HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

POLYBE, Histoire, livre III

Chapitre 10

  Chapitre 10

[3,10] Ῥωμαίων δὲ μετὰ τὸ καταλύσασθαι Καρχηδονίους τὴν προειρημένην ταραχὴν ἀπαγγειλάντων αὐτοῖς πόλεμον, τὸ μὲν πρῶτον εἰς πᾶν συγκατέβαινον, ὑπολαμβάνοντες αὑτοὺς νικήσειν τοῖς δικαίοις, καθάπερ ἐν ταῖς πρὸ ταύτης βύβλοις περὶ τούτων δεδηλώκαμεν, ὧν χωρὶς οὐχ οἷόν τ´ ἦν συμπεριενεχθῆναι δεόντως οὔτε τοῖς νῦν λεγομένοις οὔτε τοῖς μετὰ ταῦτα ῥηθησομένοις ὑφ´ ἡμῶν. πλὴν οὐκ ἐντρεπομένων τῶν Ῥωμαίων, εἴξαντες τῇ περιστάσει καὶ βαρυνόμενοι μέν, οὐκ ἔχοντες δὲ ποιεῖν οὐδὲν ἐξεχώρησαν Σαρδόνος, συνεχώρησαν δ´ εἰσοίσειν ἄλλα χίλια καὶ διακόσια τάλαντα πρὸς τοῖς πρότερον ἐφ´ μὴ τὸν πόλεμον ἐκείνοις ἀναδέξασθαι τοῖς καιροῖς. διὸ καὶ δευτέραν, μεγίστην δὲ ταύτην θετέον αἰτίαν τοῦ μετὰ ταῦτα συστάντος πολέμου. Ἀμίλκας γὰρ προσλαβὼν τοῖς ἰδίοις θυμοῖς τὴν ἐπὶ τούτοις ὀργὴν τῶν πολιτῶν, ὡς θᾶττον τοὺς ἀποστάντας τῶν μισθοφόρων καταπολεμήσας ἐβεβαίωσε τῇ πατρίδι τὴν ἀσφάλειαν, εὐθέως ἐποιεῖτο τὴν ὁρμὴν ἐπὶ τὰ κατὰ τὴν Ἰβηρίαν πράγματα, σπουδάζων ταύτῃ χρήσασθαι παρασκευῇ πρὸς τὸν κατὰ Ῥωμαίων πόλεμον. ἣν δὴ καὶ τρίτην αἰτίαν νομιστέον, λέγω δὲ τὴν εὔροιαν τῶν κατ´ Ἰβηρίαν πραγμάτων Καρχηδονίοις. ταύταις γὰρ ταῖς χερσὶ πιστεύσαντες εὐθαρσῶς ἐνέβησαν εἰς τὸν προειρημένον πόλεμον. Ὅτι δ´ Ἀμίλκας πλεῖστα μὲν συνεβάλετο πρὸς τὴν σύστασιν τοῦ δευτέρου πολέμου, καίπερ τετελευτηκὼς ἔτεσι δέκα πρότερον τῆς καταρχῆς αὐτοῦ, πολλὰ μὲν ἂν εὕροι τις εἰς τοῦτο· σχεδὸν δὲ πρὸς πίστιν ἀρκοῦν ἔσται τὸ λέγεσθαι μέλλον. [3,10] Quand ces troubles furent apaisés et que les Romains déclarèrent la guerre aux Carthaginois, ces derniers relevèrent d'abord le défi, comptant sur leur bon droit pour leur assurer la victoire, comme je l'ai exposé dans les livres précédents, sans lesquels on ne pourrait bien comprendre ni ce que je dis maintenant ni ce que je dirai dans la suite. Mais les Romains ne témoignèrent aucun respect de l'équité, et les Carthaginois durent s'incliner devant la nécessité : à leur grand regret, mais sans pouvoir faire autrement, ils évacuèrent la Sardaigne et se résignèrent à payer douze cents talents en plus de l'indemnité qui leur était déjà imposée, plutôt que de faire la guerre dans de pareilles conditions. Ce fut là une seconde cause, et la plus importante, de la guerre qui eut lieu ensuite; car Hamilcar, animé à la fois par son propre ressentiment et par l'indignation de ses compatriotes, n'eut pas plutôt assuré la paix à son pays en triomphant des mercenaires révoltés qu'il tourna toute son activité du côté de l'Espagne, pour pouvoir en tirer des subsides en cas de guerre avec les Romains. D'où la troisième cause que l'on doit assigner à cette guerre : la rapidité des progrès que les Carthaginois firent en Espagne ; car les renforts qu'ils en tirèrent purent seuls leur donner la confiance et le courage nécessaires pour se mettre en campagne. C'est donc Hamilcar qui a le plus contribué à provoquer la seconde guerre punique, quoiqu'il soit mort dix ans avant qu'elle ait commencé. On pourrait invoquer bien des arguments en faveur de cette assertion ; mais le fait suivant suffira à en démontrer le bien-fondé.


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Dernière mise à jour : 30/03/2006