HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

POLYBE, Histoire, livre V

Chapitre 50

  Chapitre 50

[5,50] ἁθροισθεισῶν δὲ τῶν δυνάμεων εἰς Ἀπάμειαν, καί τινος ἐγγενομένης στάσεως τοῖς πολλοῖς ὑπὲρ τῶν προσοφειλομένων ὀψωνίων, λαβὼν ἐπτοημένον τὸν βασιλέα καὶ δεδιότα τὸ γεγονὸς κίνημα διὰ τὸν καιρόν, ἐπηγγείλατο διαλύσειν πᾶσι τὰς σιταρχίας, ἐὰν αὐτῷ συγχωρήσῃ μὴ στρατεύειν μετ´ αὐτῶν τὸν Ἐπιγένην· οὐ γὰρ οἷόν τ´ εἶναι τῶν κατὰ λόγον οὐδὲν πράττεσθαι κατὰ τὴν στρατείαν τηλικαύτης ἐν αὐτοῖς ὀργῆς καὶ στάσεως ἐγγεγενημένης. δὲ βασιλεὺς δυσχερῶς μὲν ἤκουσε καὶ περὶ παντὸς ἐποιεῖτο σπουδάζων διὰ τὴν ἐμπειρίαν τῶν πολεμικῶν συστρατεύειν αὑτῷ τὸν Ἐπιγένην, περιεχόμενος δὲ καὶ προκατειλημμένος οἰκονομίαις καὶ φυλακαῖς καὶ θεραπείαις ὑπὸ τῆς Ἑρμείου κακοηθείας οὐκ ἦν αὑτοῦ κύριος· διὸ καὶ τοῖς παροῦσιν εἴκων συνεχώρησε τοῖς ἀξιουμένοις. τοῦ δ´ Ἐπιγένους κατὰ τὸ προσταχθὲν ἀναχωρήσαντος εἰς ἱμάτιον - - -, οἱ μὲν οὖν ἐν τῷ συνεδρίῳ κατεπλάγησαν τὸν φθόνον, αἱ δὲ δυνάμεις τυχοῦσαι τῶν ἀξιουμένων ἐκ μεταβολῆς εὐνοϊκῶς διέκειντο πρὸς τὸν αἴτιον τῆς τῶν ὀψωνίων διορθώσεως πλὴν τῶν Κυρρηστῶν· οὗτοι δ´ ἐστασίασαν καὶ σχεδὸν εἰς ἑξακισχιλίους ὄντες τὸν ἀριθμὸν ἀπέστησαν, καὶ πολλὰς δή τινας ἀηδίας ἐπὶ χρόνον ἱκανὸν παρέσχον· τέλος δὲ μάχῃ κρατηθέντες ὑπό τινος τῶν τοῦ βασιλέως στρατηγῶν οἱ μὲν πλεῖστοι διεφθάρησαν, οἱ δὲ περιλειφθέντες παρέδοσαν ἑαυτοὺς εἰς τὴν τοῦ βασιλέως πίστιν. δ´ Ἑρμείας τοὺς μὲν φίλους διὰ τὸν φόβον, τὰς δὲ δυνάμεις διὰ τὴν εὐχρηστίαν ὑφ´ ἑαυτὸν πεποιημένος, ἀναζεύξας προῆγε μετὰ τοῦ βασιλέως. περὶ δὲ τὸν Ἐπιγένην πρᾶξιν συνεστήσατο τοιαύτην, λαβὼν συνεργὸν τὸν ἀκροφύλακα τῆς Ἀπαμείας Ἄλεξιν. γράψας ὡς παρὰ Μόλωνος ἀπεσταλμένην ἐπιστολὴν πρὸς τὸν Ἐπιγένην πείθει τινὰ τῶν ἐκείνου παίδων ἐλπίσι μεγάλαις ψυχαγωγήσας εἰσενέγκαντα πρὸς τὸν Ἐπιγένην καταμῖξαι τὴν ἐπιστολὴν τοῖς ἐκείνου γράμμασιν. οὗ γενομένου παρῆν εὐθέως Ἄλεξις, καὶ διηρώτα τὸν Ἐπιγένην μή τινας ἐπιστολὰς κεκόμισται παρὰ τοῦ Μόλωνος. τοῦ δ´ ἀπειπομένου πικρῶς ἐρευνᾶν ᾔτει. ταχὺ δὲ παρεισελθὼν εὗρε τὴν ἐπιστολήν, χρησάμενος ἀφορμῇ παραχρῆμα τὸν Ἐπιγένην ἀπέκτεινεν. οὗ συμβάντος μὲν βασιλεὺς ἐπείσθη δικαίως ἀπολωλέναι τὸν Ἐπιγένην, οἱ δὲ περὶ τὴν αὐλὴν ὑπώπτευον μὲν τὸ γεγονός, ἦγον δὲ τὴν ἡσυχίαν διὰ τὸν φόβον. [5,50] Quand l'armée fut concentrée à Apamée, une sédition s'éleva parmi la troupe à propos du règlement de la solde. Voyant que ce mouvement inquiétait et effrayait vivement le roi en raison des circonstances, Hermias lui offrit de payer aux soldats tout ce qui leur était dû, à cette seule condition qu'Épigénès ne participerait pas à l'expédition, car il était impossible que la conduite des opérations ne fût pas troublée par leur désaccord et l'incident qui avait éclaté entre eux. Le roi accueillit froidement cette proposition : il connaissait la valeur militaire d'Épigénès et tenait beaucoup à sa collaboration. Mais il finit par se laisser circonvenir et endoctriner par ses intendants, sa garde et toute sa suite, qu'Hermias avait séduits par ses intrigues ; ils imposèrent leur volonté au roi, qui dut céder à cette pression et consentir à ce qu'on lui demandait : Épigénès fut relevé de son commandement. Les membres du conseil craignirent d'être à leur tour victimes de la jalousie du ministre; au contraire, la troupe, qui avait obtenu satisfaction, voyait d'un oeil très favorable celui à qui elle devait le règlement de sa solde. Seuls, les Cyrrhestes se soulevèrent et firent défection, au nombre d'environ six mille, ce qui causa quelque inquiétude au roi pendant un certain temps ; mais enfin ils furent défaits par un des généraux du roi; la plupart d'entre eux furent tués et les survivants se rendirent à discrétion. Après avoir ainsi intimidé les courtisans et gagné les faveurs de l'armée par ses libéralités, Hermias se mit en route avec le roi ; et voici le piège qu'il tendit à Épigénès, avec la complicité d'Alexis, qui commandait la citadelle d'Apamée. Il écrivit une lettre qui semblait adressée par Molon à Épigènès; puis il suborna par de belles promesses un des esclaves de son adversaire, qui consentit à emporter la lettre chez Épigénès et à la mêler aux papiers de son maître. Là-dessus, Alexis se présente brusquement chez Épigénès et lui demande s'il n'a pas reçu de Molon quelque message. Comme Épigénès protestait vivement, Alexis demande à faire des perquisitions ; à peine entré, il trouve la lettre et, fort de ce prétexte, tue Épigénès sur-le-champ. On persuada au roi que ce meurtre était légitime ; les courtisans soupçonnèrent bien la vérité, mais, par crainte, ils gardèrent le silence.


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Dernière mise à jour : 2/05/2006