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Du texte à l'hypertexte

POLYBE, Histoire, livre III

Chapitre 20

  Chapitre 20

[3,20] Οἱ δὲ Ῥωμαῖοι, προσπεπτωκυίας αὐτοῖς ἤδη τῆς τῶν Ζακανθαίων ἁλώσεως, οὐ μὰ Δία περὶ τοῦ πολέμου τότε διαβούλιον ἦγον, καθάπερ ἔνιοι τῶν συγγραφέων φασί, προσκατατάττοντες ἔτι καὶ τοὺς εἰς ἑκάτερα ῥηθέντας λόγους, πάντων ἀτοπώτατον πρᾶγμα ποιοῦντες. πῶς γὰρ οἷόν τ´ ἦν Ῥωμαίους τοὺς ἐνιαυτῷ πρότερον ἐπηγγελκότας πόλεμον Καρχηδονίοις, ἐὰν ἐπιβαίνωσι τῆς Ζακανθαίων χώρας, τούτους κατὰ κράτος ἑαλωκυίας αὐτῆς τῆς πόλεως τότε βουλεύεσθαι συνελθόντας πότερα πολεμητέον τοὐναντίον; πῶς δὲ καὶ τίνα τρόπον ἅμα μὲν τὴν στυγνότητα τοῦ συνεδρίου παρεισάγουσι θαυμάσιον, ἅμα δὲ τοὺς υἱοὺς ἀπὸ δώδεκ´ ἐτῶν ἄγειν φασὶ τοὺς πατέρας εἰς τὸ συνέδριον, οὓς μετέχοντας τῶν διαβουλίων οὐδὲ τῶν ἀναγκαίων οὐδενὶ προΐεσθαι τῶν ἀπορρήτων οὐδέν; ὧν οὔτ´ εἰκὸς οὔτ´ ἀληθές ἐστι τὸ παράπαν οὐδέν, εἰ μὴ νὴ Δία πρὸς τοῖς ἄλλοις τύχη καὶ τοῦτο προσένειμε Ῥωμαίοις, τὸ φρονεῖν αὐτοὺς εὐθέως ἐκ γενετῆς. πρὸς μὲν οὖν τὰ τοιαῦτα τῶν συγγραμμάτων οἷα γράφει Χαιρέας καὶ Σωσύλος οὐδὲν ἂν δέοι πλέον λέγειν· οὐ γὰρ ἱστορίας, ἀλλὰ κουρεακῆς καὶ πανδήμου λαλιᾶς ἔμοιγε δοκοῦσι τάξιν ἔχειν καὶ δύναμιν. Ῥωμαῖοι δέ, προσπεσόντος σφίσι τοῦ γεγονότος κατὰ τοὺς Ζακανθαίους ἀτυχήματος, παραχρῆμα πρεσβευτὰς ἑλόμενοι κατὰ σπουδὴν ἐξαπέστειλαν εἰς τὴν Καρχηδόνα, δύο προτείνοντες αὐτοῖς, ὧν τὸ μὲν αἰσχύνην ἅμα καὶ βλάβην ἐδόκει φέρειν δεξαμένοις τοῖς Καρχηδονίοις, τὸ δ´ ἕτερον πραγμάτων καὶ κινδύνων ἀρχὴν μεγάλων. γὰρ τὸν στρατηγὸν Ἀννίβαν καὶ τοὺς μετ´ αὐτοῦ συνέδρους ἐκδότους διδόναι Ῥωμαίοις ἐπέταττον, προήγγελλον τὸν πόλεμον. παραγενομένων δὲ τῶν Ῥωμαίων καὶ παρελθόντων εἰς τὸ συνέδριον καὶ διασαφούντων ταῦτα, δυσχερῶς ἤκουον οἱ Καρχηδόνιοι τὴν αἵρεσιν τῶν προτεινομένων. ὅμως δὲ προστησάμενοι τὸν ἐπιτηδειότατον ἐξ αὑτῶν ἤρξαντο περὶ σφῶν δικαιολογεῖσθαι. [3,20] Quand on apprit à Rome la prise de Sagonte, on ne délibéra pas pour savoir s'il fallait faire la guerre, comme certains historiens le prétendent, en rapportant à l'appui de leurs dires les discours prononcés pour et contre. Cette manière de présenter les choses est absolument invraisemblable. Comment les Romains, qui l'année précédente avaient notifié aux Carthaginois qu'ils leur déclareraient la guerre s'ils mettaient le pied sur le territoire de Sagonte, pouvaient-ils tenir conseil et se demander s'il fallait la faire ou non, alors que la ville venait d'être prise d'assaut ? Comment les croire, quand ils racontent que le Sénat était dans la consternation la plus complète, que les pères y amenèrent leurs fils âgés de douze ans, que ces enfants prirent part aux délibérations et ne révélèrent à personne, pas même à leur famille, aucun des secrets dont ils se trouvèrent être les dépositaires ? Il n'y a dans toute cette légende rien d'authentique ni même de vraisemblable, à moins que la Fortune n'ait ajouté aux autres dons qu'elle a faits aux Romains celui de posséder la sagesse dès leur naissance. Il n'y a pas lieu d'insister sur les récits de ce genre, tels que ceux de Chéréas et de Sosylos ; je n'appelle pas cela de l'histoire ; on dirait plutôt des racontars recueillis dans quelque boutique de barbier, des ragots comme en colportent les gens du peuple. Quand les Romains apprirent la prise de Sagonte, ils désignèrent sur-le-champ des ambassadeurs et les envoyèrent à Carthage en toute hâte pour poser un ultimatum, dont la première alternative ne pouvait être admise par les Carthaginois qu'à leur honte autant qu'à leur préjudice, tandis que l'acceptation de la seconde devait être le prélude d'un conflit terrible. Les Romains réclamaient qu'on leur livrât Hannibal et ses complices sulbaternes ; en cas de refus, la guerre était déclarée. Les ambassadeurs, introduits dans le Sénat de Carthage, exposèrent leurs conditions ; les Carthaginois frémirent en entendant la proposition qui leur était faite et chargèrent le plus qualifié d'entre eux de soutenir leur cause.


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Dernière mise à jour : 30/03/2006