[3,60a] "Ἦ καὶ περὶ τῶν δὲ, ὦ Σώκρατες, ἃ
καὶ γελοῖα δόξειεν ἂν εἶναι, οἷον θρὶξ
καὶ πηλὸς καὶ ῥύπος ἢ ἄλλο ὅ τι ἀτιμότατόν
τε καὶ φαυλότατον, ἀπορεῖς
εἴ τε χρὴ φάναι καὶ τούτων ἑκάστου
εἶδος εἶναι χωρὶς, ὂν ἄλλο αὐτῶν ἢ ὧν
ἡμεῖς μεταχειριζόμεθα, εἴτε καὶ μή";
Τίνων ἐστὶ καὶ τίνων οὐκ ἔστι τὰ εἴδη πρῶτον διασκεπτέον,
ἵν´ ἀπὸ τῆς καθόλου περὶ αὐτῶν θεωρίας οὕτω καὶ τὴν
τοῦ Πλάτωνος διάνοιαν ἐν τούτοις ἀνιχνεύσωμεν.
Οὐ γάρ που σμικρὸς ὁ περὶ τούτων λόγος τῶν δεδημευμένων,
ὥς πού φησί τις, καὶ μάλιστα εἴ
τις τοῦτον ἀνασκέπτοιτο τὸν τρόπον περὶ αὐτῶν· εἰ
τῆς νοερᾶς οὐσίας ἐστὶ παράδειγμα δημιουργικὸν,
εἰ τῆς ψυχικῆς οὐσίας ἐστὶν εἴδη καὶ εἰ
ἓν ἢ πολλὰ, εἰ τῆς ἀλόγου ζωῆς ἐστὶ παραδείγματα
καὶ πῶς, εἰ τῶν φύσεων καὶ ποσαχῶς, εἰ
τῶν σωμάτων καθὸ σώματα καὶ εἰ ἓν ἢ μετὰ
τοῦ ἑνὸς καὶ τῶν πολλῶν, εἰ τῆς ὕλης, καὶ εἰ
μὴ μόνον τῆς τῶν γενητῶν, ἀλλὰ καὶ τῆς τῶν
οὐρανίων ἐστὶ καὶ οὐκ ἔστιν· εἰ τῶν ζώων μὴ
κατὰ γένος μόνον, ἀλλὰ καὶ μέχρι τῶν ἀτόμων εἰδῶν,
καὶ φυτῶν ὁμοίως· εἰ καὶ τῶν καθ´
ἕκαστα εἴδη μετὰ τούτων, εἰ καὶ τῶν μορίων,
οἷον ὀφθαλμοῦ καὶ δακτύλου καὶ τῶν τοιούτων·
εἰ καὶ τῶν συμβεβηκότων, καὶ πῶς μὲν, πῶς
δ´ οὔ· εἰ καὶ τῶν τεχνητῶν, εἰ καὶ αὐτῶν τῶν
τεχνῶν, εἰ καὶ τῶν κακῶν τελευταῖον. Ἐὰν γὰρ
τούτοις ἐπέλθωμεν, ἕξομεν τελέαν τὴν περὶ
αὐτῶν τούτων διδασκαλίαν, ἀφ´ ἧς καὶ τὴν τοῦ
Πλάτωνος διάνοιαν εὑρήσομεν.
| [3,60a] § 60 « Et sur celles-ci, mon cher Socrate, dont il semblerait risible de dire qu'elles sont, telles que le poil, la boue, l'ordure et toutes les autres choses les plus viles et les plus mauvaises, es-tu incertain s'il faut dire que de chacune d'elles il existe une espèce à part, différente de celles dont nous nous occupons, ou s'il faut le nier ? »
De quelles choses y a-t-il, de quelles n'y a t-il pas des espèces ? C'est la première question à examiner afin de suivre ici, en partant de la conception générale du sujet, comme à la piste, la pensée de Platon ; car sur ce sujet, tombé comme on le dit déjà quelque part, dans le domaine public, il y a de grands débats, surtout si on l'examine sous ces points de vue : à savoir : s'il y a un paradigme démiurgique de la substance intellectuelle ; — s'il y a des idées de la substance psychique ; — si les idées sont un et plusieurs ; — s'il y a des paradigmes de la vie irrationnelle , et comment ? — s il y a des paradigmes des natures, et de combien de sortes ? — s'il y en a des corps en tant que corps, et si elles sont un ou accompagnées de l'un et des plusieurs — s'il y en a ou non de la matière, et non seulement de la matière des choses engendrées, mais aussi de celle des choses célestes ; — s'il y en a des animaux, non seulement selon le genre, mais jusqu'aux espèces individuelles— et des plantes, semblablement : — s'il y en a des particularités individuelles qui les accompagnent ; — s'il y en a des parties, par exemple de l'oeil, du doigt et des autres choses de cette nature; — s'il y en a des accidents. et comment il y en a et comment il n'y en a pas; – s'il y en a des objets fabriqués par l'art : — s'il y en a des arts eux-mêmes -- et enfin s'il y en a des choses mauvaises ; car si nous épuisons toute la série de ces questions, nous aurons une doctrine complète sur les Idées mêmes, de laquelle nous pourrons découvrir l'opinion de Platon.
|