats : car les lieux différents rendent différentes les générations et les natures particulières, qui ne procèdent pas seulement de la nature universelle, mais empruntent quelque chose à la particularité des semences, s'en emparent et reçoivent une empreinte de cette particularité, qui, pénétrant dans les corps, les font pour ainsi dire, appartenir à ces lieux et non pas à eux-mêmes. Nous voyons donc comment ce n'est pas selon une cause paradigmatique qu'ils subsistent : car ce n'est pas la même chose d'être selon une cause, et d'être devenu selon un paradigme; car le paradigme est une cause : c'est donc en plusieurs sens différents que l'on a l'habitude d'employer le mot cause : mais il n'y a qu'une seule et unique cause paradigmatique des plusieurs.


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Dernière mise à jour : 15/04/2010