HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

POLYBE, Histoire, livre III

Chapitre 111

  Chapitre 111

[3,111] Ἀννίβας δὲ κατὰ τὸν αὐτὸν καιρὸν θεωρῶν ὅτι καλεῖ τὰ πράγματα μάχεσθαι καὶ συμβάλλειν τοῖς πολεμίοις, εὐλαβούμενος δὲ μὴ διατέτραπται τὸ πλῆθος ἐκ τοῦ προγεγονότος ἐλαττώματος, κρίνας προσδεῖσθαι παρακλήσεως τὸν καιρὸν συνῆγε τοὺς πολλούς. ἁθροισθέντων δέ, περιβλέψαι κελεύσας πάντας εἰς τοὺς πέριξ τόπους, ἤρετο τί μεῖζον εὔξασθαι τοῖς θεοῖς κατὰ τοὺς παρόντας ἐδύναντο καιρούς, δοθείσης αὐτοῖς ἐξουσίας, τοῦ παρὰ πολὺ τῶν πολεμίων ἱπποκρατοῦντας ἐν τοιούτοις τόποις διακριθῆναι περὶ τῶν ὅλων. πάντων δὲ τὸ ῥηθὲν ἐπισημηναμένων διὰ τὴν ἐνάργειαν τούτου τοιγαροῦνἔφη πρῶτον μὲν τοῖς θεοῖς ἔχετε χάριν· ἐκεῖνοι γὰρ ἡμῖν συγκατασκευάζοντες τὴν νίκην εἰς τοιούτους τόπους ἤχασι τοὺς ἐχθρούς· δεύτερον δ´ ἡμῖν, ὅτι καὶ μάχεσθαι τοὺς πολεμίους συνηναγκάσαμεν· οὐ γὰρ ἔτι δύνανται τοῦτο διαφυγεῖν· καὶ μάχεσθαι προφανῶς ἐν τοῖς ἡμετέροις προτερήμασι. τὸ δὲ παρακαλεῖν ὑμᾶς νῦν διὰ πλειόνων εὐθαρσεῖς καὶ προθύμους εἶναι πρὸς τὸν κίνδυνον οὐδαμῶς μοι δοκεῖ καθήκειν. ὅτε μὲν γὰρ ἀπείρως διέκεισθε τῆς πρὸς Ῥωμαίους μάχης, ἔδει τοῦτο ποιεῖν, καὶ μεθ´ ὑποδειγμάτων ἐγὼ πρὸς ὑμᾶς πολλοὺς διεθέμην λόγους· ὅτε δὲ κατὰ τὸ συνεχὲς τρισὶ μάχαις τηλικαύταις ἐξ ὁμολογουμένου νενικήκατε Ῥωμαίους, ποῖος ἂν ἔτι λόγος ὑμῖν ἰσχυρότερον παραστήσαι θάρσος αὐτῶν τῶν ἔργων; διὰ μὲν οὖν τῶν πρὸ τοῦ κινδύνων κεκρατήκατε τῆς χώρας καὶ τῶν ἐκ ταύτης ἀγαθῶν κατὰ τὰς ἡμετέρας ἐπαγγελίας, ἀψευστούντων ἡμῶν ἐν πᾶσι τοῖς πρὸς ὑμᾶς εἰρημένοις· δὲ νῦν ἀγὼν ἐνέστηκεν περὶ τῶν πόλεων καὶ τῶν ἐν αὐταῖς ἀγαθῶν. οὗ κρατήσαντες κύριοι μὲν ἔσεσθε παραχρῆμα πάσης Ἰταλίας, ἀπαλλαγέντες δὲ τῶν νῦν πόνων, γενόμενοι συμπάσης ἐγκρατεῖς τῆς Ῥωμαίων εὐδαιμονίας, ἡγεμόνες ἅμα καὶ δεσπόται πάντων γενήσεσθε διὰ ταύτης τῆς μάχης. διόπερ οὐκέτι λόγων ἀλλ´ ἔργων ἐστὶν χρεία· θεῶν γὰρ βουλομένων ὅσον οὔπω βεβαιώσειν ὑμῖν πέπεισμαι τὰς ἐπαγγελίας.“ ταῦτα δὲ καὶ τούτοις παραπλήσια διαλεχθείς, προθύμως αὐτὸν ἐπισημαινομένου τοῦ πλήθους, ἐπαινέσας καὶ δεξάμενος αὐτῶν τὴν ὁρμὴν ἀφῆκε καὶ παραχρῆμα κατεστρατοπέδευσε, ποιούμενος τὸν χάρακα παρὰ τὴν αὐτὴν πλευρὰν τοῦ ποταμοῦ τῇ μείζονι στρατοπεδείᾳ τῶν ὑπεναντίων. [3,111] Quand Hannibal vit que les événements rendaient la bataille inévitable, il craignit que ses troupes ne fussent découragées par leur récent échec et jugea nécessaire de leur adresser quelques paroles réconfortantes. Il les rassembla donc, les invita à porter leurs regards sur tout le pays environnant et leur demanda quel champ de bataille plus avantageux ils pourraient souhaiter, si les dieux leur donnaient le choix, avec la supériorité écrasante de leur cavalerie sur celle de l'ennemi. Tous les soldats l'approuvèrent, tant la chose était évidente. « Eh bien ! reprit-il, commencez donc par rendre grâces aux dieux, car ce sont eux qui ont conduit ici nos adversaires pour vous aider à remporter la victoire ; mais sachez-moi gré, à moi aussi, d'avoir mis l'ennemi dans l'obligation d'engager la lutte — car il ne peut plus l'éviter maintenant — dans des conditions qui nous sont si manifestement favorables. Je ne crois pas qu'il y ait lieu de vous encourager plus longuement à vous montrer braves et résolus en face du danger ; c'était bon lorsque vous ne vous étiez pas encore mesurés avec les Romains ; alors, je vous ai cité beaucoup de faits qui devaient vous inspirer confiance. Mais aujourd'hui que vous avez trois fois de suite remporté sur eux des victoires éclatantes, quel discours serait plus encourageant que les événements eux-mêmes ? Les combats précédents vous ont rendus maîtres de la campagne et de toutes les ressources qu'elle produit ; je vous l'avais promis, et ce que je vous avais annoncé s'est réalisé de point en point ; maintenant, l'objet de la lutte, ce sont les villes et les richesses qu'elles contiennent. Si vous êtes vainqueurs, c'est toute l'Italie qui tombe par là même en votre pouvoir ; cet unique combat mettra fin aux peines que vous endurez, vous livrera tous les trésors de Rome, soumettra le monde entier à votre domination. Ce n'est donc plus le moment de parler, mais d'agir ; avec l'aide des dieux, j'en ai la conviction, vous n'attendrez pas longtemps l'effet de mes promesses. » Ces paroles et d'autres qu'il prononça dans le même sens furent acclamées par tous les assistants ; l'orateur les félicita vivement de leur ardeur et les congédia. Puis aussitôt, il alla s'établir et se retrancher sur la rive du fleuve où se trouvait le plus grand des deux camps romains.


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Dernière mise à jour : 30/03/2006