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Du texte à l'hypertexte

POLYBE, Histoire, livre III

Chapitre 58

  Chapitre 58

[3,58] Διότι μὲν οὖν, εἰ καί τι τῶν τῆς ἱστορίας μερῶν ἄλλο, καὶ τοῦτο προσδεῖ λόγου καὶ διορθώσεως ἀληθινωτέρας, προφανὲς ἐκ πολλῶν μάλιστα δ´ ἐκ τούτων. σχεδὸν γὰρ πάντων, εἰ δὲ μή γε, τῶν πλείστων συγγραφέων πεπειραμένων μὲν ἐξηγεῖσθαι τὰς ἰδιότητας καὶ θέσεις τῶν περὶ τὰς ἐσχατιὰς τόπων τῆς καθ´ ἡμᾶς οἰκουμένης, ἐν πολλοῖς δὲ τῶν πλείστων διημαρτηκότων, παραλείπειν μὲν οὐδαμῶς καθήκει, ῥητέον δέ τι πρὸς αὐτοὺς οὐκ ἐκ παρέργου καὶ διερριμμένως ἀλλ´ ἐξ ἐπιστάσεως, καὶ ῥητέον οὐκ ἐπιτιμῶντας οὐδ´ ἐπιπλήττοντας, ἐπαινοῦντας δὲ μᾶλλον καὶ διορθουμένους τὴν ἄγνοιαν αὐτῶν, γινώσκοντας ὅτι κἀκεῖνοι τῶν νῦν καιρῶν ἐπιλαβόμενοι πολλὰ τῶν αὐτοῖς εἰρημένων εἰς διόρθωσιν ἂν καὶ μετάθεσιν ἤγαγον. ἐν μὲν γὰρ τῷ προγεγονότι χρόνῳ σπανίους ἂν εὕροι τις τῶν Ἑλλήνων τοὺς ἐπιβεβλημένους πολυπραγμονεῖν τὰ κατὰ τὰς ἐσχατιὰς διὰ τὸ τῆς ἐπιβολῆς ἀδύνατον. πολλοὶ μὲν γὰρ ἦσαν οἱ κατὰ θάλατταν τότε κίνδυνοι καὶ δυσεξαρίθμητοι, πολλαπλάσιοι δὲ τούτων οἱ κατὰ γῆν. ἀλλ´ εἰ καί τις κατ´ ἀνάγκην κατὰ προαίρεσιν ἐξίκοιτο πρὸς τὰ πέρατα τῆς οἰκουμένης, οὐδ´ οὕτως ἤνυεν τὸ προκείμενον. δυσχερὲς μὲν γὰρ ἐπὶ πλέον τινῶν αὐτόπτην γενέσθαι διὰ τὸ τοὺς μὲν ἐκβεβαρβαρῶσθαι τοὺς δ´ ἐρήμους εἶναι τόπους, ἔτι δὲ χαλεπώτερον τὸ περὶ τῶν ὁραθέντων διὰ λόγου τι γνῶναι καὶ μαθεῖν διὰ τὸ τῆς φωνῆς ἐξηλλαγμένον. ἐὰν δὲ καὶ γνῷ τις, ἔτι τῶν πρὸ τοῦ δυσχερέστερον τὸ τῶν ἑωρακότων τινὰ μετρίῳ χρῆσθαι τρόπῳ καὶ καταφρονήσαντα τῆς παραδοξολογίας καὶ τερατείας ἑαυτοῦ χάριν προτιμῆσαι τὴν ἀλήθειαν καὶ μηδὲν τῶν πάρεξ ὄντων ἡμῖν ἀναγγεῖλαι. [3,58] Ce n'est pas que cette partie de l'histoire ne mérite, au moins autant que toute autre, d'être traitée en détail et avec l'exactitude la plus scrupuleuse ; bien des exemples le montreraient clairement, mais je ne citerai que le plus probant. Tous ou presque tous les écrivains qui ont essayé de faire la géographie des pays situés aux extrémités de la terre et d'en décrire les particularités ont commis de nombreuses erreurs ; on ne doit pas manquer de les relever ; il faut les réfuter, non pas ça et là, en passant, mais par une discussion serrée. Il ne faut pas cependant leur reprocher trop âprement ces défaillances, mais plutôt leur accorder des éloges et corriger ces erreurs où leur manque de connaissances les a induits ; soyons persuadés que, s'ils étaient encore de ce monde, ils modifieraient et rectifieraient d'eux-mêmes un grand nombre de leurs assertions. Il y avait autrefois chez les Grecs bien peu de gens désireux de savoir ce qui se passait aux extrémités de la terre ; désir qu'il eût été d'ailleurs impossible de réaliser. Un long trajet sur mer vous exposait alors à des dangers innombrables, et les voyages par terre étaient encore plus périlleux. Et si quelqu'un poussait, volontairement ou non, jusqu'à ces régions si reculées, cela ne suffisait pas à lui donner les notions qu'il cherchait à acquérir. Car s'il n'est pas commode de visiter à fond des contrées dont les unes sont plongées dans la barbarie et les autres inhabitées, il est plus difficile encore de se faire donner de vive voix des renseignements et des explications sur ce que l'on a pu voir, quand on ne connaît pas la langue du pays. Enfin, fût-on parvenu à apprendre quelque chose, ne reste-il pas à vaincre une tentation, plus malaisée à surmonter que tous les obstacles précédents? Saura-t-on être assez raisonnable pour ne jamais tomber dans l'invraisemblance ou dans le merveilleux, pour respecter toujours la vérité et ne rien raconter qui ne soit authentique ?


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Dernière mise à jour : 30/03/2006