[3,60h] Αὐτὴν δὴ οὖν λοιπὸν ἡμῖν τὴν ὕλην σκεπτέον, εἰ καὶ ταύτης
ἐστὶν εἶδος, ἢ οὐ περὶ πάσης ὁ αὐτὸς λόγος. Ἀλλ´ εἰ μέν τις
λέγοι καὶ τὴν τῶν οὐρανίων σωμάτων ὕλην ἀνείδεον καὶ
ἀσχημάτιστον, οὐδὲ ταύτης εἶδος ἂν εἴη τοῦ εἴδους
τοιοῦτον. Εἰ δὲ ὂν, ἢ εἰδοπεποιημένον, ἢ εἶδος
(823) ἔσται· τὸ δὲ ἄῤῥυθμον καὶ ἀνείδεον ὅμοιον εἶναι
πρὸς τὸ εἶδος ἀδύνατον. Εἰ δὲ τὴν οὐρανίαν
ὕλην εἰδοπεποιῆσθαι τῷ αὑτῆς λόγῳ λέγομεν
(καὶ γὰρ ἴσως ἀνάγκη καθάπερ ἐπὶ τῶν ψυχῶν
καὶ ἐπὶ τῶν φύσεων καὶ ἐπὶ τῶν σωμάτων μὴ
ἐκ τῶν ἀτελῶν ἄρχεσθαι τὴν δημιουργίαν, οὕτω
καὶ ἐπὶ τῆς ὕλης εἶναι, πρὸ τῆς ἀνειδέου καὶ
τὸ εἶναι ἀμενηνὸν ἐχούσης, τὴν εἶδός πως οὖσαν
καὶ ἐν ἑνὶ ὅρῳ καὶ στάσει θεωρουμένην), εἴη ἂν
παράδειγμα καὶ ταύτης. Καὶ αὕτη μὲν διχόθεν
ἂν ἔχοι τὴν γένεσιν, ἔκ τε τοῦ παραδείγματος
καὶ ἐκ τῆς θείας αἰτίας μόνον· τὸ μὲν γὰρ νοερὸν
πᾶν μετὰ τοῦ θείου ποιεῖ, τὸ δὲ θεῖον καὶ καθ´
αὑτὸ προϊὸν καὶ ἄχρι τούτων ἃ μὴ ἔχει τὴν
γένεσιν ἐξ ἐκείνου.
| [3,60h] Il ne nous reste donc à examiner que la matière et à rechercher s'il y a d'elle aussi une idée, et si toutes les matières ne rentrent pas toutes dans la même notion. Si quelqu'un dit que même la matière des corps divins est informe et sans figure, il ne saurait y avoir de la matière une espèce semblable à l'espèce. Si la matière est étant, g-hon, elle aura été spécifiée, ou elle est espèce : or il est impossible que ce qui est sans rythme et informe soit semblable à l'espèce ; et si nous disons que par sa notion même la matière céleste a été spécifiée - (Car sans doute de même que pour les âmes, pour les natures et pour les corps, la démiurgie ne commence pas par les imparfaits, de même il est nécessaire qu il en soit ainsi pour la matière, c'est-à-dire qu'avant la matière informe et possédant un être vide et débile, il est nécessaire qu'il y ait une matière qui soit en quelque sorte espèce et qu'on perçoive dans une notion unique et dans un seul et même état ), — il y aura aussi d'elle un paradigme. Elle aurait donc une double origine et du paradigme et de la cause divine à part. Car tout l'intellectuel crée avec le divin et le divin crée aussi par lui-même ; car il procède jusque dans ces choses qui ne tirent pas leur génération de l'intellectuel.
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