HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

POLYBE, Histoire, livre V

Chapitre 46

  Chapitre 46

[5,46] ἐπίκειται δὲ τοῖς στενοῖς ἐκ μὲν θατέρου μέρους Βρόχοι προσαγορευόμενόν τι χωρίον, ἐκ δὲ θατέρου Γέρρα, στενὴν ἀπολείποντα πάροδον. ποιησάμενος δὲ διὰ τοῦ προειρημένου τὴν πορείαν αὐλῶνος ἐπὶ πλείους ἡμέρας, καὶ προσαγαγόμενος τὰς παρακειμένας πόλεις, παρῆν πρὸς τὰ Γέρρα. καταλαβὼν δὲ τὸν Θεόδοτον τὸν Αἰτωλὸν προκατειληφότα τὰ Γέρρα καὶ τοὺς Βρόχους, τὰ δὲ παρὰ τὴν λίμνην στενὰ διωχυρωμένον τάφροις καὶ χάραξι καὶ διειληφότα φυλακαῖς εὐκαίροις, τὸ μὲν πρῶτον ἐπεβάλετο βιάζεσθαι, πλείω δὲ πάσχων ποιῶν κακὰ διὰ τὴν ὀχυρότητα τῶν τόπων καὶ διὰ τὸ μένειν ἔτι τὸν Θεόδοτον ἀκέραιον, ἀπέστη τῆς ἐπιβολῆς. διὸ καὶ τοιαύτης οὔσης τῆς περὶ τοὺς τόπους δυσχρηστίας, προσπεσόντος αὐτῷ Ξενοίταν ἐπταικέναι τοῖς ὅλοις καὶ τὸν Μόλωνα πάντων τῶν ἄνω τόπων ἐπικρατεῖν, ἀφέμενος τούτων ὥρμησε τοῖς οἰκείοις πράγμασι βοηθήσων. γὰρ Ξενοίτας στρατηγὸς ἀποσταλεὶς αὐτοκράτωρ, καθάπερ ἐπάνω προεῖπα, καὶ μείζονος ἐξουσίας κατὰ τὴν προσδοκίαν τυχών, ὑπεροπτικώτερον μὲν ἐχρῆτο τοῖς αὑτοῦ φίλοις, θρασύτερον δὲ ταῖς πρὸς τοὺς ἐχθροὺς ἐπιβολαῖς. οὐ μὴν ἀλλὰ καταζεύξας εἰς τὴν Σελεύκειαν, καὶ μεταπεμψάμενος Διογένην τὸν τῆς Σουσιανῆς ἔπαρχον καὶ Πυθιάδην τὸν τῆς Ἐρυθρᾶς θαλάττης, ἐξῆγε τὰς δυνάμεις, καὶ λαβὼν πρόβλημα τὸν Τίγριν ποταμὸν ἀντεστρατοπέδευσε τοῖς πολεμίοις. πλειόνων δὲ διακολυμβώντων πρὸς αὐτὸν ἀπὸ τῆς τοῦ Μόλωνος στρατοπεδείας, καὶ δηλούντων ὡς ἐὰν διαβῇ τὸν ποταμόν, ἅπαν ἀπονεύσει πρὸς αὐτὸν τὸ τοῦ Μόλωνος στρατόπεδοντῷ μὲν γὰρ Μόλωνι φθονεῖν, τῷ δὲ βασιλεῖ τὸ πλῆθος εὔνουν ὑπάρχειν διαφερόντωςἐπαρθεὶς τούτοις Ξενοίτας ἐπεβάλετο διαβαίνειν τὸν Τίγριν. ὑποδείξας δὲ διότι μέλλει ζευγνύναι τὸν ποταμὸν κατά τινα νησίζοντα τόπον, τῶν μὲν πρὸς τοῦτο τὸ μέρος ἐπιτηδείων οὐδὲν ἡτοίμαζε, διὸ καὶ συνέβη καταφρονῆσαι τοὺς περὶ τὸν Μόλωνα τῆς ὑποδεικνυμένης ἐπιβολῆς, τὰ δὲ πλοῖα συνήθροιζε καὶ κατήρτιζε καὶ πολλὴν ἐπιμέλειαν ἐποιεῖτο περὶ τούτων. ἐπιλέξας δ´ ἐκ παντὸς τοῦ στρατεύματος τοὺς εὐρωστοτάτους ἱππεῖς καὶ πεζούς, ἐπὶ τῆς παρεμβολῆς ἀπολιπὼν Ζεῦξιν καὶ Πυθιάδην παρῆλθε νυκτὸς ὡς ὀγδοήκοντα σταδίους ὑποκάτω τῆς τοῦ Μόλωνος στρατοπεδείας, καὶ διακομίσας τοῖς πλοίοις τὴν δύναμιν ἀσφαλῶς νυκτὸς ἔτι κατεστρατοπέδευσε, λαβὼν εὐφυῆ τόπον, συνέβαινε κατὰ μὲν τὸ πλεῖστον ὑπὸ τοῦ ποταμοῦ περιέχεσθαι, τὸ δὲ λοιπὸν ἕλεσιν ἠσφαλίσθαι καὶ τέλμασιν. [5,46] Ce défilé est dominé d'un côté par le fort de Broques, de l'autre par celui de Gerrha; il ne reste entre les deux qu'un couloir très étroit. Après avoir fait une marche de plusieurs jours dans la vallée et occupé les places voisines, le roi arriva devant Gerrha. Il s'y heurta à Théodotos l'Étolien, qui avait non seument mis une garnison à Gerrha et à Broques, mais fortifié de tranchées et de palissades le fond de la gorge à la hauteur des étangs; de plus, il gardait le passage avec quelques postes bien placés. Antiochos essaya d'abord d'enlever d'assaut ces positions ; mais il éprouva plus de pertes qu'il n'en infligeait, parce que l'ennemi était très fortement retranché et que Théodotos ne se laissait pas encore corrompre ; aussi renonça-t-il à son entreprise. Pour comble de malheur, il reçut la nouvelle que Xénétas avait été écrasé et que Molon était maître de toute la Haute-Asie. Il quitta donc la partie et revint défendre ses propres états. Lorsque Xénétas, envoyé — comme je l'ai dit plus haut — en qualité de généralissime, s'était vu en possession d'une puissance qu'il n'eût jamais espérée, il avait traité de haut son entourage et montré dans ses opérations militaires une excessive témérité. Il fit pourtant halte à Séleucie, où il manda Diogène et Pythiadès, qui gouvernaient l'un la Susiane, l'autre la province de la Mer Érythrée. Puis il fit sortir ses troupes et vint camper en face des rebelles, laissant le Tigre entre eux et lui. Un certain nombre de transfuges vinrent à la nage du camp de Molon au sien et lui déclarèrent que s'il traversait le fleuve toute l'armée de Molon passerait de son côté, parce que la masse des soldats haïssait Molon et était très attachée au roi. Encouragé par cette promesse, Xénétas résolut de franchir le Tigre. Il fit mine de vouloir jeter un pont sur le fleuve à un endroit où émergeait une sorte d'îlot ; mais comme il ne disposait de rien de ce qu'il fallait pour le faire, Molon se soucia fort peu de cette manoeuvre. Cependant il s'occupa activement de rassembler et d'appareiller les navires dont il avait besoin. Il choisit dans toute son armée l'élite de la cavalerie et de l'infanterie, laissa la garde du camp à Zeuxis et à Pythiadès, longea de nuit le fleuve jusqu'à quatre-vingts stades environ au-dessous du camp de Molon, fit la traversée en bateau sans être inquiété et vint s'établir avant le jour dans une position avantageuse, où il était couvert en grande partie par le Tigre, sur les autres points par des marais et des fondrières.


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Dernière mise à jour : 2/05/2006