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Du texte à l'hypertexte

PROCLUS, Commentaire sur le Parménide, livre III

Paragraphes 59

 Paragraphes 59

[3,59] "Ἐν ἀπορίᾳ, φάναι, πολλάκις δὴ, Παρμενίδη, περὶ αὐτῶν γέγονα, ποτέρα χρὴ φάναι ὥσπερ περὶ ἐκείνων ἄλλως". Λεγέσθω μὲν καὶ λογικώτερον, ὥσπερ τινές φασιν, ὅτι Σωκράτης εὐλαβούμενος, πρὶν ἀπαρνήσεται, μεταξὺ τῆς τελέας ἀποφάσεως καὶ τῆς συγκαταθέσεως τὴν ἀπορίαν ἀνεῦρε· καὶ γὰρ ἄτοπον ἦν εὐθὺς μετὰ τὰς συγκαταθέσεις ἐνεγκεῖν τὰς ἀποφάσεις, καὶ οὐδαμῶς ἀνδρὸς ἐπιστατικοῦ. Πρὶν οὖν ἀποφήσει περί τινων, πρῶτον περὶ τούτων ἀπορεῖν λέγει τῶν νῦν αὐτῷ προτεταγμένων, ὥστε πάλιν ἐνταῦθα τελέως ἀπαντᾷν συγκατατιθέμενον, ἀποροῦντα, ἀποφάσκοντα, κατὰ τὰ μέτρα τῆς τῶν πραγμάτων ὑποστάσεως. Ὅσα μὲν γὰρ ἑώρα καὶ ἐν τοῖς θεοῖς ἀσωμάτοις καὶ ἐν σώμασι καὶ ἐν πᾶσι τοῖς ὁρατοῖς ἐμφαινόμενα, τούτων θαῤῥούντως ἀπετίθετο τὰ εἴδη, τοιαῦτα δήπου τὸ ὅμοιον καὶ (814) ἀνόμοιον, κίνησις, στάσις, ἓν, πλῆθος, δίκαιον, καλὸν, ἀγαθόν· ὅσα δὲ ἐν θνητοῖς ἐνύλοις καὶ ἄλλοτε ἄλλως μεταῤῥέουσι, περὶ δὴ τούτων ἠπόρει, πρὸς μὲν τὸ φθαρτὸν ἀποβλέπων, μήποτε οὐ κατ´ εἶδος γέγονεν (ἀϊδίων γὰρ αἴτια τὰ εἴδη), πρὸς δὲ τὸ κατ´ εἶδος ἀμετάβλητον, μήποτε καὶ τούτοις τῆς ἀμεταβλησίας ἐκεῖνα αἴτια· ὅσα δὲ καὶ ἐν τούτοις ἐστὶν ἀτιμότατα καὶ φαυλότατα, οἷον θρὶξ, πηλὸς, ῥύπος, τούτων καὶ παντάπασιν ἀνῄρει τὴν εἰδητικὴν αἰτίαν. Ὁρᾷς οὖν πάλιν ὅτι καὶ τελέα συγκατάθεσις, καὶ ἐπίστασις καὶ ἀπόγνωσις τοῦ Σωκράτους εὔλογος. Ἀλλὰ διὰ τί, φαίης ἂν, τοσαύτη γέγονε τοῖς προελθοῦσι διαφορὰ, τῶν εἰδῶν ἡνωμένων ἀλλήλοις, ὥστε ἄπορον εἶναι μήπου καὶ οὐ θετέον εἴδη τινῶν ὧν ἐστιν εἴδη καὶ αἴτια νοερὰ πάντων; ὅτι διαφορὰ μὲν ἦν καὶ ἐκεῖ· οὐ γὰρ ὁμοταγῆ πάντα ἦν· τὰ δὲ ἐν ταῖς αὑτῶν αἰτίαις ἡνώμενα πληθύνεται μᾶλλον καὶ διΐσταται κατὰ τὴν πρόοδον· καὶ οὐχ ὅση τῶν ἔνδον διαφορὰ, τοσαύτη καὶ τῶν ἐκτὸς, ἀλλὰ πλείων καὶ μείζων τούτων ὑπεροχὴ καὶ ἔλλειψις. Καὶ γὰρ ἐν τῇ διανοίᾳ τοῦ πολιτικοῦ πάντα ἐστὶν ἐννοηματικῶς, στρατηγὸς, ῥήτωρ, ταξιάρχης, δήμιος, καὶ τῶν ἐννοημάτων πρὸς ἄλληλα μικρά τίς ἐστι διαφορά· πάντα γάρ ἐστι ζωτικὰ καὶ ὁμοῦ συνυφεστηκότα ἐν τῇ τοῦ πολιτικοῦ διανοίᾳ, ἀλλ´ ἔξω πλείστη διαφορὰ στρατηγοῦ καὶ δημίου· καὶ γὰρ ἔνδον τὰ εἴδη μόνον ἦν, καὶ τὸ οἶον ὑποκείμενον ἀμέριστον ὄν. Οὕτως ἄρα καὶ ἐν τῷ θείῳ νῷ πάντων νοητῶν ὁμοχρόνων ὄντων, ἐν τῷ κόσμῳ παμπόλλη τις ὦπται διαφορὰ θνητῶν πρὸς ἀθάνατα καὶ ἀψύχων πρὸς ἔμψυχα καὶ ἀλόγων πρὸς λογικὰ, πάντων ἐκεῖ καὶ αἰωνίων ὄντων καὶ ζώντων καὶ νοούντων. Συμβέβηκε δὲ καὶ τὴν ἡμετέραν αἴσθησιν, τῶν μὲν τὰ πρώτιστα θεωρεῖν δύνασθαι, τῶν δὲ τὰ ἔσχατα, καὶ διὰ τοῦτο πολλὴν ἐνταῦθα τὴν τῶν εἰδῶν διαφορὰν εὑρίσκειν· οὐ γὰρ τὸ πρώτως (815) μετασχὸν ἀνθρώπου ὁρῶμεν, ἀλλὰ τὸ ἐσχάτως. Τοῦτο οὖν πρὸς τὸ πρώτιστον τῶν ἐν τοῖς αἰσθητοῖς τοιούτων θείων ζώων παραβάλλοντες, εἰκότως παμπόλλην ἐν αὐτοῖς τὴν διαφορότητα καθορῶμεν. Ταῦτα καὶ περὶ τούτων εἰρήσθω· γράφει δὲ ἑξῆς Πλάτων ταύτῃ. [3,59] § 59. « J'ai souvent, dit-il, mon cher Parménide, été dans la plus grande incertitude sur ce point, à savoir, s'il faut être affirmatif au sujet de ces espèces, ou chercher une autre solution.» En nous plaçant à un point de vue plutôt logique comme disent quelques-uns, admettons que Parménide, par considération pour Socrate, avant de l'amener à une négation, a imaginé une formule d'hésitation, qui est intermédiaire entre une négation absolue et un parfait assentiment. Car il serait absurde, immédiatement après les affirmations, d'amener les négations et ce serait d'un homme bien peu ferme et peu constant dans ses idées. Avant donc qu'il exprime une négation de certaines de ces espèces, il dit qu'il éprouve de l'hésitation au sujet de celles qui lui sont présentées, de sorte qu'ici encore il répond avec précision, soit par un assentiment, ou par une hésitation ou par une négation, selon la mesure de l'hypostase des choses : car de toutes celles qu'il a vues se manifester dans les Dieux incorporels, dans les corps et dans toutes les choses visibles, de toutes celles-là il pose avec assurance qu'il y a des espèces : telles sont le semblable et le dissemblable, le mouvement et le repos, l'un, la pluralité, le juste, le beau et le bien. De celles qu'il a vues dans les choses mortelles, matérielles, qui s'écoulent et changent en diverses manières, sur celles là, il hésite: car en regardant en elles ce qu'il y a de corruptible, il doute qu'elles soient devenues selon l'espèce ; car les espèces sont causes de choses éternelles; et en regardant ce qu'il y a en elles d'immuable selon l'espèce, il est incertain si les espèces ne seraient par la cause de cette immuabilité. Mais de tout ce qui est en elles de bas et de vil, comme le poil, la boue, l'ordure, de celles-là il supprime complètement la cause spécifiante. Tu vois donc bien encore que l'assentiment parfait, l'incertitude, la négation de Socrate sont fondés en raison. Mais pourquoi, diras-tu, y a-t-il une grande différence dans les espèces qui procèdent, puisque les espèces sont unifiées les unes aux autres, de sorte que naît la difficulté de savoir, s'il faut ou non poser des espèces de certaines choses qui ont aussi toutes des causes intellectuelles. C'est qu'il y a même là une sorte de différence : car toutes ne sont pas au même rang. Les unes unifiées dans leurs causes propres sont plus pluriliées et plus distinguées selon la procession, et la différence de celles qui sont au-dedans (de leurs causes) n'est pas aussi grande que de celles qui sont en dehors : mais celles-ci ont un excès et un défaut plus puissant et plus grand. Et en effet dans la pensée du politique, tout est à l'état de notions intellectuelles : le général, l'orateur, le taxiarque, l'homme du peuple, et ces notions ont entre elles une différence petite : car toutes sont vitales et subsistent ensemble en même temps dans la pensée du politique ; mais au dehors, la différence est très grande entre le stratège et l'homme du peuple ; car intérieurement il n'y a que les espèces, et ce qui est pour ainsi dire leur substrat indivisible. C'est donc ainsi que, tandis que toutes les choses intelligibles dans l'esprit divin, sont de même teinte, (ou simultanées), on aperçoit dans le monde une différence extrême des choses mortelles avec les immortelles, des choses sans âme avec les choses animées, des choses sans raison avec les choses qui raisonnent, quoique toutes là-haut soient éternelles, vivantes et pensantes. Or il arrive que notre sensation peut connaître les tout à fait premières des unes, les dernières des autres, et trouver par là qu'ici-bas il y a une grande différence entre les espèces. Car ce n'est pas ce qui participe primairement de l'homme que nous voyons, mais ce qui en participe au dernier degré. C'est donc en comparant celui-ci au tout premier de ces animaux divins contenus dans les sensibles, que nous voyons naturellement la très grande différence établie en eux. — Assez sur ce point. Platon écrit ensuite ceci :


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Dernière mise à jour : 15/04/2010