HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

POLYBE, Histoire, livre V

Chapitre 84

  Chapitre 84

[5,84] Ἐπεὶ δὲ παριὼν ἧκε μετὰ τῆς ἀδελφῆς Πτολεμαῖος μὲν ἐπὶ τὸ πάσης τῆς σφετέρας παρατάξεως εὐώνυμον, Ἀντίοχος δὲ μετὰ τῆς βασιλικῆς ἴλης ἐπὶ τὸ δεξιόν, σημήναντες τὸ πολεμικὸν συνέβαλον πρῶτον τοῖς θηρίοις. ὀλίγα μὲν οὖν τινα τῶν παρὰ Πτολεμαίου συνήρεισε τοῖς ἐναντίοις· ἐφ´ ὧν ἐποίουν ἀγῶνα καλὸν οἱ πυργομαχοῦντες, ἐκ χειρὸς ταῖς σαρίσαις διαδορατιζόμενοι καὶ τύπτοντες ἀλλήλους, ἔτι δὲ καλλίω τὰ θηρία, βιαιομαχοῦντα καὶ συμπίπτοντα κατὰ πρόσωπον αὑτοῖς. ἔστι γὰρ τῶν ζῴων μάχη τοιαύτη τις. συμπλέξαντα καὶ παρεμβαλόντα τοὺς ὀδόντας εἰς ἀλλήλους ὠθεῖ τῇ βίᾳ, διερειδόμενα περὶ τῆς χώρας, ἕως ἂν κατακρατῆσαν τῇ δυνάμει θάτερον παρώσῃ τὴν θατέρου προνομήν· ὅταν δ´ ἅπαξ ἐγκλῖναν πλάγιον λάβῃ, τιτρώσκει τοῖς ὀδοῦσι, καθάπερ οἱ ταῦροι τοῖς κέρασι. τὰ δὲ πλεῖστα τῶν τοῦ Πτολεμαίου θηρίων ἀπεδειλία τὴν μάχην, ὅπερ ἔθος ἐστὶ ποιεῖν τοῖς Λιβυκοῖς ἐλέφασι· τὴν γὰρ ὀσμὴν καὶ φωνὴν οὐ μένουσιν, ἀλλὰ καὶ καταπεπληγμένοι τὸ μέγεθος καὶ τὴν δύναμιν, ὥς γ´ ἐμοὶ δοκεῖ, φεύγουσιν εὐθέως ἐξ ἀποστήματος τοὺς Ἰνδικοὺς ἐλέφαντας· καὶ τότε συνέβη γενέσθαι. τούτων δὲ διαταραχθέντων καὶ πρὸς τὰς αὑτῶν τάξεις συνωθουμένων, τὸ μὲν ἄγημα τὸ τοῦ Πτολεμαίου πιεζόμενον ὑπὸ τῶν θηρίων ἐνέκλινε, τοῖς δὲ περὶ τὸν Πολυκράτην καὶ τοῖς ὑπὸ τοῦτον ἱππεῦσι διατεταγμένοις οἱ περὶ τὸν Ἀντίοχον ὑπὲρ τὰ θηρία περικερῶντες καὶ προσπίπτοντες ἐνέβαλον. ἅμα δὲ τούτοις, τῶν ἐλεφάντων ἐντός, οἱ περὶ τὴν φάλαγγα τῶν Ἑλλήνων μισθοφόροι προσπεσόντες τοὺς τοῦ Πτολεμαίου πελταστὰς ἐξέωσαν, προσυγκεχυκότων ἤδη καὶ τὰς τούτων τάξεις τῶν θηρίων. τὸ μὲν οὖν εὐώνυμον τοῦ Πτολεμαίου τοῦτον τὸν τρόπον πιεζόμενον ἐνέκλινε πᾶν. [5,84] Quand Ptolémée fut parvenu avec sa soeur à l'aile gauche de son armée et qu'Antiochos eut rejoint son aile droite avec son escorte royale, ils firent donner le signal et l'action fut engagée par les éléphants. Quelques-uns seulement de ceux de Ptolémée fondirent sur ceux qui leur faisaient face ; les soldats postés dans les tours combattirent vaillamment, se frappant de près à coups de sarisses ; mais le plus beau fut de voir les éléphants eux-mêmes foncer droit les uns sur les autres et lutter furieusement entre eux. Voici quelle est la manière de se battre de ces animaux: ils entrelacent et croisent leurs défenses, se poussent mutuellement de toutes leurs forces en se cramponnant au sol, jusqu'à ce que le plus vigoureux réussisse à détourner la trompe de l'autre ; et quand il arrive à le prendre de flanc, il le transperce avec ses défenses, comme font les taureaux avec leurs cornes. Pour en revenir à ceux de Ptolémée, la plupart d'entre eux se dérobèrent au combat, suivant l'habitude des éléphants d'Afrique; ils ne peuvent supporter l'odeur et le cri de leurs congénères indiens; je crois aussi qu'ils en redoutent la taille et la force en tout cas, ils fuient d'aussi loin qu'ils les voient venir. C'est ce qui arriva en cette occurrence : ils se précipitèrent épouvantés dans les rangs de l'armée égyptienne et bousculèrent la garde de Ptolémée, qui lâcha pied. Antiochos, débordant la ligne des éléphants, chargea Polycrate et ses cavaliers; en même temps, en deçà de cette ligne, les mercenaires grecs voisins de la phalange s'élançaient sur l'infanterie légère de Ptolémée, où les éléphants avaient déjà jeté le désordre, et l'enfonçaient. C'est ainsi que toute l'aile gauche de Ptolémée fut écrasée et mise en déroute.


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Dernière mise à jour : 2/05/2006