HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

POLYBE, Histoire, livre V

Chapitre 10

  Chapitre 10

[5,10] καὶ μὴν πρῶτος αὐτῶν αὐξήσας τὴν βασιλείαν καὶ γενόμενος ἀρχηγὸς τοῦ προσχήματος τῆς οἰκίας, Φίλιππος νικήσας Ἀθηναίους τὴν ἐν Χαιρωνείᾳ μάχην, οὐ τοσοῦτον ἤνυσε διὰ τῶν ὅπλων ὅσον διὰ τῆς ἐπιεικείας καὶ φιλανθρωπίας τῶν τρόπων. τῷ μὲν γὰρ πολέμῳ καὶ τοῖς ὅπλοις αὐτῶν μόνων περιεγένετο καὶ κύριος κατέστη τῶν ἀντιταξαμένων, τῇ δ´ εὐγνωμοσύνῃ καὶ μετριότητι πάντας Ἀθηναίους ἅμα καὶ τὴν πόλιν αὐτῶν ἔσχεν ὑποχείριον, οὐκ ἐπιμετρῶν τῷ θυμῷ τοῖς πραττομένοις, ἀλλὰ μέχρι τούτου πολεμῶν καὶ φιλονεικῶν, ἕως τοῦ λαβεῖν ἀφορμὰς πρὸς ἀπόδειξιν τῆς αὑτοῦ πρᾳότητος καὶ καλοκἀγαθίας. τοιγαροῦν χωρὶς λύτρων ἀποστείλας τοὺς αἰχμαλώτους καὶ κηδεύσας Ἀθηναίων τοὺς τετελευτηκότας, ἔτι δὲ συνθεὶς Ἀντιπάτρῳ τὰ τούτων ὀστᾶ καὶ τῶν ἀπαλλαττομένων τοὺς πλείστους ἀμφιέσας, μικρᾷ δαπάνῃ διὰ τὴν ἀγχίνοιαν τὴν μεγίστην πρᾶξιν κατειργάσατο· τὸ γὰρ Ἀθηναίων φρόνημα καταπληξάμενος τῇ μεγαλοψυχίᾳ πρὸς πᾶν ἑτοίμους αὐτοὺς ἔσχε συναγωνιστὰς ἀντὶ πολεμίων. τί δ´ Ἀλέξανδρος; ἐκεῖνος γὰρ ἐπὶ τοσοῦτον ἐξοργισθεὶς Θηβαίοις ὥστε τοὺς μὲν οἰκήτορας ἐξανδραποδίσασθαι, τὴν δὲ πόλιν εἰς ἔδαφος κατασκάψαι, τῆς γε πρὸς τοὺς θεοὺς εὐσεβείας οὐκ ὠλιγώρησε περὶ τὴν κατάληψιν τῆς πόλεως, ἀλλὰ πλείστην ἐποιήσατο πρόνοιαν ὑπὲρ τοῦ μηδ´ ἀκούσιον ἁμάρτημα γενέσθαι περὶ τὰ ἱερὰ καὶ καθόλου τὰ τεμένη. καὶ μὴν ὅτε διαβὰς εἰς τὴν Ἀσίαν μετεπορεύετο τὴν Περσῶν ἀσέβειαν εἰς τοὺς Ἕλληνας, παρὰ μὲν τῶν ἀνθρώπων ἐπειράθη λαβεῖν δίκην ἀξίαν τῶν σφίσι πεπραγμένων, τῶν δὲ τοῖς θεοῖς καταπεφημισμένων πάντων ἀπέσχετο, καίπερ τῶν Περσῶν μάλιστα περὶ τοῦτο τὸ μέρος ἐξαμαρτόντων ἐν τοῖς κατὰ τὴν Ἑλλάδα τόποις. Ταῦτ´ οὖν ἐχρῆν καὶ τότε Φίλιππον ἐν νῷ λαμβάνοντα συνεχῶς μὴ οὕτως τῆς ἀρχῆς ὡς τῆς προαιρέσεως καὶ τῆς μεγαλοψυχίας διάδοχον αὑτὸν ἀναδεικνύναι καὶ κληρονόμον τῶν προειρημένων ἀνδρῶν. δ´ ἵνα μὲν καὶ συγγενὴς Ἀλεξάνδρου καὶ Φιλίππου φαίνηται μεγάλην ἐποιεῖτο παρ´ ὅλον τὸν βίον σπουδήν, ἵνα δὲ ζηλωτὴς οὐδὲ τὸν ἐλάχιστον ἔσχε λόγον. τοιγαροῦν τἀναντία τοῖς προειρημένοις ἀνδράσιν ἐπιτηδεύων τῆς ἐναντίας ἔτυχε παρὰ πᾶσι δόξης, προβαίνων κατὰ τὴν ἡλικίαν. [5,10] Autre exemple : Philippe, qui le premier a donné au trône de Macédoine sa puissance et son éclat, qui a écrasé les Athéniens à Chéronée, n'a pas tant fait par ses victoires que par la douceur et la bonté de son caractère ; il ne dompta et ne soumit par la force des armes que ceux qui les avaient prises contre lui ; ce fut par sa bienveillance et sa modération qu'il subjugua tous les Athéniens et Athènes elle-même. Car il faisait la guerre sans haine et cessait de combattre ses adversaires dès qu'une occasion s'offrait à lui de manifester sa clémence et sa générosité. C'est ainsi qu'il renvoya ses prisonniers sans rançon, rendit aux morts les honneurs funèbres, fit rapporter leurs restes à Athènes par Antipater et donna même des vêtements à la plupart des soldats qu'il relâchait. Grâce à cette habile politique, il obtint à peu de frais des résultats considérables : sa magnanimité frappa vivement l'esprit des Athéniens, qui, de ses ennemis qu'ils étaient, devinrent ses alliés les plus dévoués. Et Alexandre ? Irrité contre Thèbes au point d'en vendre les habitants comme esclaves et de raser la ville jusqu'aux fondements, il n'oublia pas la piété qu'il devait aux dieux et prit toutes ses mesures pour que pendant le sac de la place aucun attentat ne fût commis, même involontairement, contre les temples ou contre aucun endroit consacré au culte. Et lorsqu'il passa en Asie pour venger les sacrilèges dont les Perses s'étaient rendus coupables en Grèce, il infligea aux hommes le châtiment mérité par leurs forfaits, mais ne toucha jamais à un monument religieux ; c'était pourtant ce genre de crime que les Perses avaient commis le plus souvent en Grèce. Voilà les modèles que Philippe aurait dû avoir constamment sous les yeux, pour être le digne successeur de ces grands hommes et se montrer moins l'héritier de leur puissance que celui de leurs mérites ou de leurs vertus. Il prit grand soin pendant toute sa vie qu'on vît en lui le descendant d'Alexandre et de Philippe ; mais jamais il ne se soucia si peu que ce fût de leur ressembler. Aussi, en observant des principes contraires à ceux de ses ancêtres, acquit-il plus tard auprès de tout le monde une réputation contraire à la leur.


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Dernière mise à jour : 2/05/2006